-Qu'allez-vous faire maintenant que
vous savez
que vous n'êtes pas Napoléon ?
demande le médecin à son patient
-Je vais annoncer la bonne nouvelle à Joséphine !
(Historiette populaire)
« Qu'est-ce qui fait Jean-Claude ? »
demande un enfant dans un dessin de Giho, «
il fait rien, il est cadre »
lui répond l'éducateur de service. Il faut dire que dans beaucoup d'institution la question n'est pas tant de savoir si le directeur travaille que celle de constater que la place du directeur en travaille un certain nombre. Cela tient sans doute en partie à ces mouvements sur lesquels il est possible de revenir et qui touche à l'infantile de chacun dans l'institution. Mais comment nous travaille t-elle cette question, nous qui occupons la place ? Comment pouvons nous répondre de notre fonction en terme de mission et de position, pris que nous sommes dans les questions du pouvoir ou de l'imaginaire et attirés par les sirènes du management qui hurlent régulièrement à la porte de nos institutions ? En d'autres termes, est-il possible de délimiter un champ éthique de la fonction de direction ? En d’autres termes si les directeurs, directrices et chefs de service sont appelés à gérer l'organisation des missions confiées aux établissements et à répondre de celles-ci devant différentes instances, la question est bien de savoir comment se soutient ce travail que nous sommes sensés gérer et représenter. Avant d’ouvrir la question des axes de travail, nous pouvons interroger trois données de la fonction de direction avec lesquelles le responsable va avoir à se coltiner : le pouvoir, l’infantile à l’œuvre chez chacun et l’espace institutionnel. Autant de lieu où il va être difficile de ne pas « boiter », immanquablement, parce qu’il y a dans ce métier, comme le soulignait Freud en son temps, quelque chose d’impossible.
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- Le pouvoir
Dans une institution, il est posé que le directeur, le chef, doit tenir à l’endroit du pouvoir quelque chose. Le fait de savoir si ce pouvoir doit se penser en terme de possibilité ou d’ascendant n’est pas forcément très clair pour les acteurs eux-mêmes. Les questions des responsables se repèrent en termes d'autorité, de pouvoir et de responsabilité et la dyade "tout pouvoir/non pouvoir" constitue une première approche des disfonctionnements extrêmes. Les écueils sont nombreux qui obligent le responsable à naviguer pour tenir sa position, tenté tour à tour par des dérives qui s'apparentent à la toute puissance où celles qui tiennent au recours systématique à un grand Autre vers lequel dégager sa responsabilité (les services de tarification, le CA, le directeur général, etc.).
Le Tout pouvoir
: Du côté du tout pouvoir certains d'entre nous ont parfois rencontré dans leur parcours professionnel la forme la plus excessive, celle qui s'accorde à des mécanismes pervers particulièrement bien décrits par le Marie-France Hirigoyen
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dans son ouvrage sur le harcèlement moral. Plus couramment, le « Tout pouvoir » vient infiltrer la pratique du responsable par le biais du tout savoir. A la place d'un savoir subjectif à construire, le responsable défend un savoir dont il est seul détenteur. Pour ceux-là les collaborateurs risquent bien d'être toujours nuls ou incompétents et de n'en faire jamais assez.
Le sans pouvoir
: Le recours systématique au tiers serait le pendant de la position précédente. Au "je sais tout" se substituerait un "je ne sais rien" imposant un recours permanant à une autre autorité avant toute prise de position. Baisser la tête comme il est dit communément peut constituer une tentation bien compréhensible mais le prix à payer de cet "abandon de poste" est celui d'une déconsidération. Dans ces situations le responsable finit par être régulièrement shunté et ses collaborateurs sont finalement tentés de s'adresser directement à l'échelon supérieur.
