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Névrose traumatique et rêves traumatiques

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Hervé Lassale

mercredi 25 janvier 2017

Névrose traumatique et rêves traumatiques  [1]

 

 

7 janvier 2015… Nous avons tous en mémoire l’attentat meurtrier contre les caricaturistes de Charlie hebdo et la prise d’otage sanglante qui s’est déroulée conjointement dans l’hyper casher de la porte de Vincennes …. Les images de ces événements ont tourné en boucle pendant plusieurs jours sur toutes les chaînes d’info …. Dans ce « discourscourant » médiatique, pas de mot qui puisse dire l’effroi, l’horreur… .  L’énoncé « je suis Charlie » et  les nombreuses marches silencieuses du 11/01 sont venus répondre  à cette effraction dans le tissu symbolique de nos institutions et les valeurs républicaines qui les portent. .

Dans l’après-coup de ces tragiques événements du début janvier,  m’est revenu en mémoire l’histoire d’une rencontre… manquée… il y’a de cela quelques années j’ai été amené à recevoir trois ou quatre fois un jeune homme, qui quelques mois auparavant, avait été  agressé chez lui, dans sa maison, par trois personnes inconnues. Ce qu’il avait pu dire de ce choc traumatique ressemblait à un instantané photographique… le temps, à ce moment précis, s’était pour lui comme suspendu … Dans l’encadrement de la porte de sa chambre un bref instant il les avait entraperçues ; leurs regards l’avait terrifié...  puis plus rien... la nuit... « J’ai vu la mort de près » m’avait-il dit.  Suite à cette agression d’une grande violence, ce jeune homme  présentait de nombreuses séquelles physiques et de graves  troubles psychiques …il était venu me rencontrer sur le conseil de son médecin traitant, suite à une expertise médicale engagée pour évaluer le préjudice corporel en vue d’une demande de « réparation ». Très angoissé, il avait arrêté sa scolarité, ne voyait plus personne, se sentait très déprimé et ne pouvait plus et ni ne voulait plus sortir de chez lui. Il appréhendait de croiser en ville le regard de ses agresseurs... Ses nuits étaient très perturbées, il dormait très peu et son sommeil  profondément agité, étaient ponctué par un « cauchemar » récurrent. A chacune de ces séances il reparlait de cette scène  qui le poursuivait compulsivement le jour dans ses pensées, et la  nuit dans ses rêves. Toutes les nuits, sensiblement à la même heure où il avait été agressé il était réveillé avec effroi  par un rêve récurent. Dans son rêve -mais était-ce un rêve ? Car il venait parfois à en douter- Il revoyait la scène de l’agression comme  une sorte de doublure du réel, de décalque, de  ready- made, trace indélébile non métabolisable, non figurable de l’événement traumatique sur une Autre scène, scène dont l’oubli lui était impossible.

Ce jeune homme était venu à la demande d’un autre ; il ne se plaignait pas, certainement souffrait-il, mais il ne le manifestait pas ou peu…Quelques éléments disparates sur sa vie, son histoire mais rien qui puisse faire symptôme analytique ; pas de demande adressée  à un Autre mis en place de sujet supposé savoir qui par le transfert  aurait pu  faciliter l’inscription de cet événement traumatique dans son histoire, dans sa vie. Il est parti quelques temps après, sans rien dire,  peut-être avait –t –il quitté la ville comme il avait projeté de le faire ?

Ce jeune homme présentait tous les signes cliniques de ce que le DSM  classifie sous  le terme de  PTSD (Post Traumatic Stress Disorder). Ce syndrome englobe plusieurs signes cliniques comme l'hallucination, l'illusion, le souvenir forcé, la répétition mentale, le vécu soudain comme si l’événement allait se reproduire, l'agir soudain comme si l’événement se reproduisait, et enfin le cauchemar de répétition.

Cette entité clinique a été introduite par la psychiatrie américaine, dix ans après la guerre du Vietnam, afin de prendre en charge les « vétérans » qui en souffraient. La notion de stress comme modèle d’explication biophysiologique est venue alors remplacer celui de la  névrose traumatique. De nos jours, avec la généralisation du PTSD  le concept de traumatisme s’est déplacé de la question du trauma à celui du seul événement traumatique avec ses caractéristiques et ses effets indifférenciés pour tous, indépendamment de l’histoire subjective et inconsciente des personnes et de leurs identifications. Le sujet « traumatisé » et les questions qui le traversent que ce soit dans  les interstices de sa parole ou dans  ses  silences sont évacués  au profit du seul événement traumatique dont il convient expressément de parler ou de faire parler (ce qui n'est pas sans poser de question sur le recours systématique à des cellules psychologiques de crises, d’urgences, sur la multiplication de dispositifs de prise en charge des « victimes » de catastrophe…) dispositifs qui visent pour l'essentiel à abréagir le souvenir traumatique et les émotions qui lui sont associés. Cf : traitements qui s’appuient pour une grande partie sur les TCC (recours prioritaire à l’utilisation de techniques comme l'EMDR et  l' hypnose).

 

La Névrose traumatique : quelques repères dans le temps.

