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Travail social: le sens des pratiques

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Lin Grimaud

mercredi 19 janvier 2011

Travail social : le sens des pratiques 

Lin GRIMAUD

Un jour

Un jour je m’attendais moi-même

Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes

Pour que je sache enfin celui-là que je suis

Moi qui connais les autres

Guillaume APOLLINAIRE (Cortège)

Un jour, je reçois un mail d’une étudiante belge en travail social qui me demande un conseil bibliographique sur le thème de mémoire qu’elle a choisi : « Le sens des pratiques ».

Je lui adresse des références bibliographiques sans m’impliquer dans une réponse personnelle.

Quelque temps plus tard elle m’indique qu’elle préfère changer de sujet de mémoire : « Je ressens, dit-elle, que ce sujet est fondamental, mais je ne sais pas par quel bout le prendre. »

Voilà une anecdote qui, croisée avec une série de réflexions issues de mon expérience de supervision d’équipes, m’amène à aborder la question de plus en plus insistante d’une argumentation en travail social adossée à une recherche qui donne du sens à nos pratiques.

On ne peut argumenter qu’à la condition d’une convention admise entre les partenaires, c'est-à-dire d’un appareil sémiotique  commun. Il n’y a pas de culture sans une convention accordant une valeur de référence à une série déterminée de signes.

Il s’agit de s’entendre sur une grille d’interprétation qui accorde la valeur de signe à certaines manifestations du réel plutôt qu’à d’autres.

Cette démarche collective et transgénérationnelle constitue la dynamique de reproduction et de transformation de l’identité de tout collectif quelle que soit sa nature ou sa taille.

Une équipe en travail social ne peut éviter cette démarche qui seule lui permet d’accéder à un sens partageable et transmissible de ses principes et de son action.

Pour tenter d’avancer sur la question du sens des pratiques il me paraît utile d’examiner les cinq thématiques suivantes :

1-Du signe à la problématique en travail social

2-La notion d’organisateur psychosocial

3- Le dialogue comme principe de subjectivation

4- Expérience et évaluation

5- La notion de dispositif en travail social (analyse de deux exemples : la réunion de synthèse et la Démarche Qualité).

  1. Du signe à la problématique en travail social  

Comme nous venons de le dire, la possibilité du sens dépend de la constitution et de la mise en jeu d’une grille d’interprétation qui se fonde elle-même sur une convention à partir de l’expérience vécue au cours des générations entre les membres d’un groupe.

Les ethnométhodologues appellent indexicalité  ce processus intra référentiel par lequel un groupe entre en correspondance avec lui-même.

Cette logique indique à la fois la condition et la limite du processus du sens dans un groupe.

En effet, la carence de diversification de la grille d’interprétation finit par produire un effet d’homogénéisation groupale – sur le modèle de l’évolution sectaire - qui entraîne un phénomène d’entropie.

C’est la même thèse que l’on trouve en anthropologie sociale expliquant la règle de l’interdit de l’inceste comme l’obligation que se fait le groupe d’obéir au principe de la diversité et donc de l’alliance.

Selon cette logique, la mise en place d’un processus de réflexivité dans la pratique permet la rencontre avec d’autres points de vue, d’autres systèmes théoriques, ouvrant les équipes à des références externes qui vont jouer le rôle de révélateur voire d’analyseur du processus de construction du sens.

Admettre d’autres moyens pour comprendre permet de comprendre autrement et autre chose.

La critique de l’usage du signe dans un groupe permet : d’en renouveler la valeur, d’en assurer la transmission, de favoriser à la fois la cohésion du groupe et sa capacité d’alliance.

Il s’agit que l’équipe soit en mesure d’interroger ce qui se fait, pourquoi, comment, sur la base de quels principes et à l’aide de quelles notions.

Trois propriétés logiques sont à reconnaître au signe :

- il s’inscrit à l’intersection des axes de l’expérience collective et de l’expérience privée,

-son maniement met nécessairement en interaction le désir propre des individus et la loi du groupe,

-ses registres expressifs sont hétérogènes et combinent les modalités de l’affect, du comportement et du symbole.

C’est ce que nous enseigne la sémiotique à partir des travaux de son fondateur Charles Sanders PEIRCE.

Ces éléments de la logique du signe nous amènent à nous intéresser aux conditions qui permettent à une équipe en travail social de construire ses principes de conceptions et de mise en œuvre. Principes qui vont ordonner sa pratique, la rendre repérable et lui permettre de délivrer du sens.

La première de ces conditions est que la production et l’exercice d’une connaissance en travail social s’effectuent nécessairement en deux phases articulées : un temps de mise en commun du matériel d’information et d’observation, un temps d’élaboration de ce matériel selon des règles communes suffisamment formalisées.

Il s’agit là du processus qui permet de passer de la pluridisciplinarité – chaque professionnel rendant compte de sa clinique devant les autres - à l’interdisciplinarité qui est l’extraction d’hypothèses transversales à ce matériel clinique.

