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Mon analyste est mort … Vive l’analyste !

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Jacques Cabassut

lundi 03 mai 2010

Mon analyste est mort … Vive l’analyste !

Par Jacques Cabassut

Hommage à Jack Boulet

« La destitution subjective n’est pas moindre à interdire cette passe de ce qu’elle doive, comme la mer, être toujours recommencée »

Jacques Lacan, l’acte analytique, 1967-68.

« Rappelle-toi ce chien de mer

Que nous libérions sur parole

Et qui gueule dans le désert

Des goémons de nécropole »

Léo Ferré, La mémoire et la mer, 1969-70.

La Perte

Mon analyste est mort …

Quelle parole bouleversante, étrange et incroyable, aussi révoltante qu’incompréhensible.

Elle résonne encore d’une façon si particulière, malgré la délicatesse de l’ami qui m’en fit l’annonce au téléphone, qu’il me faut en accomplir aujourd’hui son traitement : sa disparition fait office d’interprétation ultime pour moi.

Outre sa valeur d’hommage, pourquoi tenter de témoigner en la circonstance ? Sa disparition soulève une série de questions fondamentales, conceptuelles, cliniques et politiques, au carrefour des enjeux de l’intime et du lien social. Elles se condensent autour de la nécessaire remise en travail éthique de sa praxis , et de sa transmission dans la direction de la cure comme dans l’institution analytique, la culture et la société.

Et d’abord cette interrogation majeure de / dans la cure, à savoir celle du lien de transfert. Dans l’après-coup d’un texte qui n’arrête pas de ne pas s’écrire, quelque chose de l’interminable destin du transfert tente de se mettre en forme. Je peux le dire aujourd’hui, cet écrit fait partie intégrante de mon propre parcours analytique, dans la mesure où il est la tentative même de cantonner l’ hainamoration de la relation dans le cadre de la cure… et de son devenir. Aussi, le plus bel hommage que je pouvais faire à ce lien à nul autre pareil, consiste, certes après bon nombre de déchirements et autres hésitations, à saluer celui qui m’a autorisé à ne pas aller à son enterrement pour tenter de porter ce salut dans le champ où il est né, celui de la clinique analytique. Ma rencontre à elle et à lui commença alors que j’étais jeune étudiant en souffrance et en psychologie clinique. « D’où ça commence et d’où ça commande » nous fait remarquer H. Arrendt.

Telle sera la première interprétation de sa mort, qui résonne encore dans les divers refus de publication que j’ai enregistrés, soumettant un texte pour certains trop théorique, pour d’autres trop intimiste…

Cette première interprétation n’est pas la seule. Ainsi, peut-on immédiatement rajouter que, si une cure se dirige (Lacan, 1958), cette direction est subordonnée à une énigme essentielle, celle du désir inconscient. Quelque chose d’irréductiblement méconnu, nous (r)amène en effet, en analyse, en place d’analyste et/ou d’analysant. Ce quelque chose, que Lacan aura donc nommé « désir de l’analyste », prend sa source dans une histoire, un symptôme, se supporte d’un legs, puis se transforme en héritage, lui-même voué à la transmission. Bref, quelque chose du désir « se » transmet, d’un point de vue réflexif ou d’altérité : l’analysant s’en appropriera quelque chose -à la fois de façon formelle et informelle- qui sera toujours à l’œuvre lorsqu’il passera en place d’analyste.

Ainsi va d’ailleurs le cycle de « reproduction », ou pourrait-on dire, de renaissance perpétuelle de la clinique analytique, que Lacan tenta d’instituer par le phénomène dit de la « passe ».

On le voit, cette fonction du désir, si elle emprunte au dispositif de la cure, dépasse le simple cadre analytique pour concerner chacun dans son parcours de vie comme sa situation d’exercice professionnel, et tout particulièrement, bien sûr, les métiers dits de la relation. L’on pourrait ainsi évoquer dans la même logique, le désir de l’éducateur, du travailleur social, du clinicien, du politique, de l’enseignant, etc… Le non renoncement à son désir comme à la question qui le soutient voire le supporte, m’a amené à le questionner aujourd’hui, confronté à une perte et un deuil impossibles, à l’instar du travail psychanalytique et éducatif ou de l’action de gouverner.