 

1er temps pré analytique : En 1888 Herman Oppenheim décrit une névrose traumatique provoquée par une cause accidentelle, très souvent à cette époque un accident de chemin de fer. Les accidentés bien qu’indemnes physiquement se plaignaient de  des douleurs, de contractures, de paralysies comme s’ils avaient été blessés. Il définit une entité clinique autonome qui englobe- le souvenir obsédant de l'accident-des troubles du sommeil-de la labilité émotionnelle, des cauchemars de reviviscence. Il impute ce trouble à l'effroi (shreck) qui provoque « un ébranlement psychique tellement intense qu'il en résulte une altération psychique durable » [2] . Quelques années plus tard Kraepelin décrit une « névrose d'effroi »; il insiste sur le fait qu'il n'est pas nécessaire d'avoir participé à l'accident- en être spectateur suffit pour produire une telle névrose. Charcot, s’oppose à Oppenheim et  voit dans la névrose traumatique une forme d’hystérie, hystérie neurasthénique ;  Il introduit le concept d’hystérie chez l'homme.

Freud et Breuer en 1892 théorise le symptôme de l'attaque hystérique comme étant le retour d'un traumatisme psychique, souvenir devenu « inconscient ». L’hystérie traumatique est causée par la frayeur. Ils concluent leur article par une définition du traumatisme psychique : « devient traumatisme psychique toute impression dont la liquidation par travail mental associatif ou réaction motrice offre des difficultés au système nerveux ». [3]  La méthode qui en découle  pour traiter le symptôme hystérique s’appuie sur la catharsis. Le patient doit décrire le plus minutieusement possible « le souvenir de l’incident déclenchant» tout en éprouvant à nouveau l’émotion liée à ce dernier. L’abréaction de l’affect est l’enjeu majeur de la psychothérapie cathartique. Comme je l’ai déjà mentionné, de nos jours l’application de la  méthode  cathartique déclinée sous différentes formes constitue le modèle de référence dans le traitement des désordres du syndrome post traumatique (activisme descriptif, activisme thérapeutique, sacralisation de l’événement accidentel…victimologie)

2eme temps : du trauma au fantasme

En 1895, Freud construit la théorie du « proton pseudos »- premier mensonge-et introduit la notion d'après coup. Emma [4]  jeune patiente de Freud présente un symptôme phobique qui se manifeste par l'impossibilité pour elle de rentrer seule dans les magasins car l'on pourrait se moquer de sa toilette. L’analyse met au jour deux scènes et deux temporalités

–    Première scène ; la plus récente. A l’âge de 13 ans Emma entre dans un magasin de vêtements et voit deux vendeurs entrain de rire ; de là lui vient l'idée qu'ils se seraient moqués de sa toilette. Elle dit éprouver une attirance sexuelle pour 'un des vendeurs. Sortie de scène : elle s'enfuie

–    Deuxième scène: lorsqu’elle avait 8 ans un épicier avait porté en ricanant, la main sur son sexe à travers l’étoffe de sa robe.

Les signifiants communs aux deux scènes : vêtement, rire, vendeur, magasin viennent après coup interpréter la deuxième scène… qui jusqu' alors était restée isolée, sans signification particulière. Avec l’introduction du sexuel  pubertaire, la scène la plus récente prend un sens nouveau, sens coloré du sexuel...Sens d’une satisfaction sexuelle qui n’existait pas à l’époque. C’est par la mise en relation de ses différents éléments à un niveau inconscient que se crée le symptôme phobique. C'est la signification apportée dans l'après coup qui produit le caractère traumatique de l’événement.

Jusqu' en 1897 Freud croit à  l’existence d'une cause traumatique réelle aux psychonévroses. L’événement traumatique vécu dans la réalité est la cause du refoulement. Il convient donc dans la cure analytique, par l'association libre et l'anamnèse, de retrouver le souvenir refoulé afin réactualiser dans l’ici et le maintenant  le trauma afin de dissoudre le symptôme

En 1897 Freud  dans sa lettre à Fliess [5]  abandonne sa « neurotica » : il évoque pour cela deux raisons majeures. La première : c'est qu’il lui paraît  impossible d'imaginer toutes les figures paternelles comme des abuseurs sexuels. La deuxième c'est que l'inconscient ne connaît pas de distinction entre réalité et fiction... la réalité psychique possède la même valeur que la réalité objective. Freud ainsi est amené à déplacer l’accent mis sur le  trauma vers le  fantasme œdipien et les fantasmes sexuels qui s'y rattachent (fantasmes de séduction, de castration, de scène primitive) Ainsi il n’a plus besoin de la réalité du rapport incestueux pour que le sexe soit traumatique. La sexualité dans son existence même constitue le véritable traumatisme.

3eme temps : Avec la première guerre mondiale resurgit la question du traumatisme vital…les psychanalystes Abraham, Ferenczi, Simmel, Fénichel  s’intéressent à la clinique des névroses traumatiques, produisent des travaux pour en saisir le mécanisme et proposent des traitements. Freud est consulté comme expert, il s’oppose au professeur Wagner-Jauregg qui, lors des expertises psychiatriques, considère les militaires traumatisés comme des simulateurs. Dans son article « Traitement électrique des névrosés de guerre » Il critique les méthodes comportementaliste nociceptives utilisées par la psychiatrie allemande pour « soigner » les traumatisés de Guerre. [6]  Il réexamine l'étiologie de la névrose traumatique à partir des névroses traumatique de guerre.

