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Mélanie Klein, le jeu et l’univers fantasmatique de l’enfant

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Yves Anselmo

jeudi 25 juin 2009

« Mélanie Klein, le jeu et l’univers fantasmatique de l’enfant »

Comment faire dire à l'enfant ce qu'il ne dit pas et le libérer de ses angoisses archaïques ? Comment l’aider à parler avec son propre langage et favoriser la construction du moi ? Mélanie Klein (1882- 1960) apporte des réponses tant sur le plan théorique que clinique à ce type de question. Psychanalyste anglaise d’origine autrichienne, « Cette tripière de Génie » comme le disait Lacan, est en fait la véritable pionnière de la psychanalyse des enfants. Elle nous dévoile un monde fantasmatique de l’enfance d’une extraordinaire complexité. A partir de l’observation et du traitement psychanalytique d’enfants très jeunes, dès l’âge de 2 à 3 ans, et avec l’aide de la technique du jeu, elle a mis en lumière la construction précoce de la psyché et les modes de défenses archaïques. Mélanie Klein propose une méthode pour psychanalyser les enfants et une théorie des premiers stades du psychisme. Elle a inventé des concepts importants tels que la position dépressive, les mécanismes schizo-paranoïdes ou l’identification projective qui font maintenant partie intégrante de la théorie psychanalytique. La technique du jeu, l’interprétation du transfert négatif, l’importance accordée aux angoisses précoces sont utilisées aujourd’hui par les cliniciens dans leur pratique. Je commencerai par présenter les principales innovations de Klein et leurs enjeux dans la construction moïque. J’exposerai ensuite les avancées de Mélanie Klein avec Dick au cours d’une cure par le jeu, et l’interprétation lacanienne mettant en lumière deux approches théoriques différentes. Je terminerai en montrant comment l’angoisse dépressive et donc la dépression peuvent apparaître comme le moteur du processus de sublimation, de symbolisation et de la créativité, constituant ainsi une ressource pour le sujet lui permettant de réparer, de créer et de se définir.

Née à Vienne en 1882, de père juif orthodoxe et médecin, Mélanie Klein débute une analyse avec Sandor Ferenczi, à Budapest au début de la Seconde Guerre mondiale. Elle s’installe à Londres en 1926 pour œuvrer au sein de la Société Britannique de Psychanalyse dans laquelle elle peut laisser libre cours à sa créativité. Aimée ou haïe, elle ne laisse pas indifférent. Il faut dire que le monde féroce du nourrisson qu’elle nous dévoile est terrifiant : il démonte l’image idéalisée que nous avons d’un bébé paisible, innocent et bienheureux et nous donne à voir un bébé habité par des pulsions primitives : pulsions sadiques orales, urétrales et anales, un bébé animé par des tendances destructrices qui ont pour but de pénétrer, vider, déchirer, mordre, brûler l’intérieur du corps de la mère. Voici ce que dit Mélanie Klein à propos de la petite « Trude », âgée de quatre ans et trois mois avec laquelle elle joue « Elle allait me couper la gorge, me jeter dans la cour, me brûler vive, ou me donner à l’agent de police..» . C’est ainsi que le point le plus dérangeant du système de pensée de Mélanie Klein c’est que le mauvais objet se trouve à l’intérieur du bébé qui doit lutter contre des forces d’autant plus redoutables qu’elles viennent de l’intérieur. L’être humain est ainsi mis en face de sa propre destructivité. En 1932 débute une polémique qui deviendra une vraie guerre entre Anna Freud et Mélanie Klein et on peut se demander si cet affrontement n’est pas une reprise posthume du conflit qui opposa Freud et Ferenczi, les deux pères qui avaient une conception très différente de l’enfant. Du côté freudien, il y a un enfant qui ne se prête pas à la méthode psychanalytique, alors que Ferenczi est un des tous premiers à penser que la psychanalyse de l’enfant par le jeu enrichira et renouvellera la psychanalyse des adultes.
Dans la préface du livre de Mélanie Klein Psychanalyse d’enfants de l’édition de 1968 Simone Korff-Sausse expose ce qu’elle appelle les trois coups de génie de cette révolutionnaire.

