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A propos de parentalité…

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Jean-Marie Vauchez

mercredi 10 septembre 2003

Je voulais vous livrer quelques réflexions qui me sont venues après avoir lu votre texte sur la fonction paternelle (cela s’adresse à J. Rouzel)

Votre nouveau texte traitant de la fonction paternelle, forme un solide point d'appuis pour étayer une réflexion. J'aurais voulu vous soumettre ce texte dont j'avais jeté les bases il y a quelques temps et que j'ai repris récemment, notamment à l'aulne de votre nouvelle production.

Introduction :

Il paraît que dieu réside dans les détails. Peut être ! En tout cas, le métier d'éducateur engage à porter une attention particulière à l'infime, le discret, qui souvent est porteur de plus de sens qu'il n'y paraît.

Dans cet esprit, j'ai relevé quelques phrases dans un célèbre catalogue destiné aux nouveaux parents. Je les ai trouvés sous la rubrique jouets, bien en vue dans le visuel de présentation de chaque jouet. Ainsi peut on lire :

"Développe le sens tactile et la dextérité."

"Stimulation tactile et visuelle"

"Développe la mémoire"

Quelques perles :

"favorise l'endormissement, stimule la vue et l'ouïe"

Pour "Développe l'affectivité" on trouve (je cite la description du jouet) :

" Le coffret vétérinaire! Un compagnon de jeu à câliner comme un vrai chien ! On appuie sur sa patte et ce doudou aux poils tout doux se met à aboyer ! Livré dans sa niche de voyage avec tous ses ustensiles médicaux pour le soigner et le toiletter : peigne, ciseaux, brosse, stéthoscope... Une panoplie complète."

Au-delà de l'anecdote, il me semble que cet exemple illustre la manière dont insidieusement les experts ont pris pied dans l'éducation des enfants. Un bref relevé sémantique montre que chaque jouet est sensé "développer" ou stimuler" quelque chose dans l'enfant. Pauvres gosses, eux qui croyaient simplement jouer. De toute manière, il suffit de regarder un enfant quelques instants pour se rendre compte qu'il est le premier à subvertir la fonction supposée de chaque objet et de faire d'une grosse casserole une automobile, d'un chien en plastique usé, un téléphone ou de la peluche musicale sensée accomplir l'exploit de développer sa vue et son ouïe tout en l'endormant, un ballon !

A vrais dire les experts n'ont pas encore tout à fait prise sur l'enfant. Cela ne dispense pas de s'interroger. En effet, ma curiosité piquée au vif, j'ai écumé les rayons puériculture des librairies et j'ai pu ainsi constater qu'il était notoirement exceptionnel qu'un jouet soit vendu sans qu'il n'indique aux parents qu'il allait "stimuler ou développer" leur chérubin. De là à penser que les publicitaires avaient repéré une crainte des parents, il n'y a qu'un pas. Franchissons le !

En effet, j'ai pu personnellement constater qu'une des préoccupations principales des parents est que leur bambin ne prenne pas de retard et qu'il soit performant dans la course de la vie, course dangereuse où les récifs guettent et où chaque retard pris se paye plus tard. Un enfant doit, en occident et au XXIème Siècle, être et devenir efficient. On achète donc des développeur et des stimulateurs de bébé.

Cette constatation, somme toutes assez cocasse, permet d'introduire le thème que je voudrais aborder qui est la crise de la parentalité dans notre société, qui elle, touche en profondeur les liens de filiation, d'éducation et transmission des normes sociales.

Une mère :

Personnellement, je suis en prise directe, par mon activité professionnelle avec ce brouillage des repères de la parentalité. Que de " On ne sait plus quoi faire avec notre grand! ", " Il ne nous écoute plus, alors vous vous pouvez bien essayer de lui faire entendre raison ! ", " Pourquoi lui interdire ceci, alors qu'il fait déjà cela ? "... La plupart du temps, les parents font là le constat qu'ils sont arrivés au bout d'un processus et que, à l’âge de l'adolescence, ils payent leurs positionnements antérieurs.

