« PSF, Psychanalyse Sans Frontière, c'est nouveau, ça vient de sortir. PSF est né d'un ralbol.
Ralbol du recroquevillement actuel en France des écoles et associations analytiques, frileusement cloîtrées dans leur entre-soi, où ronronnent des fonctionnaires de l'analyse. ça moisit! De l'air...
PSF se veut porte ouverte sur:
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D'autres champs de savoir et de savoir-faire: philosophie, littérature, anthropologie, droit, art, poésie, sciences, techniques, écologie, religions, spiritualités...
La psychanalyse est passe-muraille, parfois clandestine, toujours subversive.
L’association PSF, association de fait, conformément à l’article 2 de la loi de 1901 n’a pas de bureau, pas de président, juste ce signifiant d'ouverture : PSF, trois lettres à broder, à border. On verra avec les bonnes volontés. »
Annonce de la création de PSF en 2005.
Alors reste la question que plusieurs m’ont posée. Comment habiter et faire vivre dans le champ social un signifiant pareil : « psychanalyse sans frontière » ? Je ne suis pas idiot, je ne crois pas à la génération spontanée, Pasteur est passé par là, et j’assume d’être le point de passage de ce dire « virulent ». Il faut bien un minimum d’organisation, fut-elle acéphale. De quoi disposons-nous ? Des moyens du bord et du désir de chacun d’y mettre du sien. Sur le désir de chacun, je renvoie à qui de droit. Sur les moyens du bord voilà le minimum vital, à étoffer et diversifier, d’un camp de base à partir duquel opérer dès maintenant :
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Différents groupes se sont mis au travail. Reste peut-être à se centrer sur des objets ou des questions qui fassent « comme-un ». Nousourrons annoncer au fur à mesure leur composition et orientations.
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PSYCHASOC dispose d’un Forum qui peut accueillir les premiers échanges autour du projet ; il est déjà en route sur le sujet. PSYCHASOC peut assurer l’intermédiaire. Je ferai le maximum pour que ce travail en réseau fonctionne, en dehors de ma personne, même si on peut compter sur moi pour la ramener.
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Tout un chacun peut produire des textes que je m’engage à passer. Avec plus de 1500 passages par jour sur le site, cela représente un potentiel de lecteurs tout à fait important. Le site dispose également d’une possibilité d’envoi en nombre auprès de plus de 3000 abonnés, ce qui représente une capacité de diffusion non-négligeable, qu’aucune revue trop intimiste, ne peut égaler.
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On peut aussi rendre compte d’autres initiatives, même si elles sont parfois entachées d’une volonté partisane. Je pense à l’excellent travail fourni par les ateliers du CIEN, malheureusement sous l’emprise, en sous-main, de l’ECF ou aux travaux d’ouverture sur les questions sociales menés par l’ALI (Association Lacanienne Internationale) ou l’APJL (Association de psychanalyse Jacques Lacan) et d’autres.
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Nous n’avons rien contre le fait de rendre-compte de ce qui se passe d’intéressant dans les diverses associations ou écoles, tout en favorisant au maximum le « sans frontière », à travers notamment des échanges avec d’autres champs, d’autres disciplines, d’autres terrains de jeu…
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Nous avons organisé en octobre 2004 et 2007 au Corum de Montpellier le Congrès « Travail social et psychanalyse » dont il est rendu compte dans deux ouvrages collectifs. Il s'est présenté là une belle occasion de mettre en commun les trouvailles de chacun et de voir où ça nous mène. Ce congrès a réuni 350 personnes la première fois et près de 600 la seconde, toutes intéressées par la question de la confrontation entre psychanalyse et travail social.
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Un troisième congrès et prévu pour octobre 2010, toujours à Montpellier. PSF en sera.
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Depuis trois ans j'anime un séminaire à Montpellier à l'enseigne de PSF qui réunit une vingtaine de personnes, dans les locaux du centre de formation de PSYCHASOC. Organisé autour de « Psychanalyse et travail social », la première année. L’année 2007-2008 a été consacrée à « L’institution dans tous ses états »; l’année 2008-2009 porte sur « Aimer, travailler, créer ». S’y retrouvent des psychanalystes, des philosophes, des travailleurs sociaux, des artistes…
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D’autres sites peuvent s’ouvrir, des revues en ligne. Certains fonctionnent déjà. Je pense par exemple à l'excellente revue
ZEO
dirigée par Loïc Andrien. etc Puis des revues « papier » comme on dit:
VST
, la revue des CEMEA;
Cultures et sociétés
... Autant de plaques tournantes d'une pensée en marche.
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Etant donné le statut particulier de l'Association (association de fait, selon l'article 2 de la loi 1901), il n'y a ni adhésion, ni cotisation. Il suffit de déclarer : j'en suis! et de me le faire savoir. J'attends de chacun qu'il y mette du sien. La participation à PSF n'exclue nullement l'appartenance à une école ou une association analytique par ailleurs.