Le premier réside dans l’invention de la technique du jeu. Klein énonce que le jeu est l’équivalent du rêve et qu’il constitue une voie royale d’accès à l’inconscient. Le jeu fait apparaître les fantasmes de l’enfant, un matériel clinique susceptible d’interprétations qui permettent de soulager les angoisses précoces de l’enfant. Grâce à ce moyen l’enfant peut associer librement comme le fait l’adulte à l’aide de la talking cure. Le jeu facilite l’expression des couches les plus profondes de la pensée, le plaisir du jeu provenant aussi du fait que l’interprétation rend inutile les frais du refoulement.

Le deuxième coup de génie de Mélanie Klein est de démontrer que le complexe d’Œdipe et le surmoi apparaissent beaucoup plus tôt que ne le pensait Freud. « Dès le début de la vie, les tendances sadiques issues de la pulsion de mort donnent lieu à la formation d’un Surmoi qui est d’une sévérité tyrannique et impitoyable. Ce surmoi kleinien, plus précoce que le surmoi freudien est plus féroce que celui de l’adulte. »
Par conséquent, il faut adoucir selon Mélanie Klein le surmoi qui pèse lourd sur le moi encore immature de l’enfant. L’analyse des enfants écrit-elle « nous enseigne que le moi se renforce lorsque la procédure analytique met un frein aux exigences excessives du surmoi » . Au contraire, Anna Freud pense qu’il faut durcir l’action du surmoi, renforcer le refoulement et l’action éducative afin d’éviter la libération des instincts agressifs et sexuels de l’enfant réprimés jusque là.
Mélanie Klein adoucit et soulage le surmoi de l’enfant de ses angoisses archaïques en interprétant le transfert et notamment le transfert négatif. On aborde ainsi le sadisme si présent dans l’univers fantasmatique du jeune enfant, sadisme qui se retourne contre lui sous la forme de la sévérité du surmoi.
Le troisième coup de génie de Mélanie Klein concerne, les imagos parentales et leurs interprétations transférentielles : L’enfant amène dans la séance non pas ses parents réels, mais les imagos parentales, objets déformés fantasmatiquement. Les enfants peuvent donc parfaitement aborder une réédition de leurs relations d’amour ou de haine par rapport à l’analyste. Il y a ainsi une possibilité de transfert chez l’enfant qui est par conséquent analysable.
Anna Freud quant à elle veut s’assurer du transfert positif, de l’attachement de l’enfant. Elle pense qu’il n’y a pas de névrose de transfert et donc de réédition possible.
Les effets des interprétations, écrit Klein, sont rapides et stupéfiants. En effet, « il existe chez les enfants, une communication beaucoup plus facile entre le conscient et l’inconscient et qu’il est par conséquent beaucoup plus simple de passer de l’un à l’autre ». « L’analyse des enfants nous permet de revenir à des expériences et des fixations qui, dans l’analyse des adultes ne peuvent être que reconstruites alors que chez les enfants elles sont directement représentées » .
Avant d’aborder le jeu et son importance, voici un bref aperçu de deux concepts clefs dans la théorie Kleinienne :

La position schizo-paranoïde et la position dépressive.