 Il est conduit à refondre sa théorie pulsionnelle en introduisant le dualisme pulsionnel pulsion de vie/pulsion de mort. Comment maintenant penser et intégrer la question du trauma sexuel aux névroses traumatiques de guerre ?

Le traumatisme de guerre

Dans son article de 1919 « Introduction à la psychanalyse des névroses de guerre » [7]  Freud  répond aux adversaires de la psychanalyse, lesquels, à partir de leur expérience clinique auprès des traumatisés de guerre sont conduits à réfuter l’étiologie sexuelle des névroses traumatiques. Pour eux, La névrose de guerre ne  provient pas d’un conflit entre le moi et les pulsions sexuelles. Freud défend l’idée que la névrose de guerre « a été rendue possible ou favorisée par un conflit du moi » [8] .  Il fait l’hypothèse que dans le cadre de la névrose traumatique de guerre la scène du conflit psychique s’est déplacée. Entre choc traumatique et symptôme il convient d’intercaler un moi divisé ou dupliqué. Il explique que dans les situations de guerre  le conflit se joue dès lors entre  l’ancien moi pacifique et le nouveau moi guerrier du soldat : « le conflit devient aiguë lorsque le moi de paix découvre à quel point il court le risque que la vie lui soit retirée à cause de son double parasite nouvellement formé » [9]  (surmoi tyrannique?)  Freud  se pose alors une double question : soit pour résoudre le conflit,  l’ancien « moi » se protège par la fuite dans la névrose traumatique contre le danger menaçant sa vie ; Soit il se défend du nouveau moi reconnu comme mettant sa vie en péril ?  Freud de poursuivre ; La théorie de la libido dans son application aux névroses narcissiques (dementia praecox, paranoïa, mélancolie) se heurte à des difficultés  conceptuelles qui ne facilitent pas leur compréhension clinique. Les névroses traumatiques et les névroses de guerre n’éclairent pas non plus la résolution de cette difficulté théorique. Seul l’approfondissement et le maniement du  concept de libido narcissique conçue comme « quantité d’énergie sexuelle qui est attachée au moi lui-même et s’en rassasie comme elle ne le fait habituellement que de l’objet » [10]  peut faciliter la compréhension du phénomène. Il convient de saisir les effets et les conséquences d’un déplacement de la libido en excès sur le moi au dépend de la libido investie sur l’objet. « L’intégration de la libido narcissique dans le développement du concept de sexualité facilitera la compréhension des névroses plus graves et des psychose… La névrose traumatique s’insérera nous dit –il  dans ce cadre théorique, une fois que les résultats sur les rapports indubitablement existants entre frayeur angoisse et libido narcissique seront parvenues à un résultat » [11] . Le concept de libido narcissique lui permet ainsi de maintenir une conception unificatrice des névroses. Freud écrit « Dans les névroses traumatiques et les névroses de Guerre le moi de l’homme se défend contre un danger qui le menace de l’extérieur ou qui, par une modification du moi va jusqu’à prendre son corps pour lui ; dans les névroses de transfert du temps de paix, le moi voit dans sa libido elle-même, l’ennemi dont les revendications lui paraissent menaçantes. Dans les deux cas le moi a peur d’être menacé » [12] . Dans la névrose traumatique de guerre le danger menaçant la vie  prend la place dévolue à la  frustration d’amour dans les névroses de transfert du temps de paix. Les névroses de guerre et les névroses traumatiques semblent occuper une place particulière dans le champ des névroses du fait qu’elles entretiennent un rapport  spécifique avec la libido narcissique. Avec les névroses traumatiques de guerre Freud saisit que la distinction entre trauma sexuel et les autres traumas n’est pas pertinente car quelle que soit la nature du traumatisme, ce dernier influe sur la libido narcissique. Freud de conclure : « ces difficultés théoriques à une conception « unifiante » des névroses ne semble pas insurmontable…on peut à juste titre caractériser le refoulement qui est à la base de toute névrose comme une réaction à un traumatisme, comme une névrose traumatique élémentaire ». [13]

Compulsion de répétition et rêves traumatiques

Freud, un après, dans son texte « Au-delà du principe du plaisir » ré examine la singularité de la névrose traumatique dont le tableau clinique, par les signes très prononcés de souffrance psychique semblent se rattacher à l’hypocondrie ou la mélancolie. Il  remet en question son  hypothèse selon laquelle l’appareil psychique serait dominé par la recherche du principe du plaisir. Il relate des phénomènes cliniques qui contredisent ce principe. Parmi les exemples énumérés par Freud des expériences de déplaisir répétées par le sujet, nous trouvons le jeu chez l’enfant (fort/da), les névroses de guerre où le sujet répète en rêve le trauma de guerre, la névrose de destinée, la cure analytique où l’analysant dans le transfert  répète des expériences refoulées et qui ne relèvent nullement de l’ordre du principe du  plaisir ....