- L'infantile et l'imaginaire
Plus qu'en tout autre lieu et probablement parce qu'il s'agit de s'occuper d'enfants justement (ou d'adultes assistés ce qui peut revenir au même) se jouent sur nos scènes institutionnelles des enjeux qui empruntent violemment à l'infantile de chacun. Dans son introduction au livre d'August Aichhorn
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, Freud donne l’approche de l'infantile suivante : "
L'analyse a mis au jour, chez le malade comme chez le rêveur et l'artiste, l'enfant qui continue à mener sa vie sans avoir guère changé, elle a mis en lumière les forces pulsionnelles et les tendances qui impriment à l'être enfantin le sceau qui lui est propre, elle va suivre enfin les voix évolutives qui le mènent jusqu'à la maturité de l'adulte
." Cet
enfant qui continue à vivre sa vie sans avoir guère changé
(l’inconscient ?) revient régulièrement sur le devant de la scène institutionnelle. Il émarge sur un registre archaïque où les représentations sont surtout imaginaires. Le père qui est convié dans cette dynamique est le père imaginaire, ce père construit par l'enfant, paré de toutes les qualités suffisantes pour faire pièce au désir de la mère. Cette étape nécessaire à l’émergence du sujet se paye d'un temps second, celui du travail de déconstruction de cette image et de l’accession au père réel, le père manquant. Dans le secteur de l'éducation et du social il semble que cette accession au père manquant soit compliquée du fait de l'illusion même qui préside au choix inconscient de la profession : tous, nous avons supposé, au moins dans un premier temps, avoir l'objet qui manque à cet autre qu'il convient d'assister et nous nous sommes peu ou prou identifiés à ce père de l'enfance. Mais si cette identification perdure le risque est grand de voir s’installer une de ces positions qui refusent la référence à la fonction paternelle et à la castration. Rien de pire que ces pères identifiés au père imaginaire, éducateurs faisant la grosse voix sur tout et omniprésents, prenant leur jouissance sur le dos des enfants au lieu de s'intéresser à soutenir leur désir (à la rechercher du côté d'une femme) soutient Philippe Julien
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qui reprend en illustration le passage d'un article de Lacan
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:
« Les effets ravageant de la figure paternelle s’observent avec une particulière fréquence dans les cas ou le père a réellement la fonction de législateur ou s’en prévaut, qu’il soit en fait de ceux qui font les lois ou qu’il se pose en pilier de la foi, en parangon de l’intégrité ou de la dévotion, en vertueux ou en virtuose, en servant d’une œuvre de salut, en quelque objet ou manque d’objet qu’il y aille, de nation ou de natalité, de sauvegarde ou de salubrité, de legs ou de légalité, du pur, du pire ou de l’empire, tous idéaux qui ne lui offre que trop d’occasions d’être en posture de démérite, d’insuffisance, voir de fraude, et pour tout dire d’exclure le « Nom-du-Père » de sa position dans le signifiant »
A l'image de ce qui se passe entre les jeunes et les éducateurs, les professionnels peuvent participer à créer avec les tenants de l'autorité institutionnelle des relations basées sur le même principe. A son tour, identifié au signifiant qui le représente le directeur, se déclarant en terme "d'être" et pris dans un souci de maîtrise, peut renforcer les positions infantiles des personnes avec lesquelles il travaille. La position de père imaginaire est, comme en spirale, appelée par ceux-là et tenu par celui-ci. La visées des uns justifiant par ailleurs celle de l'autre et réciproquement.
L'espace institutionnel :
- Je vais annoncer la bonne nouvelle à Joséphine !
Répond l'autre…Décidément, le savoir ne suffit pas ! Pourtant, pour asseoir son pouvoir, il existe une autre tentation pour le responsable qu’il faut ranger du côté du savoir : celle qui consiste à se retrancher derrière une vision scientifique de l'institution. Fort de ses connaissances en "management", le responsable multiplie alors les outils de gestion d'inspiration plus ou moins comptable. La gestion prend en ce cas le pas sur le reste et le souci premier devient celui de régler les dysfonctionnements, considérés comme autant de problèmes institutionnels, au lieu de soutenir le travail dans l’institution. L’aspect comptable et administratif perd sa fonction de garanties au service d’une mission pour prendre celle d’un objectif. Il faut reconnaître ici que cette position est largement renforcée par les exigences d'évaluation et de rentabilité auxquelles doit faire face le gestionnaire. Tenu d'opérer le mariage de la carpe et du lapin c'est-à-dire de soutenir à la fois la rigueur de la gestion administrative et la dimension d’incertitude inhérente à l'accompagnement des personnes, il lui est difficile de tenir un écart et d’ouvrir un espace opposé qui prenne en compte l’inconscient à l’œuvre dans toute institution.
Pour élaborer une position, quel espace de travail ?