L’enfant lors de son développement traverse deux positions moïques constitutives. La première position est dite schizo-paranoïde parce que des pulsions sadiques habitent son psychisme et le dominent massivement. C’est une période qui se situe pendant les tous premiers mois de la vie et au cours de laquelle l’enfant incorpore des objets partiels correspondants aux pulsions partielles. Il clive par exemple l’objet primordial, le sein maternel en bon objet satisfaisant et en mauvais objet frustrant, qu’il introjecte ou qu’il expulse. C’est ainsi qu’il utilise un mécanisme de défense sadique pour lutter contre l’angoisse de persécution et se défendre en attaquant les mauvais objets externes qui le persécutent en retour. Aux alentours de la première année, l’enfant atteint la position dépressive. Il reconnait sa mère qu’il perçoit désormais comme un objet total dans la réalité extérieure et non plus comme un objet partiel, clivé. En son absence, il est confronté à une angoisse de perte de l’objet qu’il cherche à conserver en le dévorant et l’incorporant. Croyant alors avoir détruit l’objet, il ressent une forte culpabilité et une angoisse dépressive qu’il va tenter de faire disparaitre en réparant, recréant l’objet total génitalisé, grâce aux sentiments d’amour, aidé par une bonne mère dans la réalité. La tâche principale du nourrisson dans l’élaboration de la position dépressive c’est d’établir au cœur de son moi un objet interne suffisamment bon et sûr.
Comme nous venons de le voir l’enfant est confronté à une vie fantasmatique intense, intérieure qui le gouverne et la technique du jeu en permet la réactualisation. Cette vie apparait sous forme d’imagos parentales qui sont des représentations déformées des parents réels. Le jeu est un langage spécifique, un mode d’expression archaïque, de recherche de plaisir. Mélanie Klein le dit ainsi « Un des mécanismes fondamentaux du jeu des enfants et de toutes les sublimations ultérieures est celui de la décharge des fantasmes masturbatoires » qui peuvent être représentés et abréagis dans le jeu, dans l’accomplissement d’un désir. Elle utilise aussi le terme de « Personnification » pour désigner le mécanisme qui régit le jeu par lequel l’enfant invente divers « personnages ». Ces personnages permettent à l’enfant de mettre en scène les imagos qui peuvent alors être endossés par lui-même, par l’analyste. L’enfant peut ainsi déplacer ses peurs sur ces personnages afin d’aboutir à la séparation et l’expulsion des diverses identifications à l’œuvre. La personnification permet donc un travail d’élaboration et de symbolisation d’imagos.
Chez Rita en cure à l’âge de deux ans, les imagos incarnées par un éléphant empêcheur, réprimaient massivement le « Ca » incarné par une poupée et l’enfant ne trouvait pas de satisfactions libidinales. Ultérieurement, à l’occasion d’autres personnifications, l’enfant a pu faire intervenir des imagos secourables, donc d’autres identifications beaucoup plus proches de la réalité des objets réels, c'est-à-dire conformes au stade génital. C’est ainsi que les personnages peuvent tour à tour être méchants, gentils et se réconcilier.

Il est à noter que la théorie kleinienne tourne autour de la notion de sadisme qui, à son point culminant, est issue de la peur que provoque le corps de la mère et ses contenus, véritable empire contenant à la fois le pénis du père, le sein, les excréments, les enfants. Sous la pression de l’angoisse, source du processus identificatoire, l’enfant établit ce que Mélanie Klein appelle des équations symboliques, c'est-à-dire des comparaisons entre les organes, les siens et ceux issus de l’extérieur tels que le pénis, sein, vagin, excréments. L’enfant procède par la suite à d’autres équations et déplacements de ses angoisses sur d’autres objets de moins en moins générateurs d’angoisse. De proche en proche les équivalences symboliques, permettent à l’enfant de conquérir le champ de la réalité tout entier et d’échapper au monde fantasmatique.