La Passe

La passe réside dans ce moment acté où l’analysant fait le pas -et quelques autres-, qui le mène du divan au fauteuil du psychanalyste. Il implique certes que celui-ci ait pu destituer celui-là de son savoir supposé, le faisant « passer » de la condition de sujet à celle d’objet.

Mais il nécessite surtout, comme l’écrit Barillot, « (…) que l’objet –de la perte donc- soit dès le départ impliqué dans toute l’opération comme ce qui doit être le solde de l’opération analysante ». L’analyste est ainsi sujet de son acte : celui de faire fonction d’objet - continuellement perdu- pour l’analysant. Autrement dit, je ne peux pas déclarer « avoir perdu » mon analyste du fait de sa disparition, ni non plus avoir été lâché ou abandonné, faute de ne pas solder l’opération analysante. La perte a déjà eu lieu. Ou plutôt à l’instar d’un « réel qui ne cesse pas de ne pas s’écrire », la perte ne cesse pas de ne pas avoir lieu…

Diriger, pour le psychanalyste, se fonde donc à partir de cette dimension de la perte (de savoir, de parole -car l’analyste parle peu ou pas-, de regard…), une perte toujours recommencée. L’inconscient convoque un savoir sans sujet à l’endroit d’un Autre qui n’existe pas : telle est l’épreuve qu‘analysant et analyste traversent. Et c’est bien sur elle que se fonde la question de la passe : comment transmettre -et instituer- l’acte psychanalytique soit, essentiellement, l’expérience de la perte, alors même que cette dernière se double d’un « savoir sans sujet » et d’une inconsistance de l’Autre ?

La passe, c’était justement ce point dont j’étais allé lui parler, quelque temps auparavant. Il m’avait alors accueilli par le tutoiement, me signifiant par l’acte de parole original et jusqu’alors évidemment inconnu de moi, qu’il venait de répondre à la question que je venais déposer, avant même que je ne l’énonce clairement : voilà que je perdais ma question, qui tomba instantanément en ruine, au moment même de sa formulation. Après tout, comme le dit Freud à « l’Homme aux rats », « Pompéi ne tombe en ruine que maintenant, depuis qu’elle est déterrée ». J’y entendais le passage d’une place de père à celle de pair, qui appelait illico la modification de la mienne. Le tutoiement acte la passe. Ainsi, me fut-il rappelé que l’analyste ne s’autorise -d’abord- que de lui-même.

Vive l’analyste donc ! Car tout comme la fonction symbolique de la royauté ne meurt jamais, celle de l’analyste se retrouve « (…) quand le sujet consent à faire servir ce qu’il a découvert dans la cure d’un autre ». Ce que déjà, au détour d’une parole du Faust de Goethe, il m’avait été transmis, autrement, dans le temps de la cure : « Ce que tu as hérité de ton père, acquiers-le pour le posséder ».

Mon analyste est mort. Cet énoncé qui a valeur d’interprétation mérite, dans ses effets d’après coup, d’être élaboré afin de mieux le posséder pour en transmettre quelque chose. Plusieurs signifiants (mort, analyste, passe…), nous renvoient en effet à la dimension de l’impossible qui nous gouverne : la mort comme point de réel ; l’analyste qui s’offre en objet imaginaire (de perte, de transfert…) ; la « passe » comme évènement-nomination du désir. Autrement dit, diriger pour la psychanalyse pourrait s’entendre comme un certain nouage spécifique de l’imaginaire, du réel et du symbolique qu’il s’agit à présent de décliner finement, dans la cure ou ailleurs.

