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Educateur Spécialisé : UN METIER. « DE l’INDIFFERENCE A l’UN DIFFERENT »

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Jean Marie HOBET

dimanche 23 janvier 2011

Janvier 2011

Educateur Spécialisé : Un METIER

 

« De l’INDIFFERENCE à l’UN DIFFERENT »

 

 

 

             Jean-Marie HOBET

 

 

 

 

 

I - Introduction

II - La RELATION éducative professionnelle

III - La relation EDUCATIVE professionnelle

IV - La relation éducative PROFESSIONNELLE

V - Conclusion

Educateur Spécialisé : un métier ! De l’INDIFFERENCE à l’UN DIFFERENT

I - Introduction

« La pire des attitudes est l’indifférence.

En vous comportant ainsi, vous perdez l’une des composantes indispensables qui fait l’humain… la faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence ».

Extrait de « indignez-vous ! »  de Stéphane HESSEL - Déc. 2010

A l’heure où la « modernité » entraîne sans vergogne « l’humain » dans les illusions de la technicité idéalisée, de la marchandisation débridée, de l’évaluation trompeuse, de l’efficacité immédiate, il est réconfortant de trouver dans les propos d’un homme de 93 ans, une telle source d’espérance, de liberté et d’engagement.

Espérance, liberté et engagement ne sont-ils pas aussi trois termes essentiels qui charpentent le métier d’éducateur.

Cette modernité, qui voudrait réduire le travail de l’éducateur à une boîte à outils, un catalogue de pratiques, et en définitive, à une succession sans fin d’actes, nous impose, d’un autre côté, un retour au compassionnel, au vocationnel, comme mirage de valeurs humaines perdues.

Ce retour est illustré par la résurgence de termes comme le dévouement, le don de soi, l’intelligence du cœur, la compassion, le bénévolat, etc…

On en perçoit aussi les traces dans le retour d’une autre notion (aussi festive soit-elle), celle de la « grande famille » : on est une « grande famille » centrée sur le bien-être des personnes accueillies dans les établissements et services.

Ce vocationnel famillialiste a pour objectifs de compenser l’absence de sens et d’humanisme de cette modernité, d’annihiler la pensée des acteurs de terrain, de masquer la désubjectivation qu’induit la position d’usager, de réduire la relation éducative à une mise en acte, d’isoler cette relation éducative de son contexte social et politique, afin d’en désamorcer toute possibilité de critique sociétale ou institutionnelle, et enfin, d’assigner les acteurs de terrain à une place de simple exécutant.

Ce vocationnel famillialiste place aussi l’exercice du métier d’éducateur plus dans le registre du cœur que dans celui de la raison. Ce qui convient à cette modernité : l’éducateur exécute l’acte sans produire de pensée (d’autres le feront à sa place).

Dans ce cas, l’acte éducatif ne peut s’exercer que dans les émotions, les sentiments primarisés ramenant ainsi l’idéologie du bon sentiment, tourné vers autrui et mis en œuvre pour son bien. Cette idéologie induit aussi le don de soi et une forme de bénévolat.

Demandera-t-on bientôt à l’éducateur de se donner « corps et âme » ?

Cette idéologie, teintée d’une certaine religiosité, viserait-elle à rhabiller les éducateurs d’oripeaux de prélats civils ?

N’est-elle pas aussi, avec le vocationnel famillialiste, un symptôme d’une théocratisation de ce qui se nomme la GOUVERNANCE ?

Ainsi, les dirigeants, convaincus de leur « juste pensée », de leur « haute mission », de leur pleine autorité et de leur inspiration quasi pastorale, se devraient de guider et de convaincre leurs ouailles « dépourvues de toute capacité de réflexion ».

A défaut de les convaincre, des techniques managériales pourraient les contraindre (voir les effets que cela peut produire quelquefois : burn out, démobilisation, déprime, déconsidération de soi, isolement social, déqualification, harcèlement, mépris, agressivité, suicide, etc…

Vouloir réduire l’éducateur à un acteur d’actes et d’activités, c’est gommer toutes dimensions éducatives, thérapeutiques, à son travail avec des personnes en différentes souffrances. C’est perdre l’espoir d’un mieux toujours possible. C’est « chosifier » enfants, familles, éducateurs, dans une fausse relation qui ne respecte pas la position inaltérable de sujet de chacun.