Cependant, pour pouvoir aborder les fonctions parentales, il faut, pour commencer tenter une approche de ce qui est inné et de ce qui est acquis.

Lacan nous a encouragés à s'intéresser à l'éthologie (la troisième, discours de Rome). Or ces scientifiques nous apprennent la spécificité de la mère humaine. L'homme, en tant que vertébré supérieur, ordre des primates a un cycle de reproduction somme toutes assez courant. Le patrimoine génétique, par la sexualité est le fruit d'une combinaison entre celui du mâle et celui de la femelle. Il est à l'origine de certains comportements qui peuvent être fort complexes.

Citons l'exemple du parasite de la tournante du mouton. Celui ci a un cycle de vie qui le conduit à un premier stade de développement dans le corps d'un mouton puis un second cycle dans l'intestin d'un prédateur (loup). Si le parasite devait compter sur le hasard pour que son premier porteur se fasse dévorer et qu'il puisse ainsi s'accomplir comme ver intestinal dans le loup, cela n'aurait pas été suffisant pour la pérennité de l'espèce. IL a donc développé une stratégie : Dans son premier stade de développement, il migre au travers de l'organisme du mouton vers son encéphale où il colonise un seul hémisphère. Le mouton, a demi paralysé ne peut donc plus se diriger autrement qu'en tournant. Le loup, lorsqu'il envisage de se repaître d'un mouton préfère l'individu qui tourne en rond sous sa truffe à ceux qui détalent. Et le tour est joué. Ce comportement s'appelle la favorisation.

Avec beaucoup d'anthropomorphisme (il en faut pas mal pour se prendre pour un ver intestinal !) Il serait possible de dire que le parasite a bien joué son coup. En fait, c'est la pression de la sélection génétique, au fil des recombinaisons liées à la sexualité qui favorise les individus qui adoptent une attitude la plus efficiente. Le petit individu parasite de la tournante du mouton ne se dit pas qu'il serait mieux logé dans l'hémisphère gauche du mouton, il s'y rend poussé par la nécessité de sa constitution même.

Bien sûr, le catalogue des comportements innés est plus conséquent chez les primates, mais la nature de ces comportements reste la même. Ils proviennent de la chair même et leur source, inscrite dans chaque cellule n'est pas tarissable.

En ce qui concerne l'acquis, les éthologues animaux ont depuis longtemps constaté que l'éducation des enfants est une qualité très répandue dans le vivant. " Les trompettes de la science ont sonné récemment pour annoncer les résultats d'une synthèse systématiquement conduite par Andrews Withen et une dizaine de chercheurs : sept observations de terrain conduites sur l'ensemble du continent africain et représentant au total 150 années d'observations. Cette étude démontre de façon rigoureuse qu'il existe chez les chimpanzés d'Afrique différents " foyers culturels " dont les traditions varient de l'un à l'autre et portent sur une quarantaine de comportements : les types d'outils (tiges souples, bâtonnets, pierres), leur mode d'utilisation, l'usage de feuilles pour s'essuyer la bouche, les gestes de main, les danses etc. Il s'agit bien d'une transmission sociale indépendante des conditions écologiques (comme par exemple les nids aériens ou au sol selon la présence ou non d'arbres) et de facteurs génétiques " (JD VINCENT. L FERRY Qu’est ce que l'homme ?)

L'acquis est donc une qualité bien partagée. Les capacités d'apprentissages de certains chimpanzés (les bonobos) sont stupéfiantes. Les scientifiques ont également mis en évidence les capacités des mères animales, à l'éducation de leurs petits. Que reste-il à l'homme ? Un malentendu !

La femelle animale est totalement adéquate pour son petit. Celui ci se met-il à émettre tel type de cris que cela déclenche en elle la réponse appropriée (protection, alimentation...) La mère humaine se distingue en ce qu'elle croit que son enfant cherche à lui dire quelque chose. Il est important d'accentuer le terme de croyance. Pas qu'elle ait tord de voir en ce petit nourrisson qui crie un individu, sujet, mais bien qu'il convient de souligner que c'est avant tout en acte de foi. Rien ne lui prouve que ce sera le cas.