La construction d’hypothèses interdisciplinaires est en dernière analyse la raison qui légitime l’existence d’une équipe en travail social.

Nous y reviendrons plus loin lorsqu’il sera question de la fonction de la réunion de synthèse.

Encore reste-t-il à savoir sur quel type d’objet épistémologique va porter cette construction d’hypothèses.

Une position traditionnelle nous amènerait à dire qu’elles portent sur la « problématique » de l’usager.

Mais ce disant, on décontextualise cet usager, on en fait un objet d’étude artificiel. Car on sait par ailleurs que celui-ci dépend d’une histoire et d’un environnement dont on ne peut l’isoler sans dénaturer sa réalité.

Une équipe en travail social ou en psychiatrie intervient par conséquent toujours à l’intérieur d’un système dynamique dont elle va faire partie. Ce système dynamique constitue une problématique complexe et mouvante qui est de fait l’objet du travail social. On peut dire aussi de manière synthétique que cet objet est le lien usager-famille-équipe.

Ce qu’on va voir évoluer au cours des suivis c’est ce lien à l’intérieur duquel l’usager rejoue une partie qui va modifier son système d’investissements externes et internes.

La problématique de l’usager n’apparaît ainsi jamais comme un fait qui le concernerait isolément dans la mesure où elle est constituée des personnages ainsi que des logiques de situations qui font partie de son histoire.

Les travailleurs sociaux vont nécessairement s’inscrire dans cette scénographie et la modifier.

L’étude de cette dynamique constitue la base de construction des hypothèses cliniques sur lesquelles l’équipe s’appuiera ensuite pour former avec l’usager et ses responsables légaux le projet individualisé, comme l’impose la loi du 2 janvier 2002.

Mais la notion de problématique ne pourra pas pour autant se limiter au seul système se manifestant dans le cadre du suivi spécialisé.

Les professionnels vont devoir mettre en rapport les problématiques particulières affectant les usagers avec une compréhension de logiques en jeu à l’échelle de la société globale.

Il est nécessaire de se faire une idée de ce dont souffre une société pour comprendre la fragilité particulière de certains de ceux qui la composent.

On ne pourra éviter de considérer que l’évolution civilisationnelle constitue un arrière plan de cet ensemble de problématiques singulières que nous rencontrons sur le terrain.

En conséquence, des problématiques transversales aux situations des usagers que nous recevons sont à dégager.

2 ­- La notion d’organisateur psychosocial

Le travail social est aux premières loges pour découvrir les effets de l’évolution concrète de la société sur la vie des familles et les conditions de l’éducation des enfants.

Les analyses de pratiques avec les équipes sociales, médico-sociales et psychiatriques sont à cet égard explicites.

Elles mettent en évidence un phénomène en expansion que je propose d’appeler défaillance des   organisateurs   psychosociaux .

Il s’agit des conditions de formation des déterminants primaires de la socialité.

Sont d’abord concernées les rythmes, les ambiances, les investissements et les ajustements réglant les interactions primaires - ce qu’AJURIAGUERRA appelait le dialogue tonico-émotionnel.

Sont aussi concernés les discriminants spatio-temporels qui permettent d’effectuer au sein de la famille une distribution symbolique et fonctionnelle assez stable pour permettre l’anticipation.

Enfin, sont requises les pratiques familiales assumant l’apprentissage des comportements sociaux, des fonctions du langage et des connaissances culturelles permettant à l’enfant de disposer d’un mode d’emploi lors de ses premières confrontations extra familiales : dans les structures de la petite enfance, puis à l’école.

De quoi les travailleurs sociaux s’aperçoivent-ils aujourd’hui ?

Très clairement, que ces construits expérientiels ne sont pas en place :

Le comportement social des enfants manifestent que les schémas primaires de la socialité ne sont pas intégrés.

Ces enfants restent confrontés à un vécu émotionnel et fantasmatique insuffisamment structuré qui parasite, sature, et finalement met en échec toutes les tentatives qu’ils réalisent pour entrer dans les échanges sociaux.

Cette problématique touche une part de plus en plus importante de la population infantile et les parents font état de leur incompréhension et de leur impuissance face à ces situations.

La notion d’organisateur psychosocial paraît alors utile pour penser non pas une organisation en tant que telle - ce que fait la psychologie sociale depuis TAYLOR, dés la fin du XIX° siècle – mais plutôt pour appréhender la congruence entre l’organisation psychique interne au sujet et les logiques concrètes propres à son environnement.

Ces deux niveaux de réalité – individuelle et collective - sont susceptibles de s’articuler dans l’échange à la condition évidente de disposer de structures intermédiaires.

Et c’est là, du point de vue de la réanimation, voire de l’inscription de ces médiations que le travail social a un rôle central à jouer.

Entre individu et collectif l’enjeu, en dernière analyse, n’est pas l’imitation, l’adaptation ou la soumission, mais bien la construction de cet appareillage intermédiaire de nature à la fois symbolique et fonctionnel qui permet aux acteurs d’une situation d’entrer en correspondance.

