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BREVES DE COMPTOIRS EDUCATIFS NON CONFINEES 6

Hier on regardait un film en V.O à la télévision. Fabien 13 ans m’avoue que c’est la 1 ^ère  fois qu’il voit autant de sous-titres, il conclue, on dirait un manga. Bon c’était un western mais je n’en ai pas rajouté.

Le COVID19 donne à voir la plaie béante de la fracture sociale.

Il existait déjà depuis longtemps le télétravail. Je connais quelques militaires qui à coté de chez eux, aux heures de bureau pilotent des drones à distance qui pilonnent des djihadistes sur les théâtres d’opérations en Syrie, au Mali ou en Irak. Juste après ils embrassent dans une routine coutumière, femmes et enfants en rentrant à la baraque.

 Fabien « Zorro c’est un relou, il n’a rien compris, il a mis son masque au mauvais endroit».

Fabien encore « le COFIDIS19, c’est dangereux pour la santé ». Il a bien raison c’est la mort à crédit.

Pour fabriquer de l’humain, nous n’avons pas besoin de protocoles sinon venez bosser à notre place et montrez nous.

D’un point de vue esthétique, je trouve que l’uniformité est un uniforme qui déforme. 

 A ce qu’elle nous donne à voir, je confirme la France est vraiment la 5 ^ème  impuissance mondiale.

Notre représentation du monde c’est juste une façon de le vivre.

Je suis responsable de tout et surtout de ce que je ne fais pas. 

Le libéralisme est à la fois inconfinable et un con fini.

C’est ça la Start up nation ? Hier 2 avril 2020, on nous livre 30 masques pour 15 personnes.

La faute d’orthographe, il faut la voir comme un espace qui se libère en terrain conquis.

Après le COVID19, viendra Marine, le virus est persistant.

Ce matin, j’ai l’humeur cacochyme, je me sens d’une étrange étrangeté.

Je n’ai plus de vie privée mais je ne suis pas privé de vie. Jean CARTRY.

Le correcteur d’orthographe est le garant de la norme. C’est un dictateur au sens premier du terme. Il dicte et on obéit.

Hier surprise sur le ton de l’humour, les enfants m’ont demandé si à la fin du confinement, on ne pourrait pas dire que l’on ne le savait pas pour rester tous ensemble.

Fais chier Fabien en 18 jours, il a pris 3 kg. Je ne vais pas devoir faire en plus le nutritionniste ? !!!

Avec les enfants, on voyage à travers les paysages qu’on invente en peinture sans signer d’autorisations de sorties.

Les référentiels techniques et la science des organisations rien de tel pour interdire un espace de pensée clinique. Le soin n’a rien à voir avec la régulation bureaucratique.

Avec les adolescents en confinement, j’ai essayé le film un jour sans fin, ça marche ! Mais un jour sans faim, ce n’est pas possible !

Mon réveil s’appelle Kevin, il est réglé sur 7h30. Ce matin j’ai eu une panne de réveil c’était 9h. Merci Kevin.

L’autre nuit, j’ai fait un cauchemar, il y avait 4 enfants chez moi et ils me maltraitaient. Le matin, je les ai vus et j’étais content qu’ils soient là, vivants et avec moi.

Quand le préjugé devient jugement, il y a de quoi s’inquiéter.

Le COVID19, c’est nous.

Je n’ai pas trouvé la case 168h par semaine dans le tableau Excel qu’ils m’ont envoyé, il me répond systématiquement réponse impossible. J’ai entendu que le gouvernement voulait nous passer aux soixante heures et je me suis dit pour le coup, c’est bien, cela me ferait 108 heures de moins par semaine. Edouard Philipe, t’es un vrai humaniste. Continue à faire des centrales nucléaires, toi l’ex numéro 3 d’AREVA, je te fais une totale confiance pour notre avenir. 

Excel ne parle pas l’humain, c’est la matrice… C’est donc un virus.

Je m’acharne sur Excel mais derrière il y a un technocrate en général et un fonctionnaire du genre consciencieux. Je ne parlerai pas d’Eichmann ou d’Hannah Arendt pour ne pas être désagréable en allant plus loin.

Le confinement limite avec excellence la présence de cons chez moi.

19 jours de confinement et je crois que je vais me confiner le restant de ma vie sans portable sans ordi, sans télé, sans femme et sans voter. Je vous laisse à vos illusions et à moi la tranquillité.

Le confinement sans ceux qui sont en télétravail ce serait merveilleux parce qu’ils sont chez eux et qu’ils croient pouvoir rentrer chez nous en toute légitimité.

Soyons clair, si j’étais dans le personnel soignant d’un EPADH et que je n’avais pas de masque, je n’irais pas au boulot. On ne peut pas déconner avec la vie des gens avec autant d’indécence !

J’ai une équipe d’enfer, ils sont là au front dans des conditions difficiles et ils assurent. J’ai aussi une pensée toute particulière pour une stagiaire qui fait en ce moment compliqué, une chose qu’elle n’avait pas prévue et dont elle se souviendra toute sa vie. Bravo mes potos avec vous je me sens moins seul et c’est du bonheur de vivre à distance mais avec vous, cet instant si particulier.

A la fin, on fêtera ça, sans gants ni protocole et avec une prime. Faudra que j’en parle quand même au conseil d’administration de l’association et comme je l’écris ici, un fonctionnaire consciencieux pourrait en prendre ombrage.

Eric Jacquot 3 avril 2020, enfin je crois.