Freud conclut dans son texte à l’hypothèse d’une compulsion de répétition au-delà du principe de plaisir qui lui apparaît «plus originaire, plus élémentaire, plus pulsionnelle que le principe de plaisir qu’elle met à l’écart » [14] , la pulsion de mort que Lacan épinglera du terme générique de jouissance.

Les rêves répétitifs des traumatisés de guerre témoignent de l’incapacité de l’appareil psychique à lier les quantités d’excitations qui y ont pénétré par effraction... ce trop d’excitation (jouissance nocive) provoque une rupture du pare excitation, entraînant chez le sujet un effet de surprise associé à un état de sidération et de  frayeur. L’effroi (shreck) constitue un état d’horreur qui traduit la rencontre non voilée avec le réel de la mort. La répétition des  rêves traumatiques aurait pour fonction de produire dans l’après coup un état d’angoisse. Ils viendraient pallier le manque de préparation par l’angoisse qui a fait défaut au  moment du traumatisme. Ainsi par cette répétition incessante d’un « nouvel » état d’angoisse, le sujet traumatisé chercherait mais sans réellement y parvenir à se rendre maître des débordements d’excitations traumatiques. « La vie onirique des névroses traumatiques se caractérise en ceci qu'elle ramène sans cesse le malade à la situation de son accident, situation dont il se réveille avec un nouvel effroi... le malade serait pour ainsi dire fixé psychiquement au traumatisme » [15]  Freud bute sur une énigme … ces rêves traumatiques semblent contredire sa théorie du rêve comme accomplissement du désir refoulé. Ils paraissent obéir à une puissante contrainte de répétition. Ils révèlent au sujet son assujettissement à des pulsions démoniaques qui court-circuitent  le principe de plaisir en le confrontant chaque nuit à l’effroi du traumatisme. Dans la névrose traumatique l’effraction du pare-excitation par l’afflux massif d’excitations exogènes se double de la poussée massive des excitations internes pulsionnelles pour lesquelles il n'existe pas de pare excitation interne. Pour Freud le fantasme protège et fait écran à un danger interne pulsionnel tout autant qu’à un danger externe. Assisterait-on dans la névrose traumatique à un court-circuit de la fonction du fantasme ?

Une nouvelle question se pose à Freud : comment différencier les rêves traumatiques de la série, rêves d’angoisse rêves de déplaisir et rêve de punition ?

Dans la science des rêves Freud montre que les cauchemars ne font pas exception au fait que le rêve est un accomplissement de désir. Les cauchemars sont des rêves au contenu sexuel dont la libido s’est transformée en angoisse. Leur contenu est en général exempt de toute déformation et représente la réalisation non voilé d’un désir refoulé qui s’est montré plus fort que la censure. Ils répondent à la logique du principe de plaisir/principe de déplaisir et manifestent la réalisation franche d’un désir repoussé, selon le principe qui veut que ce qui est plaisir pour un système peut être déplaisir pour un autre. Les rêves de punition quant à eux ne font que mettre à la place de l’accomplissement de désir rigoureusement interdit la punition qu’il mérite et sont donc l’accomplissement de désir d’un sentiment de culpabilité réactionnel à la pulsion rejetée. Les rêves traumatiques présentent des traits spécifiques : le retour à l'identique de la situation de l'accident, le caractère insistant répétitif et sans figuration (écrasement sur la scène du rêve de la fonction métaphoro-métonymique). Freud en déduit qu'ils obéissent à la compulsion de répétition qui se situe au-delà du principe de plaisir.

Dans sa XXIX conférence intitulée « révision sur la théorie du rêve » il énonce que pour les névroses traumatiques « la fonction ne remplit pas son office ».Avec la compulsion de répétition, le rêve traumatique n’est pas « la réalisation d'un désir mais la tentative de la réalisation d'un désir » [16] .

Lacan reprend dans le séminaire XI  les thèses développées par Freud concernant la névrose traumatique et réinterroge le concept de répétition dont il en fait un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. « Quelle est donc la fonction de la répétition traumatique si rien ne  peut la justifier du point de vue du principe du plaisir? Maîtriser l’événement douloureux -mais qui maîtrise, où est le maître à maîtriser ? ». [17]

Tuché et Automaton : le rêve de l'enfant qui brûle

Pour  saisir la logique de la fonction de la répétition, Il prend appui en les revisitant sur les 2 causes accidentelles [18]  construites par Aristote  que sont la tuché et l'automaton

l'automaton comme cause correspond à ce qui peut être calculé et déterminé par le signifiant, c'est le réseau signifiant qui produit un calcul symbolique. N’oublions pas que pour Freud l'inconscient dans les rêves calcule. Comme nous l'enseigne Lacan le rêve à déchiffrer, chiffre la jouissance.

La tuché est une cause par accident, cause rencontrée « comme en passant » « comme au hasard ». La tuché désigne la rencontre « manquée » avec le réel, phénomène toujours contingent, avec lequel, désormais, le sujet aura à faire tout au long de son existence.