Ne pas s'y croire sans pour autant avoir à s'excuser d'être là. Ne pas endosser l'habit du père imaginaire ou prendre en échange celui du père de la science (l’ex-père), voila résumées quelques limites à une position étique de responsable. En conséquence, comment construire une pratique de direction qui ne soit pas une singerie de la responsabilité mais qui se donne pour objet de répondre de la manière dont se soutient le travail dans l’institution ? Comment gagner à ne pas s'identifier à ce père imaginaire ? A prêter attention à ce que disent entre eux les responsables, à condition qu’un espace suffisant leur soit ouvert, il est courant de repérer que leurs questions tournent autour de trois thèmes principaux : l'autorisation, la responsabilité (pas seulement juridique) et la position subjective. Ces interrogations définissent à la fois les contours de leurs préoccupations et des axes de travail potentiels. Daniel Roquefort
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avait confié dans un courrier adressé au groupe de travail de Besançon (
Acte éducatif et psychanalyse
) qu'il s'était souvent demandé, lorsqu'il était lui même directeur d'institution, comment faire non pas
contre
, ce qui ne mène à rien précisait-il, mais
avec
la résistance des éducateurs à l'acte éducatif lui-même ? Supposer que la réponse réside dans le décalage que peuvent opérer les directeurs en commençant par balayer devant leur porte ouvre quelques perspectives et en paraphrasant la question nous pourrions énoncer : Comment faire non pas contre mais avec la résistance des directeurs à l'acte de direction lui-même ? Un acte qui saurait, d'intuition, retenir du signifiant
"direction"
le sens d'une visée à soutenir du côté du
"bien dire"
c'est-à-dire couplée constamment à l'énigme de l'autre, d'un autre à jamais irréductible à quelque savoir que se soit. Pour cela, un responsable a-t-il d'autres contraintes que d'être lui même au travail (en travail) ? Des espaces pour se dire peuvent-ils être créés dans l’intention de mettre
la pratique en analyse
? Des espaces où il serait imaginable d'être, face à l'insupportable solitude de la fonction,...un peu moins seul. Décembre 2002 Eric Simon
Ecrire, obligatoire ou obligation ?
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A l'ordre du jour de la réunion des délégués du personnel du 16 décembre 2002, cette question :
« Destination des écrits demandés au personnel du Centre éducatif l’Accueil en vue du rapport d'activité ; ces écrits ont-ils un caractère obligatoire ? »
Avouerais-je un moment de sidération ? Quelle est la question à peine voilée derrière le terme obligatoire ? Mes premières demandes d’informations complémentaires ont confirmé mes craintes : il s'agit en fait de savoir ce qu’encourt, en terme de sanction, celui qui ne jugerait pas utile de fournir l’écrit demandé.
A s’attarder cependant sur la préposition, le premier terme de la phrase peut laisser entendre que la destination, l’objet de la demande d’écrit n’a pas été clairement exposée. Il convient ici de reprendre les termes de « la commande initiale » (I). Quand à la deuxième partie, présentée sous forme d’interrogation plus directe, elle appelle deux commentaires différents selon que le terme obligatoire est ou non décliné en son dérivé, l’obligation (II).
I - La commande initiale :
Elle apparaît début octobre sous forme d’une évocation faite devant les différentes équipes. La question posée est de savoir comment rendre compte de manière vivante et attrayante de l’activité de l’année sans transformer cet exercice en une litanie de chiffres et en humeurs de la direction. Apparaît de plus une préoccupation mainte fois exprimée sous la forme d’un pré requis : c’est à partir du moment où il rend compte de ce qu’il fait qu’un professionnel peut revendiquer d’être responsable. Cette évocation orale est suivie d’une note, adressée à l’ensemble des salariés le 21 octobre 2002, qui repend la demande exprimée et l’explicite :
« Ainsi que nous l'avons évoqué ensemble dans les différentes équipes du Centre éducatif l'Accueil, je vous rappelle que je souhaite que le rapport d'activité 2002 soit la résultante des différents éclairages des professionnels de l'institution sur l'année. La question soutenue par cette demande est celle de savoir s'il est possible de rendre compte du travail réalisé en partant de la manière dont les acteurs en répondent. J'ai souvent eu à insister sur le lien qu'il convenait d'opérer entre répondre et responsabilité et cet "exercice d'écriture" peut s'entendre dans cette conviction. »
Suivent quelques indications sur la forme de l’écrit demandé.
II - Obliger, obligatoire, obligation :
Obliger,
ob-ligare
(attacher contre, lier à)
: Le verbe obliger trouve sa source dans le mot latin
obligare
, lui-même dérivé de
ligare
qui se traduit par lier, relier, attacher. La même racine a donnée lien, ligament. Pour le Petit Larousse, ce qui est obligatoire est imposé, exigé, alors que l’obligation est du côté du devoir. Dans le code civil le terme « s’obligent » se rencontre dans la définition du contrat (article 1101)
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et a donné de longs développements sur le droit des obligations.
Obligatoire
: Ce qui est
obligatoire
, donc imposé, doit être respecté strictement. Cet aspect se déduit du mot
o
bligation pris dans son acception légale
. Le juriste Marcel Planiol (1853-1931) l'a définie d’ailleurs ainsi :
« L’obligation est un rapport juridique entre deux personnes, en vertu duquel l’une d’entre elles, appelée créancier, a le droit d’exiger un certain fait de l’autre appelée débiteur…
». Vu du côté du droit et du contractuel, donc du contrat de travail, l’obligation définit le
fait obligatoire
.