Cela pourrait être l’ère du : « Fais ce que je te dis et dis ce que je pense ! »  Il suffirait d’y ajouter des caméras de vidéosurveillance pour que cela soit complet. Ça existe !

Aujourd’hui, on retrouve tout ou partie de ces phénomènes dans de nombreux secteurs de notre société (le médico-social, la psychiatrie, le social, l’école, l’entreprise, l’hôpital, etc…).

S’agit-il d’un mouvement d’ampleur, d’une lame de fond incontrôlable et irréversible qui nous ferait dire : « je n’y peux rien ; je me débrouille » .

Et bien non. Tout n’est pas définitivement perdu. Il est nécessaire que « l’indignation » de Stéphane HESSEL redevienne une valeur fondatrice du métier d’éducateur et un élément matriciel de ses engagements professionnels.

Comment faire ?

Prenons, par exemple, la question actuelle des fiches de poste dans notre secteur.

Cette question, ouverte il y a déjà plus de 15 ans a toujours eu du mal à trouver une ou des réponses adéquates. Pourquoi ?

Au-delà des aspects intéressants et pertinents d’une fiche de poste, celle-ci, pour ce qui concerne les éducateurs spécialisés , s’est toujours trouvée confrontée aux questions suivantes :

-   Comment modéliser une synthèse entre l’être et le faire ? (sans privilegier d’emblée le « faire »,plus quantifiable et evaluable)

-   Quel est le plus petit dénominateur commun, générique à toutes les formes d’expression et d’exercice du métier d’éducateur ?

-   Comment en modéliser l’extrême diversité ?

-   Comment formaliser la dimension interrogative (voire critique) du métier d’éducateur spécialisé sur toute organisation, système, institution produisant de la souffrance, de l’exclusion, de l’injustice ou du mépris du sujet ?

-   Comment articuler demande sociale et relation éducative ?

Pas facile de naviguer dans toutes ces questions !

On sent bien, à les lire, qu’il va falloir faire des choix dans les réponses et que ceux-ci sont évidemment et en priorité idéologiques, c’est-à-dire structurant les rapports sociaux, in fine.

Que faire ?

Réfléchir, partir sur ce qui est pour le plus grand nombre, la substantifique moelle du métier d’éducateur spécialisé, d’éducateur spécial (comme dit Joseph ROUZEL).

II - La RELATION éducative professionnelle  :

Avant tout, l’EDUCATEUR SPECIALISE EST UN ETRE DE RELATION, de « RELATION EDUCATIVE PROFESSIONNELLE »

Evidence, ou pléonasme ! Peut-être ?

Seulement, en disant cela, c’est là que tout se complique, prend une dimension particulière et se singularise.

Cette relation qui fait lien entre l’éducateur et un autrui, ne peut à aucun moment, se modéliser, se mettre en grille, se techniciser, se reproduire par quelqu’un d’autre, se quantifier et s’évaluer dans un référentiel qui se voudrait commun.

Pourquoi ? Parce que parmi tout ce qui constitue la relation et même si l’éducateur s’appuie sur des connaissances, des compétences, de l’expérience sans cesse renouvelées, cet « être de relation » pour « faire vivre » celle-ci, a un moteur très personnel qui est « l’échange transférentiel ». Ce moteur est unique à chacun.

De ce fait, la modélisation et l’évaluation de cette intime du relationnel entre l’éducateur et l’autre, sont impossibles. Sinon, on serait dans un contresens clinique, un danger pour l’intégrité de chacun et la qualité même de cette relation.

Si cette relation de l’éducateur spécialisé n’est pas modélisable, évaluable, marchandisable, technicisable, il est toutefois extrêmement important de l’inscrire dans un cadre réflexif exigeant et rigoureux pour questionner, analyser et construire sans cesse son contenu. Dans ce « contenu », l’éducateur devra entre autres, cheminer avec vigueur sur la question de ses « émotions ».