Pour Lacan dans le séminaire XI la répétition ; la compulsion de répétition est le signe d'une rencontre ratée avec le réel : Le Réel  « ce qui revient toujours à la même place  »se situe au-delà de l’automaton , la tuché en constitue la cause  « la fonction de la Tuché, du réel comme rencontre- la rencontre en tant qu’elle peut –être manquée, qu’essentiellement elle est la rencontre manquée- s’est d’abord présentée dans l’histoire de la psychanalyse sous une forme qui à elle seule, suffit déjà à éveiller notre attention-celle du traumatisme » [19]

C’est bien la tuché, dans sa distinction avec l’automaton, qui désigne la rencontre du réel comme trauma. Celle-ci se détermine de celle-là, dans la mesure où la tuché se situe au-delà du mécanisme de répétition...

Pour illustrer la fonction de la tuché, du réel, de la répétition comme rencontre manqué Lacan convoque Freud. Il reprend l'analyse du rêve emblématique «modèle » introductif du chapitre VII de la « science des rêves » « le rêve de l'enfant qui brûle» [20] .

Réexaminons le contexte et le contenu de ce rêve : Freud écrit que ce rêve lui a été rapporté par une de ses patientes. Elle l'a entendu raconter dans une conférence sur le rêve. Tellement impressionnée par ce qu'elle avait entendu ; elle l'a elle-même rêvé à son tour.

Un père vient de perdre son fils ; le fils repose sur son lit, dans la chambre mortuaire. Il est veillé par un vieillard. Le père assoupi dans la pièce à côté fait le rêve suivant : son fils est près de son lit, lui prend le bras, le ton plein de reproche, profère cette phrase : « ne vois-tu donc pas, père que je brûle?». Il se réveille, et aperçoit provenant de la chambre mortuaire une vive lumière, il s’y précipite : le cierge était tombé, avait mis le feu aux draps et avait commencé à brûler le bras de l'enfant mort. C'est un rêve terrifiant, « une vision atroce »comme le souligne Lacan qui ne peut que réveiller le rêveur.

Lacan revient plusieurs fois dans ce séminaire et dans le séminaire « D'un  Autre à l'autre » sur ce rêve ; contrairement à Freud il montre que le rêve de l'enfant qui brûle travaille pour la répétition c'est à dire contre le principe de plaisir.

Pour Freud ce rêve ne pose aucun problème d'interprétation ; il confirme sa théorie du rêve qui travaille pour le principe de plaisir ; ce rêve « poignant » réalise l'accomplissement d'un désir- le désir du père de revoir dans son sommeil une fois encore son fils vivant-en ce sens  « le rêve ne serait qu'un fantasme comblant un vœu » [21]

Lacan objecte à Freud et fait remarquer qu'il y 'a une quasi identité entre ce qui se passe dans le rêve et ce qui se passe dans la réalité. Alors se demande Lacan : qu'est ce qui réveille le père ? Est-ce une autre réalité que celle qui correspond à ce qui arrive dans la réalité de l'accident de l’incendie ; réalité entre aperçue par le père comme un fantasme qui ouvre sur l'encadrement de la porte de la chambre mortuaire. La structure du rêve se forme à partir du bruit, du choc, une réalité mais ce qui réveille le père dans ce monde endormi par le moyen de cet accident , c’est l'appel vocal ; voix détachée comme surgissant d'un au-delà, voix emplie de détresse d'un fils qui interpelle un père dans son désir de père, désir porté par la négativité du voir, point aveugle où justement et non sans remord le père défaille ; Point où « le désir s’y présentifie de la perte imagée au point le plus cruel de l’objet » [22]   Cette phrase portée par la voix implorante du fils nous dit Lacan est « elle-même un brandon- à elle seule, elle porte le feu là où elle tombe-et on ne voit pas ce qui brûle, car la flamme nous aveugle sur le fait que le feu porte sur l'Unterlegt, sur l'Utertragen, sur le réel. » [23]  « Le fils brûle de la phrase dont il est, dans le rêve, l’inaccessible sujet de l’énonciation, puisque la mort lui a ôté la parole à jamais. Cette phrase dit ainsi ce qui ne peut pas se dire – le réel même » [24] . Ce qui se fait entendre dans l’au-delà dont parle Lacan, c’est donc ce réel d’un impossible, d’un indicible, d’un inaccessible. Ce qui réveille le père c'est la rencontre qui ne peut se produire qu'en rêve, car qui peut dire ce qu'est la mort d'un enfant ? Ce qu'il ne peut pas voir, aveuglé par le grésillement et la lumière crue de la flamme, c’est que la rencontre d'un père et d'un fils est une rencontre toujours manquée... manque à la rencontre du père, manque à la rencontre du fils.....le malentendu est de structure ; il y' a un impossible- la rencontre « troumatique » est logé au cœur même de ce qui fonde la transmission paternelle... « Le rêve montre quelque chose qu'il est impossible à un être conscient de se représenter » [25] . C’est la limite du travail du rêve, c’est-à-dire, la limite de la mise en scène par les moyens de la figuration. « Seul un rite, un acte toujours répété peut commémorer cette rencontre immémorable, car personne ne sait ce qu'est le père sinon le père en tant que père, c'est à dire nul être conscient ....» [26] Ce que la machinerie du rêve nous montre dans son envers c'est « la place du réel, qui va du trauma au fantasme- en tant que le fantasme n’est jamais que l’écran qui dissimule quelque chose de tout à fait premier, de déterminant dans la fonction de répétition ».  [27]