Imaginaire

D’abord, le déterminant possessif, « mon », qui signe le lien exclusif, la tentative d’appropriation de cet A(a)utre, altérité voire étrangereté radicale incarné par le « psy ». Idéalisation de ses qualités professionnelles ou humaines, fantasme d’obtention de son amour, d’une reconnaissance pleine… Autant de marques et d’effets d’amour de transfert, à l’adresse du lieu de l’A(a)utre. Impossible en effet, de poser autrement le lien que sous forme exclusive tant la prise, la méprise, la surprise et la déprise de transfert ne se supportent que de l’originalité et de la singularité de la relation.

Aussi, me suis-je pris à redécouvrir quelques expressions d’accueil, dans mon exercice clinique, empruntées au style singulier de « mon psychanalyste ». Figure du Maître, du Père donc, tel que je l’ai déjà énoncé, sur laquelle l’amour se transfère … ainsi que d’autres ressentiments haineux sur celle du rival, ce radicalement étranger à soi, agent de la castration et lieu d’une vérité convoitée pour le fantasme de toute puissance qu’il représente. Autant de figures de pouvoir et d’autorité que chacun peut rencontrer dans l’exercice de son métier…

Bref, l’amour « y » remplace alors la haine, et ce de façon structurelle puisque celle-ci déloge celle-là en tant qu’elle se « déduit de cette « dé-supposition » de ce savoir dont se nourrit l’amour, savoir à même de combler la faille de l’ignorance ».

Car faute d’avoir la possibilité de répondre de ce qu’il est, voire de qui il est, il ne reste à l’humain que le recours de dire à quel groupe il appartient. Il en va de même pour le groupe dit de « psychanalystes », du point de vue de son identité sociale mais aussi de ses identifiants. « Mon » analyste, « mon » cartel, « mon » école … autant de renvois dans le champ de l’imaginaire, à la question des identifications, celle-là même dont on a pu croire qu’elle témoignerait de son parcours sur le divan : l’identification du sujet à l’analyste signerait de façon trompeuse la fin de l’analyse.

Symbolique

Le déterminant possessif concerne l’analyste. Mais qu’est ce qu’un analyste ? Surement pas une personne, ni même un sujet mais plutôt une fonction en l’occurrence symbolique.

Fonction de semblant tout d’abord (le semblant est tout à fait distinct du leurre), au sens où le signifiant opère du côté du semblant, puisqu’il re-présente le sujet (pour un autre signifiant) dans le discours et la parole du dit sujet. Au sens également où l’Autre, je le répète, à l’instar de l’analyste,n’existe pas. Il occupe une place (lieu tenant du « supposé savoir ») qui définit le mouvement même du transfert, cet élan d’amour qui s’adresse à du savoir. J’insiste, le psychanalyste occupe la place non pas comme sujet mais comme objet (d’amour, haineux, d’ignorance…). Diriger, en ce sens, deviendrait assumer d’être en position (de semblant) d’objet dans la rencontre, pour l’A(a)utre.

Semblant, dans la mesure où l’analyste fait également fonction de symptôme, c'est-à-dire cause, non pas tant du désir, que de la souffrance de l’analysant (soit de son manque à être), un « Autre supposé jouir » du sujet, semblant de jouissance, donc.

A ce titre, et du fait que l’Autre ne répond pas (en plus de ne pas exister !), l’analyste fait également semblant de réel pour le sujet. Il est l’Autre nom du réel auprès de lui. Ce lien du réel au symptômepuis à la place symbolique de l’analyste (au sens littéral du terme de celui qui revient toujours s’assoir au même endroit) nous introduit ainsi à la dimension du réel lacanien, soit « ce qui revient toujours à la même place ».

Réel

Poursuivre l’analyse de l’énoncé « Mon analyste est mort », c’est à présent s’attarder sur les dimensions de l’être et de la mort.

Car, d’un point de vue analytique, il n’y pas d’autre ontologie que le langage : le réel n’appartient pas à l’ordre du signifiant, de la parole chez l’humain, mais nous n’avons que ce moyen à notre disposition afin de l’appréhender. Bref, « l’être » est un réel éprouvé de manque qui ne s’atteint que par le signifiant, lequel viendra dire ou écrire l’impossible à le saisir, le ratage permanent du fait de parler. Diriger c’est alors accepter de ne pas saisir complètement un phénomène, un fait, un évènement, par la parole : il « y » manque toujours quelque chose.

