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Lettre ouverte aux candidats à la présidentielle

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Equipe IME (Haut de Seine)

dimanche 09 juillet 2006

Le travail social s’est longtemps trouvé être le parent pauvre des dépenses d’état. Issu d’un processus d’institutionnalisation des mouvements de charité au cours du XIXe siècle, le secteur du handicap est encore majoritairement géré par des associations loi 1901.

Les professionnels du secteur sont aujourd’hui confrontés à l’émergence de nouvelles politiques publiques qui font la part belle à la rentabilité économique. C’est ainsi que dans notre institution, la DDASS a choisi de ne pas accorder un budget suffisant pour couvrir les frais de personnel, décision engendrant un déficit annuel de 60 000 euros. Notre établissement a fait le choix de ne pas licencier (ce qui aurait posé un problème d’encadrement), s’imposant de fait l’obligation d’opérer d’importantes économies sur les frais de fonctionnement.

Nous accueillons des enfants âgés de 6 à 14 ans présentant autant de maladies génétiques ou de trisomies que de troubles du comportement, de carences affectives ou de psychoses infantiles. La plupart proviennent de milieux sociaux peu favorisés et vivent dans l’une des cités de la ville ou des villes environnantes. Leur rapport à la connaissance et au savoir est parasité par des problèmes socio-économiques.

Pour compenser le déficit de notre budget, nous sommes contraints de supprimer les dépenses en essence, en tickets de transport et en sorties culturelles (musée, cinéma, etc.), réduisant d’autant nos possibilités d’ouvrir notre action pédagogique sur l’extérieur ; et de mettre fin à l’organisation de transferts (séjours thérapeutiques menés à l’extérieur de l’institution au cours desquels la dimension soignante de notre action se trouve renforcée). Nos sorties se limitent dorénavant au parc municipal, situé à proximité des cités où vivent les enfants que nous accueillons.

Ce retour à un nouvel ordre de l’enfermement semble dénoter un manque d’ambition de la réflexion politique sur cette question. Ou s’agit-il en fait d’une volonté assumée de privilégier une vision sécuritaire des problèmes sociaux en ne voulant pas voir l’importance de la prévention, de l’éducation et de la prise en charge thérapeutique pour la cohésion sociale et le bon fonctionnement de notre démocratie ?

Notre situation résume les contradictions des politiques sociales, souvent à courte vue, menées par le gouvernement actuel ou par ceux qui l’ont précédé, et dans lesquelles les populations les plus en difficulté ont souvent pâtis d’un manque de volontarisme politique.

Un approfondissement de la réflexion sur le rôle et les moyens alloués au travail social et médico-social semble aujourd’hui indispensable pour passer du stade des promesses électorales à celui d’un engagement réel de l’état en terme de solidarité nationale.

L’équipe éducative, pédagogique et thérapeutique d’un IME des Hauts-de-Seine.

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