Dans son texte sur l’importance de la formation du symbole dans la formation du Surmoi, Mélanie Klein aborde un cas très intéressant pour illustrer la technique du jeu avec Dick qu’elle qualifie de schizophrène. Elle présente un tableau symptomatique proche sur certains points de celui relevant de l’hospitalisme de Spitz. L’enfant à 4 ans, présentait une inhibition exceptionnelle du développement du moi et du sadisme, dépourvu d’affect, de désir, insensible à l’angoisse et ne présentant aucun investissement d’objet à l’égard de son entourage.
Mélanie Klein va rendre compte de l’analyse de Dick en montrant comment elle exacerbe son angoisse, réveille son sadisme et la façon dont elle prétend relancer la vie fantasmatique, les processus de symbolisation et de sublimation. Au cours d’une séance de jeu Mélanie Klein remarque que Dick s’intéresse aux trains, aux poignées, aux portes, à leur ouverture et fermeture. L’intérêt de Dick pour ces objets correspond, selon Klein, au fantasme de coït avec la mère. Ce fantasme génital, témoin pour elle d'un ego trop tôt développé, est rendu responsable de l'inhibition du développement de cet ego chez Dick. En effet, elle fait l'hypothèse qu'un désir de destruction excessif dirigé contre le corps de sa mère et ses contenus, a été fortement rejeté, ce qui a entraîné une absence d'angoisse et de relation affective aux choses. La fantasmatisation et le processus de symbolisation ont alors été de ce fait suspendus, et le développement du moi radicalement inhibé. Elle décrit comment l’enfant utilise l’espace à l’image de son inhibition sadique. En séance, Dick fait rouler le train qui le représente jusqu’à la fenêtre et dit « Gare ». Mélanie Klein lui explique que la gare c’est maman et que Dick rentre dans maman. C’est à ce moment là que Dick s’enferme entre deux portes. Mélanie Klein interprète alors la situation en disant qu’il est dans le noir de maman. A la troisième séance, il a pour la première fois un accès d’angoisse et accueille sa nurse avec un plaisir inaccoutumé ; un sentiment de dépendance est apparu. A partir de cette intervention, Dick reprend le processus de symbolisation figé très tôt lorsqu'il s'est retranché de toute vie fantasmatique et de la réalité "en se réfugiant dans le fantasme du corps maternel vide et noir" . Les "équations symboliques" sous la pression de l'angoisse s'étendent, les pulsions de destruction se manifestent, les relations s'enrichissent et l'Œdipe se met en place selon Mélanie Klein.

