Kaléidoscope
dans la Lanterne magique des mots.
Au tribunal de la Raison en séance privée et à Huis-clos, nous tiendrons dans ce petit commentaire, les assises privilégiées de la conscience. Celui d'un procès relaté sous la plume décapante d'un voyeur de la
Pensée
, qui se pose en témoin objectif d'une visée expresse, dans ce regard pointé en collimateur sous l'oeil de judas. Le propos en question portera sur l'expression de la
Pensée
foncière prise en flagrantes délibérations dans ses déboires. Dans le style le plus commun de ses phases décousues, celles de la volubile incantation de ses notoires inconstances. Adepte opiniâtre de la confrérie de l'inquisition je m'efforcerais de soumettre au questionnement, la problématique dans ce processus en jeu, afin de dénoncer ici, la voix de l'expression qui se livre nue, à tous les vents de nos tourments. Sa tonalité est parfois si frileuse dans l'épreuve et la contingence de ces petits phénomènes aléatoires du «
surgissement de l'intelligible opéré dans le rugissement du sensible ».
Voltaire dans son
Tancrède
ne disait-il pas ? : «
La voix
s'étrangle quand le coeur, in petto, murmure sourdement ».
C'est ainsi que pour ce faire, je soumettrais délibérément à la question, la conjecture caquetante du verbe, celui proféré à l'impromptu de nos rencontres, en lieux et places de la prolixe jactance qui s'évertue à la cantonade, ou à la dérobée, à tous les évents dans l'ordinaire de nos moindres carrefours. Dans ce rapport consigné, je m'en tiendrais donc, pour justement conclure, volontairement rangé sous l'allégeance, en signe d'une docte obligeance, celle dûment vouée à la reconnaissance de ces maîtres penseurs, éclaireurs de génie, que furent - Husserl, Merleau-Ponty, et la cohorte de leurs fidèles disciples.- J'aborderais ce disant, l'après Descartes dans ses méditations du
Discours de la Méthode,
dans la reconnaissance éclairante d'un innovant « statut du savoir ». Celui d'une magistrale interprétation revisitée dans la perspective métaphysique, du
cogito ergo sum
cartésien. Notion toujours requise - je le souligne -, sous l'instance aléatoire du «
Doute fondamental
», comme la tare empreinte dans la matrice de tout raisonnement qui se tient. Comme le compromis d'une équivoque indéfalcable, éperdument contingente dans le dévolu de sa foncière ambiguité, si déroutante. Ce statut
in situ
dans le surgissement d'une perception de fait en gésine irrévocable d'un besoin pressant d'auto-reflexion. Dans ces accès subites, où le perçu est soumis à la rude épreuve d'une traduction en errance et latance déroutantes, qui fugaces se dérobent dès l'instant même de son évanescence, nous replongeant à jamais, dans la mystification la plus expectative, comme désemparés sous le boisseau de ces phénomènes métaphysiques en interactions si fugitives de sens équivoques, dans ce tout-venant d'appréhensions qui, trop éthérées, se révèlent d'une essence foncièrement labile.
En mon âme et Conscience ?
Ainsi donc rendu à ce point de vue innovant d'une résolution plus crédible, d'un perçu dans son procès expressif, nous abordons et comprenons d'autant plus la conscience dans cette perspective qui est le jeu même de ces maints petits phénomènes en perpétuelle gestation, qui trament le tissu de son histoire. Elle se définit donc, impérativement dans ces caractères contingents d'une idéologie en perpétuelle tractation, dans ses instances métaphysiques. Qui, -
mutadis mutandis-
l'agisse
intégralement et irrévocablement,...comme absolument
instituée
dans un statut résolument
passif
.
Et ce,
sous l'injonction prévalente de l'
exclusive
perception originaire, seulement et tout simplement subsumée, sous un sens en incubation latente, qui plus est, se situant virtuellement et comme entièrement dérobé à notre entendement. Ces «
Plis secrets de ma Chair
» – dont les qualifications en leur essences intrinsèques, nous sont soustraites à l'appréhension concrète, s'élaborant conséquemment donc, sous les auspices de fictives et vaines apparences, et ainsi, nous prédisposant aux leurres absolus d'une intuition confondante. Aussi notons bien que l'expression - qu'elle quelle soit - qui résulte de ces stimulis, s'énonce trop souvent, à l'avenant d'un réalisme s'abusant sous les effets d'une malicieuse
virtu
fort opportune, en gradients escomptés selon la circonstance en présence, ceux par exemple gratifiants d'une auto-satisfaction de Soi. Ce qui d'ailleurs est ici la marque en pointe, comme le manifeste trop souvent fourbe, en simulation sous l'indice masqué d'un enjeu qui, dans les effets pervers d'un sens induit, opère sur l'avantage prétentieux d'un tout autre niveau de se faire-valoir. Ainsi donc, sous l'éclairage cru de ces considérations mettant en valeur la dimension très primaire de nos agissements à tous les évents de nos tourments. C'est ici même que rendus à cette incidence de l'histoire, nous reconnaitrons la pertinence d'une citation : «
Le Monde sera Deleuzien ou ne sera pas
» tel que l'entendait Michel Foucault. Et de même nous admettrons à l'évidence que cette si fragile conscience dont font grand cas les parangons de la vertu morale et du même ton, les péroraisons des soi-disants thuriféraires d'une certaine éthique, que dans ces pseudo-privilèges préconçus en préjugés que sanctifient la cathéchèse au nom de notre divine ascendance, nous constatons et comprenons mieux dans ces processus en jeu du raisonnement, la sidération d'une conscience. Exposés aux intempéries d'un intemporel climat d'équivoques, qui nous acculent aux abois, comme traqués de cesse, sous l'orage de sensations en tornades perturbantes. De fait plus prosaiquement, disons que la conscience, cette entité prétendument souveraine en vertu d'une doctrine et à l'index d'une justice sous l'empire des conventions sociales, est dans ces considérations tempétueuses avérées par son procès phénoménologique, d'autant plus radicalement ici dénoncée, dans l'
étant.