C’est ce dispositif dynamique - reliant l’usager, sa famille et l’équipe spécialisée - qui peut être désigné comme organisateur psychosocial de secours  dans la perspective des indications de FREUD.

Dans son article de 1921 « Psychologie des foules et analyse du Moi » : « Les rapports de l’individu à ses parents et à ses frères et sœurs, à son objet d’amour, à son professeur et à son médecin, donc toutes les relations qui ont jusqu’à présent fait l’objet privilégié de l’investigation psychanalytique, peuvent revendiquer d’être considérés comme phénomènes sociaux… » .

La question qui se pose alors est de savoir à quelles conditions ces phénomènes sociaux primaires peuvent être réordonnés afin d’assurer le passage de l’enfant au delà de son expérience familiale.

Comment faire lorsque, dés le départ des interactions primaires et de l’action éducative, la famille n’a pas travaillé pour un au delà d’elle-même.

Telle est la question qui doit, me semble-t-il, orienter l’évolution actuelle du travail social.

Il ne s’agit pas à priori de compenser et encore moins de remplacer les fonctions jugées défaillantes mais bien d’aider à former cet horizon dans le système familial lui-même.

Dans ce processus le principe du dialogue va servir de socle à l’action.

3 – Le dialogue comme principe de subjectivation

Mon hypothèse est que la production de connaissances en travail social regarde non seulement les praticiens, mais aussi les usagers et les partenaires.

Nous sommes là dans une logique d’accomplissement intersubjectif collectif . Tous les partenaires devant être considérés en position d’auteurs de la situation de soin et pas seulement d’acteurs.

Si les formes du dialogue humain, toujours mouvantes et complexes, n’apparaissent pas d’emblée formalisables, en revanche leurs conditions de possibilité sont plus immédiatement repérables.

Il y a en effet de nombreuses conditions au dialogue - objectives et subjectives - qui doivent être repérées et formalisées pour qu’il puisse avoir lieu.

Contrairement à ce qu’on aime imaginer, le dialogue n’apparaît et ne se développe jamais magiquement ; que ce soit entre le bébé et sa mère, entre l’adolescent et ses parents, dans la relation amoureuse, dans les situations professionnelles – bref, dans la réalité sociale en général.

Dés sa venue au monde le sujet est saisi dans ce travail des investissements, dans le processus interactionnel qui à la fois les réalise et les transforme.

Lorsque une inadéquation trop massive ou bien insuffisamment régulée intervient dans ce processus, apparaissent alors les souffrances, les distorsions voire les arrêts du développement.

Le principe d’inter transformation dans le dialogue se réalise au travers d’une confrontation des positions.

Les parents, les éducateurs, les enseignants savent bien que leur métier repose sur cette intelligence politique  permettant d’entretenir simultanément des rapports différents avec chaque enfant tout en produisant un mouvement d’harmonisation de l’ensemble du groupe.

La mise en œuvre du dialogue usager-parents-équipe exige de la même façon que l’équipe s’adosse à une position technique élaborée qui ait la valeur d’objet commun.

Or, paradoxalement et de façon fataliste les travailleurs sociaux abandonnent souvent les conditions du dialogue à la logique de l’aléatoire ; tout en reconnaissant qu’il constitue bien le fondement de la pratique.

Comme si, au fond, éviter d’élaborer l’outil permettait de se protéger d’une implication trop risquée.

C’est le genre de mouvement phobique qu’on a beaucoup vu dans les établissements d’enfants à propos du travail avec les familles.

La construction d’une connaissance en travail social bute sur ce type de facteur défensif et il ne va jamais de soi qu’une équipe travaille en profondeur sur son propre fonctionnement.

Au-delà d’une implication personnelle qui chercherait à se limiter par souci d’autoconservation, la formalisation des conditions du dialogue est rendue difficile du fait d’une autre dimension inquiétante, plus générique : du fait du besoin vital que nous en avons.

Car le dialogue plonge ses racines dans l’expérience psychique primitive . C’est à travers lui que nous nous sommes construits, que nous avons survécu aux angoisses de la néoténie  et que nous continuons à trouver des solutions aux exigences internes pulsionnelles et narcissiques, et externe sur le plan de nos relations sociales.

C’est au travers du dialogue vécu que, selon la formule de WINNICOTT, quelqu’un parvient à se sentir réel .

Par le processus de reconnaissance qu’il implique, le dialogue est instrument de subjectivation. Le véritable miroir porteur de la conscience de soi réside dans l’espace dialogique entre le sujet et ses partenaires d’étayage.

Dans ce processus, dés les premières interactions mère-enfant, se déterminent les différents registres complémentaires de la relation spéculaire - intrapsychique, intersubjectif et interpersonnelle.

En adoptant la posture du dialogue les parents constituent la condition première de l’étayage psychique de l’enfant. Ils permettent à ce dernier à la fois d’interposer et de faire jouer une frontière entre monde interne et externe.