En effet, pour moi, il y a de grandes différences (aux conséquences relationnelles et professionnelles importantes), entre les SENTIMENTS et les AFFECTS.

L’Educateur spécialisé a plus à travailler SUR ses AFFECTS, qu’AVEC ses SENTIMENTS.

Les sentiments sont éprouvés, les affects plus ressentis.

Les sentiments peuvent être qualifiés de bons ou mauvais par exemple, de beaux (rarement de laids !)

Ils sont souvent référencés à des valeurs sociales, morales, s’éprouvent à travers des codes qui en permettent un accès identifiable (ex : le sentiment amoureux) et sont dirigés vers autrui ou quelque chose d’extérieur à nous.

Les affects, eux, ne sont pas qualifiables ; ils sont tels quels, n’ont pas de valeur sociale et ne s’adressent essentiellement qu’à nous-mêmes.

Faire la différence entre affect et sentiment me paraît primordial pour qui veut faire un travail basé sur une relation avec autrui dans laquelle vont s’opérer, à notre insu ou pas, des échanges transférentiels inévitables. (On rencontre tous les jours dans l’exercice de notre métier, les effets structurants ou toxiques de ces échanges transférentiels).

Comme je l’ai déjà signalé, faire cette différence va aussi conditionner le cadre réflexif qui est nécessaire à une théorisation, une recherche de sens sur cette relation éducative, c’est-à-dire, une professionnalisation de celle-ci. Cela devant permettre un « pas de côté », un décalage par rapport à la nocivité de certains sentiments et affects dans la relation éducative.

Par exemple : les effets souvent toxiques des bons et des beaux sentiments. Ceux qui ne font que masquer leur contraire, comme la haine, la jalousie, l’agressivité, etc… Que ne fait-on payer à l’autre sous la croyance de nos bons sentiments qui, souvent, ne sont là que pour entretenir l’illusion sur nous-mêmes, c’est-à-dire, la poursuite des bénéfices secondaires et de la « jouissance » que nous en tirons.

Travailler sur ses affects dans la relation éducative va nous amener à nous poser certaines questions : quels sont mes ressentis, que m’évoque tel enfant, telle situation, etc… ? Ainsi, la question sera moins celle de : est-ce que j’aime bien ou pas tel enfant, telle famille, tel collègue ou telle chose ?

Le travail sur nos affects va nous positionner aussi, plus comme sujet que comme individu. Il va nous aider à construire et enrichir notre réflexion personnelle et professionnelle. Ceci devant nous permettre de penser nos actions, penser notre agir. Car agir sans penser n’évite pas à l’idéologie de courir même à notre insu et cela peut faire des ravages.

Etre en position de sujet favorise qu’autrui le soit aussi dans notre relation éducative. Réduire cette position chez l’éducateur (en termes de pensée, de liberté, de créativité, de responsabilité, d’expression, par exemple), c’est , de facto, produire la même limitation chez l’autre de la relation éducative.

L’éducateur, l’institution, l’entreprise et les hommes qui les composent ont donc la lourde responsabilité de mettre en place toutes les conditions et moyens favorables pour ce travail de subjectivation, comme :

III - La relation EDUCATIVE professionnelle  :

Rappelons que éduquer vient du latin educare , conduire, emmener hors de, rendre autonome, élever.

La relation EDUCATIVE va donc avoir pour objectif principal et permanent celui de séparer, rendre autonome, c’est-à-dire introduire de la perte, du manque, de l’absence, de l’autre, pour pouvoir devenir soi. C’est un travail d’individuation. Ce travail éducatif s’exerce dans la transmission, le lien social, qui sont porteurs de lois, de limites, de cadre, de valeurs et de connaissances.

L’éducateur spécialisé, dans son travail prioritaire sur la séparation, va rencontrer deux écueils, deux pièges importants et récurrents :

-   celui de vouloir COMBLER (les manques, les trous, l’histoire, les souffrances de l’enfant, par exemple).