C'est à cet endroit que l'homme prend pied : En prêtant à son enfant l'intention de vouloir lui dire quelque chose, la mère ne comble pas simplement le déséquilibre organique à l'origine du cri. Elle répond à son enfant à côté. Bien entendu, la réponse de la mère comble une partie du besoin, seulement en léger décalage avec ce qu'aurait été une réponse automatique, uniquement générée par la pulsion. En posant pour principe que son petit lui dit quelque chose, elle décale sa réponse d'une manière infinitésimale, mais perceptible tout de même par l'enfant, il y a donc un " moins ". Or, durant cet écart, elle s'adresse au tout petit, elle l'inclue dans le langage en lui parlant comme à un être parlant (ce qu'il n'est pas encore)

En s'adressant à lui comme à un humain c'est à dire à un être de parole, elle introduit un décalage dans sa réponse (contrairement à ce qu'aurait fait une femelle tigre) du fait qu'elle suppose chez son petit une envie de parler. Cet écart fait subir à l'enfant une frustration C'est ainsi que de manques en manques, l'enfant est amené sur le chemin de la Découverte que lui et le monde sont distincts, puis qu'il existe une autre (la mère) puis, enfin à la découverte du " je ".

La mère humaine est donc celle qui sait, maintenir vivante cette distance entre la satisfaction des pulsions vitales de son enfant. Ni trop parfaite, ni trop imparfaite. Cette fonction d'équilibriste est dite maternelle.

En ce qui concerne la fonction paternelle, je trouve tout d'abord qu'il est un fait, a ma connaissance, peu développé par les éthologues : L'espèce humaine est la seule qui élève ses petits à deux. Parfois c'est le mâle, parfois la femelle qui assume la tâche de l'éducation des jeunes générations, mais il me semble qu'aucune espèce animale dépend à ce point d'une telle co-éducativitée de ses petits. Je veux dire par-là que pour faire une petit palêtre (comme dit Lacan) il faut une combinaison de deux fonctions essentielles, assumées le plus souvent en occident par le père et la mère biologique de l'enfant.

Un père

Qu'est ce qu'un père ? Fondamentalement celui qui sépare l'enfant de sa mère... tout en les reliant. Le père agit sur la nature du lien entre la mère et son enfant. Il est de sa fonction de rappeler à la mère que son enfant n'est pas seulement " chair de sa chair " mais aussi membre de la communauté des hommes. Cette opération, il la conduit presque à son insu, simplement en étant celui vers qui se porte aussi le désir de la mère. Par sa présence, il détruit l'illusion d'une symbiose entre l'enfant et sa mère. Il introduit un tiers, source d'impossibles, d'interdits et de conflits.

Que cette fonction soit portée par le géniteur, une femme ou un groupe de nurses, peu importe ! L'important est qu'elle soit incarnée de manière vivante. Il n'est pas possible de remplir cette fonction de manière désincarnée, distante, un peu comme un job ou un loisir. Pour que, au niveau de l'enfant, l'homme qui partage la couche de sa mère réponde aux à cette fonction essentielle, il doit l'avoir revêtu totalement jusqu'au plus intime de son être.

Cette transformation n'est pas évidente ! Elle concerne et mobilise, la globalité du sujet. Elle est donc à l'origine d'une crise importante où sont convoqués les grands thèmes gravitant autour des questions fondamentales du qui suis-je ? du pourquoi ? et du comment ? Ces piliers de l'abyssale question de la confrontation au vide, à l'innommable_ sont ravivés lors de la naissance d'un enfant qui est une confrontation physique à l'une des extrémités de l'existence. Cette réalité, évidente en ce qui concerne la mère est souvent oubliée en ce qui concerne le père. Pour autant, il est, lui aussi en prise avec ces questions essentielles.

