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Florence Plon

lundi 26 mai 2008

On aurait pu penser quatre ans après la sortie de mon ouvrage sur la fin de vie « Questions de vie et de mort », que les choses avaient évoluées et les mentalités avec. Mais non, il fait en convenir, on ne parle toujours pas des sujets qui fâchent, la mort en étant un, et de surcroît la mort décidée quand la vie n’est plus possible, ni supportable. La loi Léonnetti n’a rien changé à tout cela.

L’euthanasie est un sujet à hauts risques comme en témoignent les nombreux coups de fil à mon éditeur ou à moi-même, par l’establishment bien-pensant, pour récuser toute diffusion de ce nouvel ouvrage « Vivre la perte » au prétexte de mes positions en faveur de l’auto-délivrance, considérées comme inqualifiables.

Trois exemples éloquents dans ces derniers jours :

- Une association de soins palliatifs qui m’avait demandé une conférence, fait annuler par sa présidente, notre entretien préalable, m’expliquant que, contrairement à moi, leurs membres « oeuvrent pour une mort dans la dignité et dans le cadre des soins palliatifs » et que nous n’avons donc rien à nous dire…

- Suite à sa demande d’euthanasie, Chantal Sebir se voit récusée dans sa demande à la justice.
Les ministres l’un après l’autre se prononcent négativement. En cas de refus, elle envisageait donc de se mettre hors la loi et d’aller en Suisse mettre un terme à sa vie, en étant assistée. La dégradation de son état ne le lui permettra pas !

- En service de soins palliatifs, une psychologue que je reçois en contrôle de pratique, me décrit le calvaire d’une patiente qui finit sa vie dans des souffrances terribles alors qu’elle a trois enfants, médecins, qui laissent les choses en l’état.

Je pensais que tout était dit et qu’il n’y aurait plus besoin d’y revenir, pour que tout un chacun puisse choisir en toute liberté ce qui lui convient pour sa propre vie et sa propre mort.

On se fait accuser de sectarisme et d’étroitesse d’esprit quand on prône la possibilité de l’auto-délivrance. Mais le sectarisme n’est jamais du côté qu’on croit, car c’est bien celui qui le dit qui y est. En effet, nous ne demandons à personne d’entériner nos volontés propres ; nous demandons seulement qu’elles soient respectées. Point n’est question qu’il en aille de même pour autrui. Que chacun fasse comme il l’entend. Pourquoi donc devrions-nous plier à des positions judéo-chrétiennes et désuètes qui ne font guère l’unanimité ?

De surcroît, ceux qui font opposition à nos avancées et les réprouvent, dans les mêmes mouvements rétrogrades que pour la pilule ou l’avortement, tiennent des théories et des discours qui ont peu à voir avec la réalité du terrain de ceux qui vivent cet enfer de fins de vie dégradées et dégradantes… Il faut le vivre, ou l’avoir vécu pour des proches, pour oser s’autoriser à en parler.

Alors, puisque le combat continue, je remonte à l’assaut et crie bien fort à qui ne veut pas l’entendre : laissez-nous avoir le choix de notre mort. Laissez-nous décider de ce que nous voulons pour nous… Laissez-nous mourir en paix dans la dignité…

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