La clinique montre à quel point la capacité du sujet à s’exprimer et la capacité de son environnement à porter une attention adéquate à son expression et à y répondre – conditionne l’intégration de cette organisation qu’on appelle la personnalité .

Du fait des exigences conjuguées du développement individuel et de la socialisation, tout sujet a besoin de disposer d’une organisation interne capable d’articuler expérience sensorielle et expérience relationnelle.

Ce processus est requis pour maintenir un sentiment continu d’existence devant l’épreuve de la différenciation entre monde externe et monde interne.

C’est elle qui permet, comme dit WINNICOTT, de se sentir réel.

D’où la nécessité, en particulier dans les périodes de vie qui nous fragilisent, de pouvoir vérifier que le dialogue est toujours possible, toujours à notre portée, immédiatement disponible.

Ce que, par exemple, tentent de vérifier les adolescents par l’usage qu’ils font des appareillages techniques de communication et, plus généralement, par les liens de dépendance au groupe qu’ils entretiennent.

Enfin, la formalisation des conditions du dialogue dans les équipes bute sur l’opposition théorie-pratique ; celle-ci empêche de concevoir que toute tentative de formalisation de l’activité humaine est nécessairement à la fois un agir et une pensée.

De ce point de vue, la théorie ne peut être appréhendée comme un corpus à distance de son objet, mais plutôt comme une fonction génératrice d’expérience professionnelle. Ce qui la rapproche d’un fait pratique.

4 –Expérience et évaluation

Il n’est pas surprenant que les travailleurs sociaux aient souvent nourri le projet de rendre compte de leur pratique par le biais de théories importées.

La tentation de nous en remettre à un construit conceptuel externe, le plus opaque et crypté possible, est motivée par le même désir de ne rien savoir de nos fonctionnements tout en dissimulant ce désir sous les apparences d’une théorie désignée comme la seule possible.

Tant qu’opèrent de tels montages sectaires dans les institutions on ne peut accéder à une construction de connaissances sur une base autoréflexive. Le collectif reste clivé : certains se déterminant comme détenteurs de La théorie et désavouant à ce titre la parole des autres.

Cette histoire vient de loin - l’opposition entre théorie et pratique se rencontre déjà exprimée telle quelle chez Platon dans le dialogue intitulé « Le politique ».

L’action humaine est ici divisée en une part idéalisée, la théorie fruit de l’esprit, et une part dévalorisée, la pratique, fruit du corps au travail.

La tradition chrétienne, d’essence néo platonicienne, a repris et renforcé ce partage de valeurs entre corps et esprit.

Il s’agira donc pour nous de revenir à la notion d’ expérience  en tant qu’elle contient indissolublement réflexion et action, subjectivation et objectivation.

Aborder le travail social par l’expérience qui le constitue permet de considérer son inévitable part d’opacité et de confusion interne comme une véritable source de réflexion et de connaissance.

Il ne s’agira pas d’emblée de comprendre, d’emblée de fixer une organisation, d’emblée de réduire un éventuel dysfonctionnement.

La notion d’expérience admet la temporalité ; elle inclut le développement humain dans un processus non linéaire : par phases et cycles comme l’avait montré Henri WALLON .

La prise en compte de la notion d’expérience permet une posture épistémologique qui assume la confrontation et reconnaît donc à priori un potentiel de sens aux expressions de la confusion, de la méconnaissance, de la négativité contenu dans le symptôme. Qu’il soit le symptôme porté par l’usager, par sa famille ou celui porté par l’équipe. 

Cette posture épistémologique permet de considérer que la complexité des facteurs impliqués dans la pratique, leur enchevêtrement, contient l’essentiel des éléments dont la connaissance permettra de dégager les pistes de travail pertinentes que nous chercherons ensuite à formaliser.

La formalisation de l’expérience implique de commencer par s’en imprégner pour la mettre ensuite progressivement, par l’élaboration, à distance de soi.

Ceci revient à dire que les modèles de rationalisation du travail social relevant d’une logique de contrôle et de planification ne sont jamais suffisants en eux-mêmes pour donner du sens aux pratiques.

Ces modèles - puisqu’il ne s’agit pas de dire que le travail social peut se passer de tout contrôle et de toute planification - doivent nécessairement s’articuler avec les données extraites de l’activité autoréflexive des équipes ; celle-ci ayant pour objet l’expérience professionnelle en tant que prise en compte de l’évolution du lien usager-famille équipe.

Or, l’opposition traditionnelle entre théorie et pratique est un fondement du modèle de pensée occidentale qui a le vent en poupe.

Sur cette opposition s’appuient les sciences dites dures  qui constituent elles-mêmes la référence de la scientificité tel que posée par le philosophe Auguste CONTE sous le nom de positivisme .

Ce modèle s’est notamment concrétisé dans la méthode expérimentale  de Claude BERNARD.

Dans cette logique, la notion d’expérience se réduit à celle d’ expérimentation  dont la visée est d’extraire les lois de reproduction des phénomènes par exclusion de leurs manifestations contingentes singulières (leurs formes non reproductibles).