Dans la leçon du 26/02/1969 « D’un Autre à l’autre » Lacan revient sur ce rêve pour indiquer que si la réalité du réveil protège de la rencontre avec le réel ; le réel du rêve envers de l’Autre scène, renverse l’interrogation d’un « qu’est-ce que ça veut dire » par un « qu’est-ce que, à dire, ça veut »

Le  rêve « de l'enfant qui brûle » n’est pas à proprement parlé un rêve traumatique, c'est un rêve d'angoisse qui dévoile derrière l'écran du fantasme la proximité d'un réel. La voix adressée de l'enfant en trouant le voile de la représentation signale le manque dans l'Autre et la faille de son désir. Cette voix modulée du désir n'est pas comme nous le verrons la voix féroce du surmoi qui dans les rêves traumatiques terrifie d’effroi le rêveur.

Les rêves traumatiques.

Marie-Odile Godard psychanalyste, membre de l’IPA a publié en 2003 un ouvrage « Rêves et traumatisme ou la longue nuit des rescapés » [28]  dans lequel elle analyse les rêves traumatiques rapportés par des rescapés de la Shoa et du massacre des Tutsis, ainsi que ceux des appelés de la guerre d’Algérie. Elle décrit toute une variation dans la production de rêves traumatiques : rêves de néant sans image, rêves qui re-dupliquent l’événement traumatique, rêves infiltrés par le traumatisme, rêves qui construisent une scène légèrement décalée de celle de l’événement traumatique, rêve d’angoisse et enfin rêves de désir. C’est un matériel clinique d'une grande richesse ; nombre de ces récits nous confronte à des sujets fixés au traumatisme (arrêt sur image, répétition de flash-back, suspension du temps, sidération, hypermnésies qui parasitent le fonctionnement perceptif (syndrome de Targowla)* , discours muet ou discours qui tournent en boucle, abolition des frontières du dedans et dehors...) Ce sont des scènes imaginaires, découpées répétitives envahissantes désaccordées du symbolique  in-interprétable par l'Autre scène. Elle en déduit que ces rêves échappent au refoulement et font appel à un « fond d'horreur partagé », qui serait la trace de la représentation de la pulsion de mort.

Rêves traumatiques dans l’œuvre de Primo Levi.

 

 Dans « Si c'est un homme » Primo Levi rapporte dans le chapitre intitulé nos nuits, un rêve qu'il a fait à maintes reprises avec quelques variantes dans le cadre et les détails. Il le considère comme un rêve typique de déportés. Ce rêve témoigne de la structure inassimilable et répétitive du trauma dans un processus de mise en abyme. Il s'agit de « la scène toujours répétée du récit fait et jamais écouté »

« Voici ma sœur, quelques amis que je ne distingue pas très bien et beaucoup d’autres personnes. Ils sont tous là à écouter le récit que je leur fais : le sifflement sur trois notes, le lit dur, mon voisin que j’aimerais bien pousser mais que j’ai peur de réveiller parce qu’il est plus fort que moi. J’évoque en détail notre faim, le contrôle des poux, le Kapo qui m’a frappé sur le nez et m’a ensuite envoyé me laver parce que je saignais. C’est une jouissance intense, physique, inexprimable que d’être chez moi, entouré de personnes amies, et d’avoir tant de choses à raconter : mais c’est peine perdue, je m’aperçois que mes auditeurs ne me suivent pas. Ils sont même complètement indifférents : ils parlent confusément d’autre chose entre eux, comme si je n’étais pas là. Ma sœur me regarde, se lève et s’en va sans un mot. Alors une désolation totale m’envahit, comme certains désespoirs enfouis dans les souvenirs de la petite enfance : une douleur à l’état pur, que ne tempèrent ni le sentiment de la réalité ni l’intrusion de circonstances extérieures, la douleur des enfants qui pleurent ; il vaut mieux pour moi remonter de nouveau à la surface, mais cette fois-ci j’ouvre délibérément les yeux, pour avoir en face de moi la garantie que je suis bien réveillé. » [29]

Ce rêve dévoile l’insoutenable présence insistante d'un réel traumatique ; il révèle la confrontation du sujet avec un réel inassimilable par un Autre secourable (les personnes amies, la sœur). Il montre l'état de dénuement, détresse absolue du sujet Hilflosigkeit confronté à l'effacement de l’Autre et à  l’effondrement de la garantie de l'Autre du langage. Cette détresse sans mot témoigne de la proximité avec le  registre de la « Chose ». Le rêve traumatique dans sa répétition cherche en vain à faire exister un Autre symbolique pour contenir l’impact dévastateur du réel traumatique.