Première production de PSF
: un ouvrage intitulé
Psychanalyse sans frontière. La psychanalyse dans tous ses états
à paraître en 2009. Cet ouvrage réunit une vingtaine d'auteurs qui ont répondu à mon appel. Des auteurs de bonne volonté, venus d’horizons différents, qui ne se connaissent pas forcément, mais tiennent tous, à ce que j’estime, et chacun à sa façon, la main courante d’une certaine éthique. Éthique du sujet, éthique d’ouverture, éthique des Lumières, si je m’en réfère à Emmanuel Kant, qui affirme avec force que : « Les Lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. »
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Ces lumières qui clignotent et que nous tendent ici à bout de bras des psychanalystes, mais aussi des artistes, des philosophes, des universitaires, des travailleurs sociaux, des formateurs se présentent comme portées par autant de Diogènes-à-la-lanterne cherchant non seulement un homme, mais une réponse à l’énigme de la Sphinge, la bête immonde qui sans cesse menace la Cité, si l’on se dérobe à la question. Il s’agit de tenter le coup d’un mode d’organisation qui ne reposerait pas sur quelques personnes élues en se prenant les pinceaux dans cette élection imaginaire, mais de parier sur le collectif. Ici un collectif d’auteurs qui se rencontrent. Comme ailleurs PSF a pu et pourra impulser d’autre types de rencontres : sur la supervision d’équipes en travail social par exemple
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; mais aussi en étant présent dans les grandes manifestations qui réunissent autour de la question analytique tous les « passe muraille » en tout genre. Je renvoie ici aux travaux de Jean Oury sur cette question de faire collectif, notamment sur son séminaire du même nom, que les Editions du Champ Social ont republié .
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« Notre but est qu’une organisation d’ensemble puisse tenir compte d’un vecteur de singularité… », précise cet auteur, haute figure de la Psychothérapie Institutionnelle. Faire collectif se démarque largement de faire collection, comme on le voit à l’oeuvre dans la plupart des associations et écoles de psychanalyse. Faire collectif se démarque tout autant du jeu perso. Il s’agit de tenir l’impossible fil qui relie, tout en les séparant, collectif et sujet.
Dernière nouvelle
: nous organiserons, à l'enseigne de PSF, des Journées de réflexion, recherche et formation sur « La supervision d'équipes en travail social en question », les samedi 24 et dimanche 25 octobre 2009 à Montpellier. Ces journée seront animées par Jean-Pierre Lebrun, psychanalyste à Namur et moi-même.
Pour le moment nous disposons d’une coquille vide : PSF, trois lettres, cela suffit à faire tiers et trinité, reste à inventer le pousse-Un qui puisse l’habiter
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. Aux quelques-uns uns qui ont montré le bout de leur nez pour cette invitation, je leur dis : allons-y ! Où ça ? On n’en sait rien, mais on y va. Avançons sur ces chemins de campagne qui, comme le dit Martin Heidegger, ne mènent nulle part. L’important n’étant pas la destination, de toute façon hors d’atteinte, mais de cheminer en inventant le chemin.
La psychanalyse est un apprentissage de la liberté, cette « atroce liberté » que célèbrait le poète surréaliste René Crevel. Mais de cette liberté, de cette capacité à être seul, pour embrayer sur Winnicott, peu en veulent, même si tous s’en réclament. Nombreux sont ceux dans le champ de la psychanalyse qui préfèrent se faire les serfs d'un dogme, s'enchaîner à un gourou, un maître à penser ou à danser. Mais nous ne sommes pas seuls à être seuls, c'est là qu'un regroupement peut prendre son sens, c'est à partir de ce point de solitude que nous pouvons nous associer. C’est bien ce paradoxe qui fonde le symbolique qui ne nous unit qu’en nous divisant. Encore faut-il placer la division au bon endroit ! Association à l'enseigne d'un signifiant « PSF » qui ne donne que point d'attache, bitte d'amarrage, là où « ça commence et ça commande » comme dit Hannah Arendt. Que faire de ces trois lettres pour se tenir seul et ensemble? Coquille vide, ai-je énoncé. Mais aussi abri dans la tourmente, havre de repos, lieu de rencontre, maison ouverte aux quatre vents, forum, agora, place publique, lieu ressource. On s'y tient les coudes un moment pour des rencontres qui n'ont aucune prétention de durer, comme ça, sur un coup de tête, porté sur les ailes du désir, sans ambition aucune, sans visée, peut-être hors sens. « Cette perte assumée permet de gagner un élément nouveau, à savoir la liberté. L'analyse n'offre pas, n'est pas le chemin ou la voie d'un bonheur imaginaire. Elle peut être accès à la liberté, à la liberté du sujet. C'est peut-être là ce que j'appellerai l'équation réduite de la psychanalyse. Le renoncement au sens est accès à la liberté. »
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Joseph Rouzel, Montpellier, le 8 janvier 2008
PSF est hébergé dans les locaux de PSYCHASOC,
11 Grand rue Jean Moulin,
34000 Montpellier
Tél: 04 67 54 91 97
rouzel@psychasoc.com
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Les interventions de ces deux manifestations ont été réunies dans deux ouvrages : Joseph Rouzel (sous la dir.),
Travail social et psychanalyse
, Editions du Champ Social, 2005 et Joseph Rouzel (sous la dir),
Malaise dans le travail social : actes cliniques, institutionnels, politiques
, Editions du Champ Social, 2008.
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Emmanuel Kant,
Réponse à la question : qu’est-ce que les Lumières ?
Flammarion, 1991.
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Nous avons créé pour cela le site de l’Association des superviseurs indépendants européens ( ASIES) (http://www.asies org). Psychasoc formation organise une formation de superviseurs d’équipe en travail social à raison de quatre semaines étalées sur 2 ans. Voir également Joseph Rouzel,
La supervision d’équipes en travail social,
Dunod, 2007.
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Jean Oury,
Le collectif. Séminaire de Sainte-Anne
, Champ Social, 2005.
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Lucien Israël,
Séminaire,
Révision impertinente de quelques concepts psychanalytiques
, érès, 1988-1989.