Cette confrontation n'est pas évidente pour le sujet, il est notable alors de constater que les sociétés humaines relayent et soutiennent par le biais de rites ce cheminement intime. Les sociétés se sont en effet dotées de rites délimitant, par exemple, les différents âges de la vie, les liens de filiation, les règles morales définissant le statut de parent et celui d'enfant_

Un bon exemple de rite est représenté par les tabous, et parmi eux, celui qui figure tout à la foi la collusion des générations, la négation des règles sociales, et, plus fondamentalement, une atteinte radicale à cette loi de la ternarité qui préside à l'humanisation de la chair criante du nouveau-né_ l'inceste.

Le rite remplis une fonction de vecteur de la loi. Il constitue la texture sociale d'une loi qui se perpétue d'humain à humain et qui permet à chaque sujet de trouver les repères pour se situer dans le temps et par rapport aux autres sujets. En effet, les signifiants : " adultes, parents, enfants, adolescent, bébé... " portent une dimension rituelle en permettant à chaque sujet de se situer à la foi dans sa place générationnelle et dans son statut vis à vis des autres.

Il est une règle qui veut que l'on vieillisse et que l'on se dirige vers la mort. Ce parcours balisé, dans nos sociétés occidentales, notamment par une structure rituelle générationnelle, reste avant tout une aventure personnelle et dramaturgique. Les balises sociales permettent à chacun de se repérer et se représenter à quel stade il en est et ce qui lui reste encore à parcourir avant l'échéance.

Le rite permet donc de meubler l'abîme ; la peur que, finalement la vie n'ait pas de sens. Il remplit une fonction de protection face à ces questions si terribles. Le père est celui qui porte en lui et qui transmet cet élément d'humanisation fondamental.

La science :

Tout serait donc au mieux si la science, par son influence grandissante n'abolissait les rites en les vidant de leur sens. Lacan disait " le discours de la science a des conséquences irrespirables pour ce qu'on appelle l'humanité. " (Entretient à France Culture) il ajoutait en substance : " les psychanalystes doivent être compensatoires "

Cette dilution du sens s'explique par le fait qu'un rite doit être intégré d'une manière inconsciente et presque physique. Lorsqu'il est expliqué, analysé, il perd de sa texture en devenant un objet d'étude. Il se relativise et passe dans le domaine des coutumes sympathiques mais sans réelle fonction autre que folklorique. La science produit un discours qui rase l'aspect symbolique des différents rituels.

L'adolescence est un exemple criant de ce processus. En effet, cette période est celle durant laquelle un sujet découvre que, s'il a des droits, il doit également répondre de ses actes vis à vis des autres et donc qu'il a des devoirs envers eux. Or ce passage de l'état d'enfance à celui d'adulte est ritualisé dans de nombreuses sociétés. En occident, notamment du fait du discours de la science, les rites se sont vidés de leur sens et les jeunes se retrouvent confrontés à eux même. C'est en eux, parfois dans une confrontation à la mort, que, dans une quête de sens ils vont se créer des rites privés. (Passion du risque. David le Breton).

La crise de la parentalité :

Le sujet se voit donc en prise beaucoup plus directe avec l'abîme. Il voit augmenter la douleur d'exister. Etre parent, nous l'avons vu c'est traverser de nombreuses crises :

Devenir parent, quitter son statut d'enfant de... et endosser celui de père ou de mère de... ; Se réveiller la nuit ! Etre confronté aux angoisses primitives du nourrisson, qui, bien-sur réveillent celles que le parent croyait oubliées... etc.

Il est donc possible d'avancer que, devenir parent est une tâche de plus en plus malaisée dans notre société. La confrontation aux enfants, tenir des limites, savoir donner une affection qui n'étouffe pas... L'éducation qui se trouvait balisée par de nombreuses coutumes de nature rituelle est également remise en question par le discours scientifique. « J'utilise la méthode « untel » » , « j'ai entendu que l'enfant savait ce qui est bon pour lui et qu'il ne fallait pas le brusquer pour l'alimentation » Les parents sont très souvent placés devant un brouillard de discours pseudo scientifique qui abrasent toute dimension rituelle dans les représentations de l'éducation.