Par ces signes avérés, ceux de son statut redécouvert à la lueur de ces décapantes considérations. Et surtout pas, pour sûr, comme le prétend l'idéologie d'une philosophie classique qui nous la donnait jusque là à entendre, sous le torve couvert d'alibis sous forme de préjugés s'affirmant en toute légitimité, comme le signe d'une pleine et digne responsablilité de l'Homme. Se devant en toutes honorabilité et circonstances graves, résolument s'assumer en toute bonne Foi. Dans cette instance d'une incidence eschatologique déclarant le Libre Arbitre souverain dans ces essences de créatures divines, en mission d'une obligation au devoir sacré. Mais constatons et disons plus humblement, que dans ce regard nécessairement aveuglé, et comme régi par les effets d'une transcendance aux prises dans cet essor des mutations métaphysiques, et donc ainsi, plutôt soumise et passive, notre conscience, dans son réalisme le plus absolu, s'en ressent de fait, tout naturellement bien dévotement
Instituée,
et non pas
Instituante,….
passive,
et non pas
super
active
, mais aussi et tout simplement,
réactive
à ses imports destabilillisants d'une sensibilité épidermique. Et pourtant, ne parjure t-on pas en toute solennité, de nos jours encore. Quand dans le sacrement de notre sainte bonne foi, sur le pathos d'un ton affecté, nous évoquons cette parabole du pieux serment « En mon Âme et Conscience » (sic). Alors que ces phénomènes qui nous abusent ne traduisent que la résultante d'une brutale reconversion, ou mieux les soubressauts d'une virevolte sens dessus dessous, phénomènes qui se jouent dans l'instance d'un perçu implicite, en sourdine infra-sensible dans cette stricte nécessité d'une expressivité vitale en soi.
-
Car nul ne peut absolument se taire
- et toute impression se restituant donc, dans un renvoi et se donnant par le rendu du tac au tac, d'un jeu en nécessité d'être, plus ou moins verbalisé, plus ou moins exprimé dans un quelconque métalangage. Ce faisant à charge d'un geste au fond bien souvent incontournable dans sa nécessité, celle manifeste de combler le vide par un
vouloir se dire
absolu, de quoi se sentir exister en quelque manière, dans l'exploit d'un
modus vivandi
recevable
.
Dans la traduction de cet
en soi
trop impératif, qui interprète la louable mise à disposition d'un
pour soi
honorable. Bien qu'il s'agisse là, d'un sens originaire et primaire, d'une révélation tout à fait dérobée à la lucidité de notre propre escient- «
d'un je sais enfin que je ne sais pas
» et donc d'une vérité découverte en ces temps modernes, dans la pleine conscience d'une ignorance enfin révélée.
CONSCIENCE TELEVISUELLE
Logique d'une téléologie, dans l'avènement des représentations.
Et si nous jouions un peu aux apprentis sorciers, histoire de nous divertir,
en ré-création, comparant en quelque sorte la conscience à quelque chose comme un mystérieux décodeur numérique, dans la magique prestigitation du médium se jouant de l'illusion d'une présence et d'une absence en interférences d'occultations alternées, disant au final …......
et passer muscade,
formule que l'on clamait jadis, comme, une fois le tour joué, sous l'éclairage aveuglant de l'avant scène.