Ce manque structurel, constitutif du manque à être, chacun ira le chercher dans l’A(a)utre du couple, du collègue, de la fratrie, du social, de la psychanalyse, etc… nous iront demander notre « être » à l’autre, à l’Autre et aux autres, pour constituer la trame du lien social.

La beauté, le savoir, le pouvoir, l’argent, la passion etc… autant d’objets qui ne sont que des objets de substitution des véritables ou plutôt des réels objets perdus.Chaque perte, chaque séparation, tout travail de deuil nous renverra inévitablement à eux. La perte s’éprouve mais ne se révèle que dans le langage ; elle ne peut plus avoir lieu qu’ici, dans ce texte. L’absence réelle est médiatisée par la présence du signifiant dans la parole écrite. Le corps du texte remplace celui du psychanalyste.

Et pourtant, il s’agit d’entendre « (…) que l’analyste guérit moins par ce qu’il dit et fait que par ce qu’il est » (Lacan, 1958, 587). Ainsi surgit l’énigme du réel et de sa transmission à laquelle la psychanalyse doit son éthique : comment transmettre quelque chose de ces dimensions de l’être (le manque à être issu de la castration) et du réel (de la mort) alors même que ce réel ne peut s’atteindre -que- par la représentation ? Un certain « savoir être » - au sens d’un savoir « y » faire avec le manque à être - n’aura-t-il pas été transmis, voire « transféré » via le réel de l’expérience analytique ?

L’ambiance du dire, le regard de début et de fin de séance, un grain de voix, une forme présentielle « d’être-là » pour le dire en termes heideggerien… un style de scansion, de coupure, de relance de la parole ou de clôture de la séance… une disponibilité à l’autre, un rapport à l’éthique révélé par une qualité de silence… une temporalité particulière de la durée, mais aussi un rire ou un sourire, un ratage particulier, etc… Autant d’éclats du sensible de la rencontre, de ces objets a qui investissent le corps de façon atemporelle, et qui se constituent en un non analysable de l’expérience. La passe tentera de maintenir ouvert l’accès à ce réel, en tant qu’il est la voie royale au sujet de l’inconscient. Lacan dira aux internes de Bordeaux en 1967 : « Le sujet c’est là où ça rate, là où ça rêve, là où ça rit ». C’est bien ce manque à être (lié au ratage structurel, au rêve insaisissable, et à l’élévation par le rire, tous trois nous initiant au lâcher prise) que l’analysant va consentir à mettre en fonction dans la cure d’un autre comme désir du psychanalyste. Bref, s’il n’y a pas d’Autre pour fournir de réponse à un sujet qui créera sa propre solution, il y a donc une nécessité éthique de transfert de travail.

J’avance que ce savoir être au sens d’un savoir « y » faire avec le manque à être, est ce qui m’aura été transmis par la mort de mon analyste dans le sens –soit la direction- d’un transfert de travail.

Diriger, un acte analytique

Identifications imaginaires, fonction symbolique et productions du réel réalisent un mode de nouage RSI (Réel-Symbolique-Imaginaire) à partir duquel le clinicien va diriger la cure, et le sujet son existence.

- Du point de vue de l’imaginaire, diriger nécessite l’élaboration de cet A(a)utre rival du fantasme, également partenaire du conflit. Diriger nécessite au préalable l’épreuve de la confrontation à ce rival imaginaire qui déclenche en Miroir cette agressivité spéculaire et singulière d’un A(a)utre comme double et adversaire. A fortiori s’il s’agit de diriger la cure (mais également une institution, un entretien, un atelier, une affaire, une entreprise, …).