Comme les adolescents, les parents doivent trouver en eux même les ressources pour affronter les crises internes provoquées par leur statut même de parents. Cette quête prend parfois des allures tragiques lorsque les « casseroles » sont trop nombreuses. Le sujet, alors confronté à une désertion du sens, reste en prise directe avec lui même. Ne pouvant s'insérer dans un ensemble commun (Lacan dit : reprendre un discours ) il est contraint de créer, par ses propres moyens le minimum de significations pour pouvoir rester humain.

Seulement, il n'est pas possible d'échapper à la montée pubertaire. L'adolescence est donc une épreuve incontournable. La parentalité elle peut être endossée partiellement ou même pas du tout. Il est possible de refuser l'obstacle...

Conclusion :

En conclusion, je voudrais prendre un peu de champ et, en espérant l’indulgence des spécialistes de la psychanalyse, m’autoriser à utiliser leur vocabulaire.

Lacan a définit le système R.S.I soit Réel, Symbolique et Imaginaire comme système topique de l’appareil psychique du sujet humain. En reprenant ce découpage, il me semble que le discours scientifique, où plus exactement scientiste est du domaine de l’Imaginaire. Son propos tend vers l’établissement de la vérité qui est son but ultime. C’est en cela que sa nature profonde est imaginaire puisqu’il tend vers un objectif qui est compris dans cette catégorie. La vérité est en effet en défaut. Elle se dérobe dans tous les domaines, et plus encore dans le domaine de l’humain du fait de sa nature fondée sur le manque et le désir.

En ce qui concerne le Symbolique, il me semble que sa texture, sa chair est constituée du social. Lacan ne disait il pas : » il y a des normes sociales faute de toutes normes sexuelles. » Le social, et notamment son expression rituelle, instaurent un discours que le sujet reprend à son compte. Cette opération l’humanise en lui ménageant une place dans un ordre symbolique.

Or, de ma place éducative, je ressent un glissement de l’imaginaire sur le champ symbolique. Cette dénaturation s’opère notamment par le biais de ce discours scientiste qui dilue et abrase le fondement symbolique des rituels qui jalonnent l’existence du sujet occidental.

Du restes, il est bien clair que le politique s’est emparé de cette scène. En effet, le débat politique qui s’annonce en France à l’occasion des échéances électorales tiens à mon sens plus du théâtre kabuki que du débat d’idées. Si l’on suit bien les propos des différents hommes politiques, il s’agit bien plus de se situer dans un échiquier dont les règles restent obscures plutôt que faire valoir un argumentaire cohérent. Ce positionnement réciproque a ses règles propres, avec ses second couteaux, ses pions, ses seigneurs et ses valets. Tout est dans le non dit c’est à dire dans le rituel initiatique qui veut que certains survivront alors que d’autres seront sacrifiés.

Le danger réside dans le fait que tout repose sur la probité des intervenants : Puisque rien de vraiment important n’est décidé sur la place publique, puisque dans ce lieu, il s’agit surtout de combler l’attente rituelle des masses, les protagonistes disposent d’un pouvoir puissant et sans véritable contrepartie. Hitler avait bien compris qu’en déifiant sa personne, qu’en donnant à la société allemande une structure rituelle forte, organisée, notamment par un code juridique intangible, il répondait à une attente fondamentale d’une société désorientée. Les talibans en sont une sombre, mais évidente illustration avec leur société hyper structurée autour de rites dont l’importance est bien au delà de celle de la vie humaine.

Lacan, précédemment nous assurait que les analystes devaient êtres compensatoires. Je pense que chacun, de la place qui est la sienne, et notamment lorsqu’il a la charge, dans son exercice professionnel d’autres personnes, a la possibilité en adoptant une éthique centrée sur le sujet et son désir de restaurer quelque peu cette défection du sens vers l’imaginaire qui est comme chacun le sait, le visage humain de la pulsion de mort.

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