-   Et celui de vouloir REPARER.

Combler, c’est vouloir apporter à l’autre ce qu’il ne souhaite pas, qui ne l’aide pas, puisque l’éducateur ne lui apporte dans ce cas, que de lui-même.

Réparer, c’est nier chez l’autre, la capacité émancipatrice pour trouver en lui ses « compétences » de cicatrisation, ses capacités de résilience. Réparer, c’est quelquefois vouloir « faire le deuil » à la place de l’autre, pour atténuer nos propres blessures.

On imagine assez facilement et on sait d’ expérience, les effets très perturbateurs chez l’enfant, de ces deux pièges.

Combler et Réparer sont aussi des pièges pour l’éducateur, car ils l’empêcheront d’être ce qu’il doit être, lui faisant être ce qu’il croit devoir être.

Cela peut amener aussi l’éducateur spécialisé à être dans une logique du DON (relation de don, de don de soi, de don à autrui, par exemple). L’expérience révèle que le plus souvent, cette logique du DON n’est que la face visible d’une autre logique, plus ou moins inconsciente, celle de la DETTE. « Je te donne pour que tu me doives » . Cette dualité du don et de la dette est une expression perverse d’une forme d’aliénation de l’autre à soi. On est alors à l’opposé de l’éducation.

Pour moi, la logique du don / dette s’inscrit aussi dans l’idéologie des bons sentiments et montre combien, sous couvert d’un bien penser, on en arrive à son contraire en toute bonne foi (si je puis dire).

Dans les fiches de poste des éducateurs spécialisés, je pense que ses missions, ses savoir-faire, ses tâches, ses responsabilités, etc… doivent, entre autres, se rattacher obligatoirement à cette mission première de l’éducation.

L’éducateur spécialisé n’est pas un agent social, un accompagnateur social ou professionnel, une personne ressource, un animateur, un coordinateur, un moniteur de travail social, un chargé de mission, un conseiller, un coach, un médiateur, un technicien, un assistant… Bref, toute cette litanie d’étiquettes qui n’ont, en général, comme seul objectif que celui d’enfermer, réduire et assujettir l’éducateur spécialisé à une place qui n’est pas la sienne.

On voit, par exemple, combien, dans les discours et les écrits actuels, à la mode, on généralise et limite le métier d’éducateur spécialisé à celui de quelqu’un qui ne ferait que de l’accompagnement.

Je m’élève contre cette position et j’invite les éducateurs à réagir pour la défense de leur métier si particulier.

« L’Association agit dans une perspective de « services » à la personne et à la collectivité. Son action, centrée avant tout sur l’accompagnement des personnes, se justifie également par sa place au sein de la société comme mouvement dynamique et réseau de compétences. C’est dans cet esprit que toute structure ou service géré par l’association trouve sa raison d’être ».  

extrait d’un  Projet d’extension d’un Foyer de Vie - 2008

« Tout professionnel, quel que soit son métier au sein des établissements de notre association, accompagne l’usager et se positionne en tant que personne « ressources ».

Extrait d’un texte professionnel - 2010

Ces extraits sont, soit l’expression d’une méconnaissance de la relation educative avec des enfants, soit l’ attitude hégémonique d’une approche plus adaptée au travail avec certains adultes handicapés,par exemple.

Méconnaissance et hégémonie sont alors deux aspects réducteurs et manipulatoires de la diversité et de la spécificité de nos métiers.

En clair, l’éducation n’a rien de commun avec un service à la personne.

Vouloir faire croire cela, c’est ramener l’éducation au niveau d’une prestation de service. C’est inquiétant !

EDUQUER, c’est lutter contre l’indifférence, l’amalgame pour faire advenir chez l’enfant l’UN - DIFFERENT.

IV - La relation éducative PROFESSIONNELLE :

Professionnelle pour la distinguer d’autres relations éducatives, comme celle des parents qui sont et doivent être les premiers éducateurs. Mais pas les seuls !

Professionnelle aussi pour clarifier la spécificité de la place, des rôles et fonctions des éducateurs spécialisés.

