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MISE EN BREVES 15

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Eric JACQUOT

mardi 20 octobre 2020

MISE EN BREVES 15

Le monde actuel vit dans le provisoire et l’éphémère.

L’humain transformé en produit de consommation n’a rien d’écologique.

L’erreur est humaine, seule l’obstination est coupable. Lieutenant COLOMBO.

Je suis à l’école des enfants et cela n’a rien à voir avec l’école des fans. Je suis très mal noté.

L’échologie c’est se répéter contre des barrières ou des montagnes.

Le temps des partenaires de prise en soin et rarement celui de la réalité du sujet.

S’occuper d’un dossier au lieu d’un sujet, c’est demander une procuration à l’illusion.

La sagesse n’a pas d’âge, elle est hors d’âge.

Je n’écris pas des brèves pour avoir raison, c’est même tout le contraire.

Certains enfants s’emmurent devant la fenêtre des réseaux sociaux.

Un lieu d’accueil d’enfants avec des troubles du comportement ressemble à un cluster.

L’abnégation, c’est de vivre au dessus de ses moyens professionnels.

L’éduc, il s’habille avec les mots des autres, c’est pour cela qu’il a l’air en général mal assorti.

Etre éducateur, c’est faire commerce avec des détails.

Un détail n’est pas un trou noir, il ne peut pas contenir tout le monde qui l’entoure.

Le détail, c’est mieux de ne pas le regarder trop dans le détail.

Un détail, c’est à la fois léger et lourd de sens.

Le social n’a pas vocation à faire dans le détail disait le Grand Administrateur de la vie des pauvres.

Dieu git dans les détails. Marie DEPUSSE.

A un détail près, cela change tout.

Même rien, est un détail.

Un technocrate avec un emporte pièces, il découpe du détail pour le faire rentrer dans la norme.

Les mots peuvent toujours rimer, même si cela ne rime à rien.

La fuite en avant, c’est reculer sans que cela soit dit.

Remettre en cause tous les jours sa pratique, c’est le prix à payer pour être soignant.

Détendre l’atmosphère revient à croire que l’on puisse dilater l’espace et le temps.

Critiquer le système, c’est lui apporter l’aide qu’il refuse.

Il ne suffit pas de croire que l’on est bon dans sa pratique pour que cela soit vrai.

Dans les métiers du social, il faudrait faire des états généraux pour parler de l’état général de nos pratiques, vous en pensez quoi, mon Général ?

L’Education nationale, c’est une machine de sélection et d’exclusion. Lui confier nos enfants à partir de 3 ans correspond à les confier à la dictature du déterminisme social.

Mes propos dépassent parfois mes pensées, ils roulent en Ferrari et moi en dedeuche.

Je n’ai pas du tout aimé la réflexion de mon chat. Il m’a dit arrête de me prendre pour ton chien.

Le bras armé, le bras droit, le bras long. Avoir des bras fait pousser des ailes.

Ce n’est pas parce que l’on aime le couscous que l’on n’est pas raciste.

On m’a reproché de ne jamais avoir fait de brèves sur Trump. Voilà c’est fait !

Le rationalisme a gagné sur la raison.

Les collapsologues sont tristes dans leur dystopie. A aucun endroit, ils ne font de poésie.

Un monde atomisé, je ne sais pas pourquoi, me fait penser au nucléaire qui serait une énergie propre.

Le vous, c’est souvent le nous et pour finir le ON de Deligny.

Réfléchir sur son époque n’arrange personne.

L’autre jour, j’attendais devant la boulangerie et un type m’a donné une pièce. On est tous le clochard d’un autre.

Le matin, j’ai moins de stock de mots car je suis livré vers 10 heures. Le soir, je suis à nouveau en rupture. Je fonctionne à flux tendu car les mots sont une marchandise précieuse.

Il ne faut jamais tenter de déposséder l’autre de sa culture et de son âme.

L’humilité, c’est le cœur du métier.

Soigner son langage, c’est le mettre à l’hôpital des mots.

L’obéissance et la soumission ne sont pas des projets éducatifs.

La sémantique, c’est une façon subtile d’atteindre l’essence des mots.

Ce boulot, c’est la répétition usante de ce que l’on croit et de ce que l’on est prêt à négocier.

Le collectif, c’est un canoë de sauvetage dans une zone de tempête.

Soigner le collectif opère sur le sujet.

Eduquer, c’est apprendre à perdre.

L’imposture, c’est de se prendre pour un autre.

Le conflit fait avancer bien plus que le consensus, même si c’est épuisant.

Leur faire plaisir n’empêche en rien le dénigrement.

Pour la COVID, vend tenue de cosmonaute très peu servie. Option nombril visible possible avec supplément.

Je suis un garde fou, une sorte de rampe éducative.