 Dans la « Trêve » roman/essai qui raconte la libération du camp et la longue errance qui le conduisit de la Pologne au retour à sa terre natale turinoise, Primo Levi relate un rêve traumatique qui depuis sa libération du camp se répète sans cesse,  de manière quasiment identique: « C'est un rêve à l’intérieur d'un autre rêve et si ces détails varient, son fond est toujours le même. Je suis à table avec ma famille ou avec des amis, au travail ou dans une campagne verte, dans un climat paisible et détendu, apparemment dépourvu de tension et de peine, et pourtant j'éprouve une angoisse ténue et profonde, la sensation précise et tenace d'une menace qui pèse sur moi. De fait, au fur et à mesure où se déroule le rêve, peu à peu ou brutalement, et chaque fois d'une façon différente, tout s'écroule, tout se défait autour de moi. Je suis au centre d'un néant grisâtre et trouble, et soudain je sais ce que tout cela signifie, et je sais aussi que je l'ai toujours su ... je suis à nouveau dans le camp...rien n'était vrai que le camp. Le reste, la famille, la nature en fleur, le foyer, n'était qu'une brève vacance, une illusion des sens, un rêve. Le rêve intérieur, le rêve de paix, est fini, et dans le rêve extérieur qui me poursuit et qui me glace, j'entends résonner une voix que je connais bien. Elle ne prononce qu'un mot sans rien d'autoritaire, un mot bref et bas, l'ordre qui accompagnait l'aube à Auschwitz; ...debout...Wstawac. » [30]

Ce rêve comme nous allons le découvrir contient les traits spécifiques du rêve traumatique. Comme le souligne Freud, sous l’emprise de la compulsion de répétition, «la vie onirique des névroses traumatique ramène sans cesse le malade à la situation de son accident, situation dont il se réveille avec un nouvel effroi ». [31]

Le rêve traumatique répétitif de primo Levi peut se décomposer en deux scènes et deux temporalités.

Première scène : première temporalité.

Le narrateur dépeint un lieu paisible, familier (Heimlich) où il aime venir avec sa famille, ses amis. Pourtant l’Unheimlich, envers du décor, fait tâche dans ce tableau idyllique. L'étrangeté du réel étreint le narrateur sous la forme d’une angoisse profonde, sourde, tenace, menaçante ; signe de la proximité de la jouissance de l'Autre. A ce moment du déroulement du rêve et quelles qu’en soit les légères variations subies lors des répétitions de ce rêve, nous assistons invariablement avec l'écroulement du décors, à un point de rupture, à un chaos.. .un effondrement de la scène et de l'Autre scène... i(a) se dilue, se dissout, faute d'un appui sur I(A) qui se retire et s’efface...Le narrateur, démuni, non préparé, même si l'angoisse est présente se retrouve seul au bord du trou du réel... ce qui  fait dire au narrateur « je suis au centre d'un néant grisâtre et trouble…je sais… je sais que je l’ai toujours su  ». Le noyau de ce rêve évoque ce Ferenczi appelle « une auto-symbolisation du traumatisme » Il observe que chez les patients traumatisés leurs nuits étaient traversées par plusieurs rêves « un rêve primaire comme la répétition traumatique névrotique et un rêve secondaire comme maîtrise partielle de celle-ci au moyen du clivage narcissique » [32] où le sujet se voit subir le traumatisme.

Deuxième scène : deuxième temporalité

Le rêve dans le rêve se poursuit... « Je suis à nouveau dans le camp...rien n'était vrai que le camp »  Freud dans la « science des rêves » à propos du rêve dans le rêve écrit « ce qui est considéré comme rêve contient la figuration de la réalité, en d'autres termes, si certains faits apparaissent dans le rêve comme rêvés c'est qu'ils sont tout à fait réels ». Mais comment ici dans ce rêve distinguer ce qui est vrai ?, de ce qui est rêvé ? Ces quelques instants de liberté à la sortie d'Auschwitz n'étaient finalement qu'une trêve dans l'horreur et la peur, qui revient, inexorablement.

La vie est un songe... tout est illusion « illusion des sens. »…Comme le sont la famille, les amis, le travail, la nature en fleur. Cette scène idyllique, le rêve de la paix (homéostasie du principe de plaisir) ne sont qu’une trêve dans l’horreur et la peur ; elle se révèle être  en réalité une vérité menteuse ; la catastrophe a eu lieu ; derrière la barrière du Beau se cache « l’horreur de la chose »  la guerre n'est pas finie. seul le rêve dans le rêve, le rêve extérieur, froid et rude énonce la vérité, et ramène de façon inéluctable et répétitive le narrateur au réel du camp d'où surgit une voix familièrement inquiétante qui troue l'écran de la représentation en le réveillant avec effroi...un seul mot est proférée par cette voix « Wstawac»,(debout !) mot étranger, attendu et redouté ...comment ne pas entendre dans ce S1 isolé, un pur commandement, hors sens, déconnecté de la chaîne signifiante et du savoir S2 ? Comment ne pas entendre dans ce « Wstawac» la voix obscène et féroce du surmoi ? Voix qui met fin provisoirement par le réveil, au retour quasi hallucinatoire d'un réel qui revient dans ce rêve traumatique, toujours à la même place.