Ainsi donc, nous dirions d'un air grave et sérieux, comme l'oracle dans sa hiératique prestance démiurgique : Cette conscience ici même par nos soins, très sérieusement remise en question, ne serait-elle pas un peu comme semblable à la métaphore de ce tube cathodique, celui de nos téléviseurs, ces boîtes à images si présentes dans notre actualité ? Ce tube qui, dans ce vide de substance contient en sidération, la précipitation accélérée des photons d'électrons – un peu donc comme, pourrait-on s'aventurer à les comparer, à ces sens larvés des « plis secrets de la chair » en inertie d'un sens originaire incompatible à la raison, dont nous parle Merleau-Ponty, qui bien sournois et enkystés au tréfonds de nos humeurs, nous hantent, et nous agissent, nous orientant un peu à l'aveuglette, comme des automates sous impulsions d'une docte ignorance, un peu comme au radar dirions-nous. Je me demande bien d'ailleurs, si ce sens du concept de « Docte ignorance » ne se donnerait pas en connivence d'une signification se rapportant tant soit peu à l'Inconscient défini par Freud lui-même ? Ainsi, - ce qui génère dans la folle agitation les pixels électroniques.d'un téléviseur, le miracle de ces images à l'écran - et de même que chez nous s'opère en conscience assourdie, cette effervescence de pulsions en schèmes intuitifs qui se convertissent en représentations arborescentes et empiriques de sens constellés. C'est peut-être là, la source en émergence de ce fantasme, non pas simplement spécifique, mais foncièrement fondamental, celui prédisposant nos aperceptions les plus évanescentes en phases d'une expression tout aussi improvisée, qu'aveugle. Donc nous admettrons que c'est ainsi sans doute, que se propagent dans l'expectative inquiète de nos consciences, comme taillées dans le cristal d'un imaginaire, l'association à la diable de nos spéculations empiriques. Et que parfois, à l'occasion d'un manque, l'on se donne gratuitement toutes déraisons de s'y croire, bien campés dans nos convictions s'estimant lors, très intimement arraisonnés. Dans ce vide qui aspire désespérément au plein. Dans ce contrefort d'une chaussure qui dans l'allure d'une démarche
forcée
dans nos
chemins de vie,
- un peu comme le symbole dévolu de cette
Liberté à laquelle nous sommes tous condamnés -
et qui dans cette errance en déshérence, s'appuie dans le confort de son talon, - un peu dirons-nous pour l'homme, en guise de métaphore, plus précisément, dans cet imaginaire fortuit, nous portant dans nos sentiments comme bien bordés, sous l'empeigne salutaire de notre bonne raison d'être. Il faut peut-être voir là, le manifeste flagrant, celui conséquent d'un Sujet qui s'improvise dans cette visibilité torve, s'inventant sous le couvert d'une invisibilité, en flagrant délit d'apparences, sous l'alibi d'appoint, juste pour gommer l'humeur de ces intuitions trop déréalisantes.
L' invisible étant le principe même du visible dans ces préfigurations en prise directe sur cette clarté obscure d'un sublime concept, magistralement dénommé «
Cosmologie du visible
», par Merleau-Ponty lui-même, dans la «
Prose du Monde
».
Voyons à présent la trame, concice, précise, de ces références auxquelles nous convie Merleau-Ponty, ici commenté par J.P. Siméon.
Faisant suite aux errements et bisbilles de ma vulgarisation rétrospective dans cet éclairage où je m'improvise dans ce mail, j'en dispose pour transcrire à présent l'extrait de l'article de J.P. Siméon commentant l'oeuvre maîtresse de Merleau-Ponty. Notons bien que le préalable évident d'une nécessaire contribution du lecteur potentiel, exige de lui, la stricte nécessité d'une lecture sérieuse et appuyée – toute littérature étant écrite en langue étrangère disait Proust, et par ailleurs, la mutation librement naturante naturée d'une constellation de symboles culturels propres à chacun, impose donc au lecteur, l'effort d'une lecture studieuse en coopération participative attentive.
VERITES ET IDEOLOGIES.
«
Phénoménologie de la Perception – Signe - Aventure de la Dialectique - Structure du Comportement - Visible et Invisible »
sont les oeuvres de Merleau-Ponty qui ont ressourcé le commentaire de J.P. Siméon dans la revue l'Arc – Librairie Duponchelle. 1990.
…............ Le problème est de comprendre que l'homme soit mystifiable dans ce mouvement par lequel il se réfère à la vérité et est capable de vérité. La philosophie classique a, en fait, toujours oscillé entre le dogmatisme (la pensée est ordonnée au vrai et ne se trompe que par accident ) et le scepticisme (la pensée est éloignée de la vérité par essence et définitivement) ; entre une théorie de la raison « forte » et une dénonciation de la faiblesse de la raison (humaine). Il faudrait, au contraire, dans le discriminant qui opère par ce symbolisme innovant, en venir à présenter une théorie de la raison en la capacité de dévoilement qui soit aussi, du même mouvement, une théorie de la raison en sa faiblesse. C'est donc sans doute pour cela que la question de la raison et de la rationalité n'a cessé d'être un des axes les plus constants de la réflexion de Merleau-Ponty.........
MOMO
A la dérive du contre-sens
en pagayant sur le grand Fleuve de l'Intranquillité.