Dans son séminaire de 1953-54 « les écrits techniques de Freud », Jacques Lacan s’étonne que l’ego de l’enfant soit trop tôt développé et en même temps inhibé. Il affirme au contraire que Dick n’a pas d’ego constitué. Il s’appuie sur sa conceptualisation du schéma optique pour situer les catégories du réel, de l’imaginaire et du symbolique selon 3 plans. L’enfant justement ne se situe pas sur le plan du symbolique. Il semble que Lacan cherche à faire la démonstration que l’enfant, n’a pas eu accès au refoulement originaire, puisqu’il existe chez lui un mécanisme de défense qui rejette le symbolique, la « Werverfung », c'est-à-dire le forclos. La forclusion est à l’origine un terme juridique qui signifie qu’une personne n’a pas accès à un droit. Dick n’entre donc pas dans le complexe d’Œdipe. Il reste dans l’indifférenciation, son imaginaire est confondu au réel, un imaginaire d’une très grande étroitesse, incapable de procéder à la moindre équation symbolique. Dick a accès au langage mais pas à la parole, pour lui le mot n’est pas le meurtre de la chose. Il déforme le mot jusqu’à le rendre inintelligible, se protégeant ainsi de l’intrusion signifiante. Si les interprétations œdipiennes de Mélanie Klein fonctionnent, ce n’est pas parce qu’elle a eu accès à l’inconscient de l’enfant mais grâce à une greffe d’inconscient, l’inconscient du psychanalyste. « Il n’y a aucune espèce d’inconscient dans le sujet. C’est le discours de Mélanie Klein qui greffe brutalement sur l’inertie moïque initiale de l’enfant les premières symbolisations de la situation Œdipienne » . L’enfant peut alors se décaler de la béance, du vide, du noir, c'est-à-dire de l’intervalle entre les deux portes, le corps de la mère. Son sadisme peut alors commencer à se déployer sur les objets. Dick peut enfin accéder à la dimension de l’appel et de la dépendance en verbalisant un appel parlé à l’adresse de sa nurse. Il y a donc entre Mélanie Klein et Lacan une différence conceptuelle. Si Mélanie Klein pressent l’intérêt qu’il y a à distinguer le réel, le symbolique et l’imaginaire, elle ne définit pas conceptuellement ces trois registres. C’est ce qui l’empêche de repérer radicalement la différence de structure entre la psychose et la névrose. Du coup, elle fait un saut extrêmement audacieux en passant d’une structure à l’autre. Elle ne prend pas suffisamment en compte la structure de Dick qui est une structure à part entière. Structure sous-tendue par la forclusion qu’il ne s’agit pas de colmater par une interprétation. C’est ainsi que Lacan démontre avec Joyce et le sinthome que la psychose peut aussi être source de créativité. En effet l’œuvre littéraire de Joyce n’est pas un symptôme mais au contraire un sinthome, c'est-à-dire ce que Lacan considère comme une suppléance créatrice capable de faire tenir les catégories du Réel, Symbolique et Imaginaire dans un nouage à 4 ronds. Ce 4ème rond, au regard de la forclusion (c'est-à-dire de l’absence) de la fonction paternelle (absence symbolique dans le langage) représente un acte d’auto nomination, de création qui remplace le Nom du père manquant. Chez Mélanie Klein la position dépressive est aussi une source de créativité puisque la perte et la destruction de l’objet total suscitent le désir de réparation, de reconstitution, de recréation. C’est pour elle le fondement de la sublimation, de l’élan créateur. « La création serait une recréation de l’objet perdu et l’œuvre d’art serait pour l’artiste le moyen le plus satisfaisant et complet pour soulager son remord et son désespoir (…) pour reconstruire ses objets détruits ». C’est ce qui arrive d’ailleurs à Ruth Kjar nous dit Mélanie Klein dans psychanalyse d’enfant, une artiste peintre dont la créativité tourne autour du désir de réparation en place du préjudice fantasmatique causé à la mère. Elle sublime l’objet en peignant tout d’abord un portait d’une figure féminine altérée par l’âge, qu’elle répare ensuite en le remplaçant par celui d’une figure maternelle armée de beauté et de toute puissance.

Chez Winnicott, on retrouve également dans sa théorie une très grande place accordée à la créativité au cœur du processus de maturation. Il considère lui aussi le jeu comme une source de créativité puisque le « Squiggle game » (jeu du griffonnage ou gribouilli) est pour lui un espace de création, un espace intermédiaire entre le thérapeute et l’enfant, une aire transitionnelle qui n’appartient ni à l’un ni à l’autre, qui échappe aux deux et qui pourtant est l’émanation des deux.
Quoi qu’il en soit, j’ai été très intéressé tout au long de ce travail par l’originalité de l’approche kleinienne et l’apport qu’elle propose de la cure par le jeu qui donne à l’enfant un moyen d’expression de ce qu’il ne peut pas dire et dont l’interprétation est très rapidement assimilée par lui. Dans ce cadre les remous sadiques dus à la précocité du surmoi et les prémisses du complexe d’Œdipe peuvent être accompagnés grâce à l’élaboration des équations symboliques dans le transfert ludique. Il est souhaitable que l’enfant puisse cheminer d’une angoisse de persécution à une angoisse dépressive qui toutes deux se réfèrent à deux positions constitutives du moi. Notons que ces deux positions ne correspondent pas à des stades de développement figés : puisque d’une part l’affect de l’angoisse dépressive, à savoir la tristesse, est amenée à se rejouer à différentes périodes de la vie comme par exemple à l’adolescence, et que d’autre part l’angoisse de persécution et le sadisme qui l’accompagnent, se retrouvent chez bien des adultes qui souhaitent eux aussi détruire le corps de la mère et ses contenus. De plus la dimension créatrice de la position dépressive ouvre sur la subjectivité du sujet.
Yves Anselmo

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