L’opposition entre théorie et pratique a fini par poser le principe de reproductibilité comme l’horizon ultime de notre civilisation industrielle.

C’est à cette logique d’une production comprise comme reproduction q ue ramène finalement l’opposition entre théorie et pratique.

Pourtant l’objectif explicite du travail social est bien de s’adresser à la personne globale, de la comprendre et de la respecter dans sa singularité ; il entre ainsi en contradiction avec la norme de quantification et de reproductibilité qui caractérise le modèle techno scientifique.

Deux logiques – la personnalisation du projet individuel de l’usager et la rationalisation systématique de l’accueil soignant - résistent l’une à l’autre mettant en tension les pratiques.

Il n’est pas surprenant que la tentation du prisme de la quantification générale - dans la visée implicite de rendre les phénomènes humains prédictibles et reproductibles - hante désormais le travail social.

Cette tentation est déterminée par l’idée de modèle compris comme schéma d’application .

Le terme même d’ ingénierie  employé dans le cadre de l’action sociale témoigne du mythe de soumettre tous les aspects de cette activité humaine à la prédictibilité et donc à l’objectivation et au contrôle.

Même si le modèle de la théorie appliquée  en action sociale a été dénoncé comme un contre sens épistémologique majeur.

Sur quels principes épistémologiques va s’appuyer une évaluation des pratiques  ?

Quel est le rôle et quelles sont les limites de la quantification dans la gouvernance institutionnelle ?

Sur quels critères faire reposer l’évaluation qualitative et comment va-t-on l’articuler aux critères quantitatifs ?

Selon quels critères, par exemple, pourra-t-on rendre compte de la construction d’une ambiance de groupe favorable ; de l’évolution d’une relation de confiance entre usager, famille et équipe ; de l’évolution de la subjectivité d’un usager au cours de sa prise en charge ?

Il est à noter que la subjectivité pose toujours un problème au modèle positiviste.

Soit le facteur subjectif est plus ou moins subtilement éliminé, soit le modèle qui tente de l’assumer est dévalué dans l’échelle de validité scientifique.

Ainsi le chercheur professionnel tend–t–il à sélectionner, entre les facteurs impliqués dans son étude, ceux qui s’ajustent le mieux aux catégories déterminées par son modèle de référence.

Lorsqu’ un objet d’étude est réduit à la catégorie dans laquelle on le force à entrer, l’espace de liberté nécessaire à la pensée combinatoire disparaît. La pensée, autrement dit, ne réalise plus alors de liens nouveaux, mais repasse en boucle dans le sillon qui lui pré existe.

Il faut en revanche admettre que si les travailleurs sociaux ont quelque raison de se méfier du fait que leur champ de pratiques se transforme en objet d’étude, il reste qu’ils n’ont pas eux-mêmes suffisamment investi l’étude de leur propre champ au cours des décennies passées.

Par où donc commencer pour mener une évaluation qualitative en travail social, à quel objet s’attacher ?

La loi 2002 parle de l’évaluation des pratiques et des fonctionnements . L’inconvénient de cette formule est qu’elle peut désigner des niveaux de réalité de valeur indicative très différente.

Je proposerai plutôt de désigner comme objet d’évaluation le dispositif  - ce que le philosophe Walter BENJAMIN appelait l ’appareillage technique - et qui couvre toute les étapes d’une mise en œuvre depuis ses principes de conception jusqu’à son évaluation et sa transformation.

5 - La notion de dispositif

« Le dispositif est donc, avant tout, une machine qui produit des subjectivations est c’est par quoi il est aussi une machine de gouvernement » .

En tant que niveau élémentaire de l’organisation institutionnelle le dispositif se définit par un système de représentations, des principes de conception et de mise en œuvre, des objectifs, des articulations avec les dispositifs connexes.

Sa logique en dernière analyse est d’être l’émanation d’une volonté politique et non l’expression d’une pure rationalité comme l’induit l’idéologie de la pensée comptable.

A ce titre un dispositif procède d’une d’élaboration collective. C’est une tentative de se doter d’une réponse singulière face à une problématique repérée et analysée.

Le dispositif - lorsqu’il n’est pas conçu comme la cristallisation d’une logique bureaucratique - est une forme organisationnelle qui admet la subjectivation dans son principe et dans son but.

En posant le dispositif comme objet d’élaboration, les travailleurs sociaux se donnent le moyen de maintenir un lien interactionnel entre les principes de l’action et les actions elles-mêmes. C’est à partir de ce lien que l’action devient pensable dans la continuité.

Un dispositif en travail social ne saurait fonder sa légitimité sur une production d’actions - éducatives, thérapeutiques, sociales, pédagogiques, rééducatives – sans d’abord s’assumer comme un champ d’expérience dialogique.

Car c’est bien au travers de cette dynamique politique – au sens de jeu des participations et des représentations professionnelles – que les usagers trouvent l’étayage qui leur permet de relancer un processus développemental.