L’obligation :
Elle peut se décliner en obligation légale, fondement de ce qui est obligatoire sous peine de sanction, et en
obligation morale
qui ne résulte pas d’une convention, mais de la nature de l’homme, en tant qu’être capable de choix, et de l’existence du bien et du mal d’où le lien avec le devoir. Ainsi est «
obligation
» ce qui, matériellement, peut être fait ou n’être pas fait, mais ce qui est tel que l’agent ne peut omettre de l’accomplir sans devenir fautif.
Nous voyons bien comment, de rester attaché à l’acception contractuelle du terme, ce qui est mobilisé est du registre de l’infantile. Pour de petits enfants et sans doute dans la mémoire de biens des adultes, ne pas faire ce qui est défini comme obligatoire expose à la punition même s’il est difficile de croire que les professionnels en charge d’éducation en soit encore « à craindre la fessée » lorsqu’il est question de travail.
La distinction entre obligatoire (angle légal) et obligé (angle moral) nous permet de décaler quelque peu le propos en reprenant la question et en la formulant sous l’aspect d’une double interrogation : la première concerne le cœur même du métier d’éducateur, la seconde consiste à nous demander de qui les professionnels sont, de fait,
les obligés
.
1) Ce qui fait obligation
:
A quoi ou à qui donc seraient ainsi obligés, liés à (
ob-ligare
), les professionnels ? Un vieil adage retraduit du droit romain au XVII siècle précise que « On lie les bœufs par les cornes et les hommes par la parole ». La parole lie, elle oblige. Ceci est d’autant plus important que l’acte éducatif ne se connaît pas, il se
découvre
au sens ou la mer découvre les rochers à marée basse, en se retirant. C’est de se retirer de l’action, en parlant son travail et en l’écrivant que le travailleur le révèle, et ceci ne trompe personne, d’abord à lui-même. La parole, l’écriture, lie le travailleur social à son travail et donne à celui-ci sa dimension humaine. C’est pourquoi, pour reprendre la définition légale, écrire fait obligation morale et que, du côté de l’éthique, ce serait une faute que de s’y soustraire.
2) Etre les obligés :
Même s’il est de bon ton d’affirmer que les professionnels sont les obligés des personnes dont ils ont la charge, il faut se rendre à l’évidence : les missions des institutions sociales et/ou éducatives sont avant tout définies par les administrations nationales, les collectivités territoriales, les juridictions de l’enfance, en bref par ceux qui ont mandat de définir les orientations et d’engager l’argent public. Il est donc de notre devoir de rendre compte de la façon dont nous avons cru bon et juste, sur le plan comptable sans aucun doute mais aussi et d’abord sur le plan de l’éthique, d’utiliser ces fonds publics. Cette reconnaissance lie les acteurs que nous sommes et fait pour nous obligation. A défaut de soutenir une position subjective, il ne faudra pas s’étonner si d’aucun demanderont, avec les outils du management moderne, ce qu’ils considèrent comme leur dû, c'est-à-dire une pseudo lisibilité de l’action entreprise. Les « éduc-acteurs », comme beaucoup d’autres acteurs, ne mesurent pas toujours à la hauteur de l’enjeu, l’importance qu’il y a à s’obliger de dire et d’écrire le travail tel qu’il est soutenu. C’est à cette condition, et seulement à cette condition, que ceux qui ne sont pas au quotidien dans la confrontation éducative (ou soignante ou sociale) pourront entendre la complexité inhérente à tout travail de rencontre avec la « chose humaine » et prendre en compte les ratages de structure, liés à la nature même de la tâche.
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« […] J’avais fait mien très tôt le bon mot qui veut qu’il y ait trois métiers impossibles – éduquer, soigner, gouverner -, et j’étais suffisamment sollicité par la deuxième de ces tâches […]. »
S. Freud, Préambule à l’ouvrage d’August Aichhorn
Jeunes en souffrance
, Bern 1951 – réédition Les éditions du champs social, Lecques (30).
2
Le Harcèlement moral,
Marie-France Hirigoyen, éditions Syros – Paris, 1998
3
Ouvrage cité
4
Le manteau de Noé – Philippe Julien – Edition Desclée de Brouwer
5
Le traitement possible de la psychose - post-scriptum in les
Ecrits
6
L’éducateur spécialisé – Daniel Roquefort, éditions l’Harmatan
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Note remise aux délégués du personnel du Centre éducatif l’Accueil lors de la réunion du 16 décembre 2002
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Art 1101 du code civil : “ Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. »