- Le symbolique (r)appelle la fonction -langagière- du semblant. « Psychanalyste » est un signifiant, mais du fait d’occuper une place de semblant dans la cure, celui qui l’adopte ne se constitue pas en signifiant maître pour l’analysant -et l’analyste ne doit pas être maître à penser qui, à l’instar de Socrate, fera accoucher le dire de l’autre - mais objet de transfert (d’amour, de haine ou d’ignorance). Diriger pour la psychanalyse, c’est s’orienter dans le mouvement du transfert, non pas tant pour y maintenir son cap, que pour en saisir son parcours, c'est-à-dire reconnaitre son port de départ et d’arrivée, bref l’adresse du transfert.

C’est également, en résonnance à la fonction du semblant, rappeler que la vérité ne peut s’énoncer que d’une structure de fiction. Le mythe, l’histoire fictionnelle sont autant de manière, pour le dirigeant-analyste de se rapprocher d’un discours de vérité.

- Le réel convoque le manque à être de chacun, la perte structurelle liée à la castration. La destitution du sujet supposé savoir amène le sujet à la responsabilité, sa responsabilité ; celle-ci se décline au pluriel car elle touche au lien social, et au singulier car il s’agit de trouver-créer sa réponse sur son (manque à) être, de réinventer le rapport à cet Autre sur un mode non pathologique. La recréation subjective de l’Autre participe ainsi au renouvellement du lien aux autres.

Bref, en autorisant un re-nouage RSI, la psychanalyse produit un gain de réel (désaliénation à l’Autre) pour le sujet qui s’y aventure, l’analyste s’instituant alors en passeur de réel (de la castration, de son propre rapport au manque). C’est là me semble-t-il, la transmission essentielle (du « non-être » localisé dans le manque) de l’acte analytique, que le phénomène de la passe tente de réaliser.

Avant de mourir, à l’occasion de notre rencontre, J.B, m’avait parlé de cette difficulté à vivre dans un monde et à exercer dans un environnement où tout le monde, aujourd’hui, se veut savant ! Des générations entières de « psy » souffrant de lacanisme aigüe ! Justement, lors d’une présentation de mon dernier ouvrage « savant » en librairie montpelliéraine, un participant me fit le reproche d’être trop lacanien, mentionnant que J.B quant à lui, heureusement était freudien. J’ai oublié de raconter cette anecdote lors de notre dernière rencontre, ce que je comptais faire ultérieurement, puisque rendez-vous avait été pris pour entamer un travail de contrôle. Ce texte s’inscrit dans ce ratage précipité par le réel non-anticipable. Il est également peut-être, une mise en forme du non analysable, du non transmissible, soit le trauma de la rencontre et du lien de transfert, c'est-à-dire ce précisément qui m’aura de toutes façons été transmis dans la direction de la cure par un A(a)utre, et que je vais léguer à présent à autrui. Je m’aperçois qu’il a avant tout, pour fonction de désigner et d’élaborer une forme de passe qui aurait du prendre une autre forme, plus symboligène, au sein du travail de contrôle. L’informe du réel de la maladie et de la mort en aura, comme toujours, décidé autrement.

J.B sont les initiales de mon analyste. Après ces différents arguments, je m’en tiendrai à elles, si proches des miennes (J.C), points d’importance dans mon parcours analytique via ce partage d’un prénom identique dans l’énonciation, sinon dans l’écriture transféro-contre-transférentielle.

Mon analyste est mort. Le déchirement que cette annonce a généré m’a contraint à en écrire quelque chose aujourd’hui dans ce mouvement si intime et si social de la « passe » en psychanalytique. « La parole appartient pour moitié à celui qui parle » écrivait déjà Montaigne dans ses Essais . Je continue alors un peu à dire, avant que de me rasseoir et de me taire de la place sinon identique, en tous les cas commune, de l’acte de parole analytique, et que seul le poète peut nous aider à révéler.

Je reviens à Paul Valery et à son Cimetière marin, dont je sais la passion qui était la tienne à son endroit :

« La mer, la mer toujours recommencée… »

Je me suis saisi tantôt à citer ces vers à un patient, en guise d’interprétation…

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