C’est, semble-t-il, l’esprit du législateur de la loi 2002 si l’on examine le statut conféré à la notion de projet individualisé. Cette notion requiert un engagement individuel et collectif des professionnels qui doit produire l’élaboration technique à partir de laquelle se négociera - dit le texte – la formulation du projet individualisé.

Cette donnée est fondamentale pour comprendre qu’une équipe en travail social ne peut plus se contenter d’être pluridisciplinaire  – c'est-à-dire un plus un, plus un, plus un spécialiste  - mais est tenue de réaliser un travail interdisciplinaire , c'est-à-dire une élaboration collective.

De ce point de vue on peut dire que la loi 2002 a fondamentalement modifié la valeur du dispositif équipe  en travail social.

L’intérêt de la notion de dispositif est de déterminer un objet institutionnel dialogique qui soit une alternative à cet objet - insaisissable dans ses tenants et ses aboutissants - qu’on appelle un fonctionnement.

En effet, on fonctionne  dans le registre binaire d’une pensée opératoire: ça marche ou ça marche pas.

De ce point de vue, l’idée de fonctionnement renvoie à celle du silence des organes quant ils ne font pas d’histoires.

Et quand quelque chose ne marche pas, on parle d’un dysfonctionnement qu’il s’agit alors de réduire, de faire disparaître.

Il est évident que cette logique projetée sur les situations souffrantes des usagers ne peut que conduire ceux-ci à renforcer la haine de leur propre symptôme et leur culpabilité inconsciente d’avoir besoin d’aide.

Par opposition, à la notion réductrice de fonctionnement, la notion de dispositif   institutionnel  se présente comme un objet transversal dont tous les acteurs sont en même temps les auteurs. Le dispositif dans cette perspective s’intègre à la définition que donne Jean OURY du collectif : Le collectif, dit-il, c’est quand on pense ensemble.

S’il est un dispositif dont il vient immédiatement à l’esprit qu’il doive être pensé ensemble , c’est bien celui qui permet d’établir le Projet Individualisé de l’usager.

Comment la construction de cet objet pourrait ne pas être réalisée de façon intégrée, puisqu’il va représenter la cohérence entre une analyse de problématique, l’extraction d’un système d’hypothèses et une réponse concrète en termes de propositions de prise en charge ou de suivi ?

A cet égard, la réunion de synthèse apparaît comme dispositif central dans la construction du projet individualisé ; puisque c’est là que se conçoit la position technique de l’équipe qui sera ensuite l’objet de la discussion pour le projet individualisé.

Le dispositif réunion de synthèse  est, avec la réunion usager-parents-équipe , un objet d’étude particulièrement évident car révélateur de la pertinence et de la cohérence de l’action institutionnelle.

Mais d’autres dispositifs vont très probablement prendre aussi un rôle saillant de révélateur de l’action sociale dans les années à venir.

En particulier la Démarche Qualité qui continue d’apparaître aux professionnels comme un dispositif artificiellement plaqué sur la réalité du travail social.

Cette perception était pertinente puisqu’il s’agissait au départ de la

simple transposition au champ social d’une méthode d’évaluation industrielle. Mais cet objet perçu comme un simulacre, en suscitant la polémique, a masqué l’enjeu représenté par la question de l’évaluation, à savoir une transformation structurelle.

Transformation qui opère par l’injonction faite au travail social d’argumenter ses pratiques.

Je vais donc pour conclure cet exposé, apporter quelques éléments de réflexion sur la réunion de synthèse et sur la Démarche Qualité.

La réunion de synthèse  :

Elle est métaphoriquement le « cortex » de la prise en charge. Elle

réceptionne  les observations des professionnels, les traite pour en extraire les axes de proposition techniques, puis en assure la rédaction.

La réunion de synthèse a pour fonction non de formaliser le projet de l’usager, mais de formaliser la position technique de l’équipe.

En effet, si le projet individualisé participe nécessairement d’un accord explicite entre les parties, il ne peut pas être déterminé en réunion de synthèse. Donc avant la rencontre avec l’usager et ses responsables légaux. Ce qui abolirait sa validité contractuelle.

Ce dispositif doit formaliser une position technique de l’équipe ;

la question est de savoir à quelles conditions pratiques l’élaboration d’une position technique est réalisable ; non pas une fois de temps en temps quand il se trouve que tout le monde est bien luné, mais avec une régularité garantie par la pertinence et la fiabilité de la méthode de travail et de l’organisation de la réunion.

Il s’agit de se mettre d’accord sur la définition de règles communes qui concernent :

- le lieu, l’heure et la durée de la réunion

- le choix des participants (qui participe et pourquoi)

- l’objectif de la réunion

- le mode d’animation

- la répartition du temps de la réunion en fonction des phases nécessaires à réaliser son objectif.

La réunion de synthèse comporte nécessairement quatre phases pour atteindre son objectif :

- restitution de la clinique de chaque professionnel présent

- analyse collective du corpus recueilli

- synthèse des hypothèses cliniques et des objectifs de travail découlant de l’analyse précédente

- rédaction des axes de la proposition technique ainsi définie

Au fond, ce qui a changé depuis la loi 2002 est que la synthèse est désormais intégrée à un processus plus global; alors que par le passé elle pouvait en quelque sorte exister pour elle-même.