Tout d’abord, il est important de rappeler que les éducateurs spécialisés sont PAYES pour exercer un METIER dans la relation éducative professionnelle.

Ce sont des salariés, avec un employeur et un contrat de travail.

Ce ne sont donc pas des bénévoles (comme on en trouve beaucoup dans les très nombreuses associations qui « gèrent » des établissements et services dans le social et le médico-social).

Depuis 50 ans, les bénévoles, qui se sont regroupés pour créer au départ les IME en France, sont surtout les parents et amis des enfants, adolescents et adultes handicapés mentaux.

Cette coexistence entre les professionnels et les parents, entre les salariés et leur employeur particulier a souvent été dynamique, complexe, coopérative, et quelquefois, conflictuelle.

Ceci a souvent permis un travail de collaboration respectueux, favorisant le développement des associations et des établissements et services gérés par elles et transformant celles-ci en véritables entreprises. exemple :

Là comme partout en France, la professionnalisation du secteur de « l’enfance inadaptée » ne s’est pas faite en un jour. Ceci est une longue histoire !

Comme en éducation, c’est en sachant d’où l’on vient et avec quels liens que nous pouvons imaginer et construire où on va. Rien ne se crée par hasard et rien n’est acquis définitivement. Il y a toujours une amélioration possible. C’est l’espoir éducatif et thérapeutique minimum.

La relation éducative est professionnelle, car elle s’exerce dans un cadre défini (spatial dans le lieu, temporel dans les horaires, mais aussi juridique, éthique, économique, administratif, théorique, etc…)

Professionnelle aussi par les droits, devoirs, responsabilités et exigences qui lui sont attachés : exemple : l’obligation de discrétion.

Professionnelle encore par le travail d’équipe et partenarial obligatoire.

Professionnelle par les formations et les perfectionnements indispensables pour le développement permanent de ses compétences.

Professionnelle par la nécessité de recul réflexif sur l’action, d’investigation et d’analyse du contexte social, politique, économique, etc…

Professionnelle dans l’apprentissage de savoir-faire spécifiques pour la réalisation des missions liées à cette relation éducative professionnelle.

Professionnelle dans la nature même de l’engagement personnel que la relation éducative nécessite pour être authentique, confiante et respectueuse de l’autre et de soi.

Professionnelle dans son obligation incontournable de lutter contre toute forme d’aliénation qui pourrait instrumentaliser et détourner cette relation éducative.

Par forme d’aliénation, j’entends toute restriction de la capacité de penser, de créer, mais aussi, toute tentative de réduire la diversité des opinions à une pensée « unique », institutionnelle, managériale ou associative, d’enfermer les éducateurs spécialisés dans une définition générique, appauvrie, aseptisée et monochrome de leur métier.

De réduire la diversité, l’hétérogénéité à de l’unique (c’est plus facile à modéliser, quantifier, évaluer).

Comme si la vie, les humains, les situations, les souffrances et donc, les missions des éducateurs spécialisés n’étaient que de l’identique, du pareil au même, du reproductible et du duplicable.

La relation éducative professionnelle de l’éducateur spécialisé est une relation engagée, pas militante.

Faire la confusion déboucherait sur de l’endoctrinement et serait inévitablement contraire à l’éducation. Par contre, l’éducateur peut militer.

C’est aussi une relation quotidienne, permanente, discrète, qui ne souffre pas du « bling-bling vitrine » mediatique, émotionnel, victimaire ou sécuritaire dans lequel notre époque voudrait travestir l’expression des souffrances humaines.

Souvent, dans la relation éducative professionnelle, l’EFFICACITE est tout ce que l’on voudrait maîtriser, l’EFFICIENCE est tout ce qui nous échappe. C’est cela EDUQUER, « favoriser » que l’autre nous échappe, devienne libre…. et nous aussi !

V - Conclusion  :

Le métier d’éducateur spécialisé est un métier de penser et agir.

C’est un métier engagé, un métier d’engagement, un métier de sens et d’envie.

« CREER, c’est RESISTER.

 RESISTER, c’est CREER »

                  Stéphane HESSEL

 

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