Don Quichotte était un vagabond efficace.

La qualité de la connexion WIFI agit sur l’humeur des autres.

La clinique éducative ne PAYPAL.

Résister, c’est dire aux autres ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre.

Mowgli, 19 ans, exhibe sur les réseaux sociaux, les muscles qu’il n’a pas.

Le social n’est pas un produit de consommation comme les autres.

Je suis de la bande à Möbius, il est impossible de savoir de quel côté je suis.

Excel, c‘est un réducteur de pensées.

La folie et le délire sont des créateurs d’énigmes et de sens.

Trier les informations étant donné le trop-plein devient un luxe dont certains s’affranchissent.

Est-ce le rôle d’un éduc que de fabriquer des bons ouvriers ou de bons petits soldats ?

Quelle époque ! J’ai lu récemment que Voltaire était le premier des islamo gauchistes.

Parler du terrain dans une salle de réunion, c’est pittoresque.

Les zéducs ne savent pas parler de leur métier.

To be or not toupie, disait Mémé en sortant de son confinement.

Sans spectateur, le spectacle n’existe pas.

L’ambiance, c’est un compromis entre le réel et la réalité.

Quand on passe à côté de l’essentiel, on frôle le vide.

Pour tuer l’ambiance en général, le meurtrier avance masqué.

J’ai remarqué que quand l’on propose quelque chose de trop bien aux enfants, cela leur devient insupportable. Ils aiment provoquer le chaos et la sidération, cela leur donne l’impression de maitriser un peu.

En fait, cela leur semble insupportable quand c’est possiblement mieux que chez leurs parents. C‘est une sorte d’agression déguisée en bienveillance.

J’ai connu un enfant victime d’un père pédophile qui insistait à notre surprise pour qu’on le fasse venir au LVA. Quand il est venu, Christopher a fait une énorme crise bien que son père mettait tout en œuvre pour que tout se passe bien. Un peu plus tard, sa mère est venue manger un midi chez nous et tout s’est bien passé. Trois jours après, elle nous appelait pour nous dire qu’elle l’abandonnait définitivement. Elle disait trouver qu’il était bien chez nous.

Peu après, un psychanalyste de la clinique de La Borde, nous disait qu’il fallait féliciter cette mère car elle donnait enfin à son fils la possibilité de se reconstruire sans elle.

Nous, l’équipe on a vécu ces moments sans réellement les comprendre, tellement pris dans une réalité insupportable pour nos cerveaux de normopathes. Il nous a fallu élaborer beaucoup d’hypothèses et de réflexions pluridisciplinaires sans jamais être complètement satisfaits des réponses imaginées. Nous sommes loin d’être des machines désaffectivées, nous vivons l’émotion des autres, brut de décoffrage et on ne peut pas tout comprendre même si on les aime un peu. Mais ça on ne peut pas dire, c’est tabou sous peine d’excommunions par les grands prêtres de la formation éducative judéo chrétienne.

Quelques temps plus tard, Christopher s’est donné la mort, il avait 15 ans et il était pour nous la joie de vivre dans notre LVA. Là encore, on avait encore rien compris.

Et puis est venu Jean CARTRY qui m’a dit que c’était le sujet qui décidait de vivre ou de mourir et qu’il fallait faire le deuil de la toute puissance à vouloir changer l’autre. Il m’a présenté ensuite Paul Fustier pour faire l’analyse de la pratique au LVA. 

Quand la juge des enfants de Strasbourg, après une audience m’a demandé de rester dans son cabinet pour me parler. Je m’attendais à ce qu’elle me demande encore une place pour un incasable. Je préparais déjà toutes sortes d’arguments pour échapper à une faiblesse narcissique préjudicielle à toute l’équipe. Ce jour là elle m’a dit qu’au sujet de Christopher, on n’avait rien à se reprocher, elle avait relu tout le dossier et que l’on avait fait le boulot qu’il fallait. Alors j’ai pleuré mon émotion était encore tellement intense… 

On a fait quoi ensuite avec les parents ? Rien car le dossier est clos, sujet décédé, c’est une case dans Excel…

Excel ne fait pas dans le sentimentalisme. Excel est vraiment pro rien à voir avec nous.

Il pleuvait ce jour-là sur Brest, Barbara.

La morale et la raison ne font jamais bon ménage.

L’hypothèse, même si elle est singulière, se conjugue au pluriel.

« Il ne faut point trop savoir, cela pourrait finir par abrutir »,  disait le grand inquisiteur Selpuveda lors de la controverse de Valladolid en 1550. Moi j’ai bien connu sa sœur…

Dans l’humanité, en dehors des réseaux sociaux, l’humain ne fait pas vraiment ambiance.         Eric Jacquot le 13 octobre 2020

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