Son usage s’est donc transformé : de réunion d’équipe limitée aux fonctions auto centrées de type brain storming  et d’ajustement interne, elle est passée à la fonction de réunion à tâche . Ici l’objectif défini est la formalisation puis la rédaction d’une position technique en état d’être discutée avec l’usager et ses responsables légaux.

Pour cela, l’équipe devra être capable de réaliser la transformation d’un matériel clinique sériel – celui qui est restitué par chacun – en hypothèses cliniques assumées collectivement.

Ces hypothèses concernent aussi bien l’environnement matériel de l’usager que sont environnement psychique interne et son environnement intersubjectif.

Elles ne sauraient être comprises à partir d’une théorie unique qui ne pourrait par définition prendre en compte qu’un seul de ces aspects.

Il est donc parfaitement aberrant qu’une équipe en travail social prétende ne se référer qu’à un seul système théorique constitué.

Nous touchons là à une condition épistémologique centrale qui est l’analyse des observations, des événements et des ressentis à l’aide d’un modèle qui, tout en assumant la dimension hétérogène et transitoire du matériel, lui donne du sens en l’organisant.

Il s’agit en quelque sorte à chaque fois de produire la théorie d’un cas. Cette posture renvoie à la notion de Trait du Cas , selon le concept du psychanalyste Claude DUMEZIL .

La fonction de ce type de réunion est de créer un  moment de formalisation  et certainement pas d’appliquer une théorie à un matériel clinique  en forçant la correspondance.

Le moment de formalisation a pour but, non de dire une vérité ultime sur l’usager et sa situation, mais d’articuler une étape du travail à une autre dans une logique de cohérence de la prise en charge.

Ce point permet d’affirmer deux caractéristiques du processus de formalisation en travail social :

- La capacité de formalisation d’une équipe est subordonnée à sa capacité à passer d’une dynamique pluridisciplinaire à une dynamique interdisciplinaire ;

- la notion de théorie en travail social ne saurait être confondue avec la notion universitaire correspondante. En effet, la priorité n’est pas de dégager un modèle valable dans une série de cas, mais de dégager dans chaque cas une modèle transitoire qui articule les propositions d’aide à une problématique spécifiée du lien usager-famille-équipe.

La Démarche Qualité :

Ce dispositif s’inscrit progressivement au sein des établissements médico-sociaux.

La qualité  même de la Démarche Qualité est de valeur très inégale en fonction du support institutionnel auquel elle se raccorde.

Son efficience dépend de trois variables: la communication du sens de la démarche auprès des équipes, le type de critères retenus, les modalités de traitement de résultats et le type d’usage fait de ces résultats.

Sans positionnement politique adéquat des équipes de direction relativement à chacune de ces variables, l’intégration d’une démarche qualité peut se révéler contre productive au point de devenir un véritable boulet de procédures.

Il s’agit donc que les principes qui donnent du sens à l’action aient été eux-mêmes conçus en fonction d’une analyse des pratiques sur le long terme pour qu’une démarche qualité soit susceptible de participer au processus global de mise en sens.

Ce lien ne peut donc exister qu’au travers de l’inscription organique de l’analyse des pratiques dans l’institution.

Elément essentiel, car le sens de la démarche qualité est de vérifier une cohérence, pas de la produire directement et encore moins de camoufler son absence par la mis en place de procédures plaquées sur des fonctionnements abandonnés à la routine.

La même question se pose quant à l’utilisation des résultats de la démarche qualité : va-t-on analyser les résultats, les replacer dans leur contexte et les faire entrer dans un raisonnement politique global, ou bien va-t-on les utiliser comme motif   de   gouvernance  et s’abriter derrière eux afin de masquer la carence de principes d’orientation ?

La démarche qualité étant un appareillage actuellement en cours d’inscription dans le champ médico-social, les problématiques qu’il induit sur le terrain ne sont pas encore analysables.

Il y a fort à parier que dans les années qui viennent on va observer des destins de démarches qualité fort différents, voire opposés.

Comme il est déjà évident que, selon un point de vue virtuel, des équipes différentes ayant à traiter le même cas aboutiraient à des hypothèses de travail souvent très différentes.

Pour cette raison il ne s’agit pas en dernière analyse de s’appuyer sur des modèles objectivant, mais sur des modèles dynamiques.

La question étant par conséquent de savoir à quelles conditions la démarche qualité peut acquérir les propriétés d’un modèle dynamique.

En conclusion

Le développement humain s’accommode d’environnements présentant des caractéristiques différentes pourvu que certaines lois d’agencement symbolique soient respectées. Comme j’ai tenté de le montrer, il s’agit des lois du dialogue et du processus de reconnaissance qu’il soutient. Processus de reconnaissance, dont WINNICOTT fait remarquer à propos du concept de présentation de l’objet , qu’il est requis afin que l’enfant se sente lui-même réel en se distinguant des objets de son environnement.