Nous trouvons de façon pratiquement similaire chez Jorge Semprun dans son ouvrage « L’écriture ou la vie » la même structure de rêve traumatique : « Je m’étais réveillé en sursaut, à deux heures du matin. «Réveillé» n’est d’ailleurs pas le terme le plus approprié, même s’il est exact. Car j’avais effectivement quitté, dans un soubresaut, la réalité du rêve, mais ce n’était que pour plonger dans le rêve de la réalité: le cauchemar, plutôt. Juste avant, j’étais égaré dans un univers agité, opaque, tourbillonnant. Une voix, soudainement, avait retenti dans ces parages confus, y mettant bon ordre. Une voix allemande, chargée de la vérité toute proche encore de Buchenwald. Krematorium, ausmachen! disait la voix allemande. «Crématoire, éteignez!». Une voix sourde, irritée, impérative, qui résonnait dans mon rêve et qui, étrangement, au lieu de me faire comprendre que je rêvais, […] me faisait croire que j’étais enfin réveillé, de nouveau – ou encore, ou pour toujours – dans la réalité de Buchenwald: que je n’en étais jamais sorti, malgré les apparences, que je n’en sortirais jamais, malgré les simulacres et les simagrées de l’existence ». [33]

 

Les rêves traumatiques semblent constituer un cas limite à la théorie du rêve. A la frontière, à la lisière de la représentation ils peuvent prendre la forme du cauchemar. Ils ne s'habillent pas du semblant et reste en marge de la scène du rêve et du désir inconscient qui la constitue. Ils semblent répéter de façon incessante et insistante la scène traumatique afin d’évider l'excès de la jouissance nocive surgie lors de la rencontre avec le réel de la catastrophe.

 

Hervé Lassalle : psychanalyste- membre de l'Ecole Freudienne-

 

 

 

 

[1]      Ce texte a été écrit suite aux  attentats de janvier 2015. Moment inaugural hélas, du dévoilement mortifère d’un point d’horreur qui depuis n’a pas cessé de se répéter.

[2]     Oppenheim H (1888), « Die traumatischen neurosen », Berlin, V. Von August Hirschwald, (Ed).

[3]     Freud S., en collaboration avec Breuer.,(1892),  Pour une théorie de l’attaque hystérique , Résultats, Idées,      Problèmes I, Paris, PUF, 1984

[4]     Freud S., La naissance de la psychanalyse, Paris, PUF, 1979, pp. 363-367

[5]     Freud S., Lettres à Wilhelm Fliess, Paris, PUF, 2006, pp.656-661

[6]     Freud S., « Traitement électrique des névrosés de guerre», Résultats, Idées, Problèmes I, Paris, PUF, 1984

[7]     Freud S., « Introduction à la psychanalyse des névroses de guerre », Résultats, Idées, Problèmes I, Paris, PUF, 1984

[8]     Ibid., p.   245

[9]     Ibid., p.  245  

[10]     Ibid., p.  246

[11]     Ibid., p. 246

[12]     Ibid., p. 247

[13]     Ibid., p. 247

[14]     Freud S., (1920), «  Au-delà du principe de plaisir », Essais de psychanalyse, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1981, p. 64

[15]     Freud S., (1920), «  Au-delà du principe de plaisir », Essais de psychanalyse, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1981, p. 50

[16]     Freud. , (1933), « XXIXe Conférence, Révision de la théorie du rêve », Nouvelles conférence d’introduction à la psychanalyse, Paris, Folio Essais, p. 43

[17]     Lacan j., Le séminaire XI, les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, seuil, 1973, p. 50

[18]      Aristote dégage quatre causes essentielles :  La cause matérielle (l’airain dont est faite la statue)

                                                                              La cause formelle  (proportions,  forme à représenter)

                                                                               La cause efficiente (le sculpteur qui fabrique la statue)

                                                                               La cause finale (but, visée, destination de la statue)

    La cause accidentelle est une causalité qui surgit par hasard : « Tuché ». Par exemple : un homme qui va au marché pour acheter de l’huile rencontre par « hasard » son débiteur et pourra ainsi rembourser la dette qu’il avait contractée.

[19]     Ibid., p. 54

[20]     Freud S,  « L’interprétation des rêves », 2ième édition, Paris, PUF, 1967, p.433

[21]     Lacan j., Le séminaire XI, les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, seuil, 1973, p. 54

[22]     Ibid., p. 58

[23]     Ibid., p. 58

[24]     Naveau P., Papers3” “le rêve et le réel”

[25]

[26]     Ibid., p. 58

[27]     Ibid., p. 59

[28]     Godard M-O., Rêves et traumatisme ou la longue nuit des rescapés, Paris, ères, coll. « Des travaux et des jours », 2003

    *Le syndrome de Targowla, aussi appelé « syndrome d'hypermnésie émotionnelle paroxystique tardive » est un des cas d'hypermnésie pathologique : c'est une variété de névrose traumatique de guerre qui a pour effet une hypermnésie de type émotionnel, à propos de rappels à la mémoire d'un ou plusieurs souvenirs traumatisants.

[29]     Levi P., (1947), Si c’est un homme, Paris Julliard, 1987, pp. 76-77

[30]     Levi P., « la trêve », Paris, Grasset, coll. Les cahiers rouges », 1997, pp. 245-246.

[31]     Freud S., (1920), «  Au-delà du principe de plaisir », Essais de psychanalyse, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1981, p. 50

[32]     Ferenczi F., (1932), « réflexions sur le traumatisme », Psychanalyse IV, Paris, Payot, 1993, p. 144

[33]     Semprun, J. [1994]: L’Écriture ou la Vie, Paris, Gallimard, coll. «Folio».p202

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