On admettra ainsi dans notre champ qu’il y a toujours plusieurs entrées pour le sens. L’essentiel étant de chercher à reconnaître à qui et à quoi on a à faire puis de se référer à ces éléments d’identification pour concevoir notre action. Une situation donnée ne débouche ainsi jamais sur un sens exclusif, mais sur un sens préféré pour des raisons explicitables.

Il ne serait, par exemple, pas pertinent de dire : telle famille, tel enseignant, tel ami - pas plus que tel médecin, tel éducateur, telle équipe ou tel établissement - sont seuls favorables au développement d’une personne

Cela n’entraîne pas la conclusion que n’importe qui ou que n’importe quoi peut faire l’affaire, mais que le ressort de l’aide au développement obéit à un ensemble de règles produisant un effet de cohérence que la psychanalyste Margaret MAHLER appelait processus d’individuation- personnalisation .

Le récit de la pratique n’est, en conséquence que la première étape du processus du sens. Il est indispensable aussi que les pratiques, si j’ose dire, racontent comment elles se pensent.

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 Psychologue clinicien, Centre LESTRADE, 3 rue du Bac, 31520, Ramonville St Agne ; formateur en travail social : lingrimaud@hotmail.fr

 Indexicalité : notion centrale en ethnométhodologie empruntée au linguiste israélien Yehoshua BAR-HILLEL. Elle indique que le sens d’une interaction humaine ne peut être compris qu’à la condition de l’indexer sur la situation locale dans lequel elle se produit. Elle exprime l'idée que le sens de toute chose devrait résulter d’une démarche de contextualisation.

 Entropie.- du grec entropia, conversion, retour en arrière. Fonction mathématique exprimant le principe de dégradation de l’énergie. Par extension : cette dégradation elle-même. L’entropie du monde augmente et tend vers un maximum. «Dictionnaire de la Langue Philosophique», P.U.F. 1969.

 Claude LEVI-STRAUSS, « Race et histoire », Denoël, 1987.

Charles Sanders PEIRCE, « Textes anticartésiens », Aubier, 1984 ; « A la recherche d’une méthode », Presses Universitaires de Perpignan, 1993.

Les propositions de PEIRCE, dans la perspective de leur utilité pour les pratiques à visée thérapeutique, ont été mises en évidence à partir des travaux de Gérard DELEDALLE, par Michel BALAT et Pierre DELION.

 Sigmund FREUD, « Psychologie des foules et analyse du Moi », in., « Essais de psychanalyse », Payot, 1990.

 Voir la notion de travail de l’intersubjectivité  proposée par René KAËS, in. Le Groupe et le Sujet du groupe », Dunod, 1993.

 Voir la notion de dialogue tonico émotionnel  chez Julian de AJURIAGUERRA, « Manuel de psychiatrie de l’enfant », Masson, 1974. Notion qui a initié le courant des travaux sur l’épigénèse interactionnelle.

 Etat de pré maturation du petit humain à la naissance par lequel FREUD explique le statut originaire d’une angoisse sans objet, par opposition à l’angoisse signal qui est la réaction du moi à un danger. Voir, « Inhibition, symptôme et angoisse », P.U.F., 1973.

Voir l’article de D.W. Winnicott, « Le concept d’individu sain », in. Revue de l’ARC, N°69, 2° trimestre 1977.

 Voir la notion de réciprocité et de mutualité chez Sandor Ferenczi, in. « Journal clinique », Payot, 1985. Ainsi que le concept d’ objet transformationnel  chez Christopher BOLLAS, in. « Les forces de la destinée, la psychanalyse et l’idiome humain », Calmann-Lévy, 1996.

Voir chez Didier ANZIEU et coll. la constitution des enveloppes psychiques compris à la fois comme contenants et comme frontières entre monde interne et externe, « Les enveloppes psychiques », Dunod, 2003.

 Henri WALLON, « L’évolution psychologique de l’enfant », Armand Colin, 2002.

 Voir à propos du statut central de la reproductibilité dans la pensée moderne l’analyse de Walter BENJAMIN, « Ecrits français », Gallimard, 2006.

 Kurt lewin la dynamique des groupes, le groupe en tant que champ de forces

 Voir chez Donald SCHÖN, la remise en question du modèle « sciences appliqués » in « Le praticien réflexif : à la recherche du savoir caché dans l’agit professionnel », éditions Logiques, 1994.

 Giorgio AGAMBEN, « Qu’est-ce qu’un dispositif?», Payot, 2007.

 Claude DUMEZIL, « Le Trait du Cas », Point Hors Ligne, 1989.

Donald SCHÖN, 1994 « En pratique professionnelle, les cas ne sont pas des problèmes à résoudre, mais des situations caractérisées par la complexité […] l’usage réel du savoir spécialisé passe par la restructuration préalables de situations complexes et mal définies ». cité par Eliane LEPLAY, revue FORUM, N°127, mars 2010.

 L Grimaud démarche qualité

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