mardi 04 janvier 2011
PETIT LEXIQUE PROSAIQUE A L’USAGE DES EDUCATEURS.
Cerner le sens de ce métier
Cerner l’acte éducatif
Pourrait bien être l’enjeu de cette tentative d’écriture !
Le décrypter, l’ausculter, peut être même, l’autopsier, afin de s’acheminer vers le point d’entendement d’une clinique éducative.
Ecrire à partir de ma pratique d’éducatrice spécialisée en réinventant les mots utilisés au quotidien et en esquisser du sens, celui que j’ai envie de donner !
Mais, l’écrire avec la plume poétique, emprunter le signe de la lettre, de la poésis, pas celle de l’écriture académique, convenue, la novlangue qui envahit le secteur et l’appauvrit désespérément en s’alignant sur le modèle de l’entreprise!
ACCOMPAGNEMENT
A ller chercher la main qui se tend ou ne veut pas se tendre
C roire qu’un chemin est possible sous réserve de le débroussailler
C e n’est qu’à ces conditions sans ambages, crevées de toute infiltration tendancieuse
O urdie du seul fil de la croyance en l’humanité
M ême si cette main nous incommode parfois, que l’acte d’accompagnement ne prendra tout son sens.
P arce qu’on ne travaille pas à la soumission, à la modélisation
A cceptons de chercher à comment tendre la main hors des sentiers battus
G êne il y a quelque part….difficulté à en parler certes
N ’affectons tout notre engagement qu’à la subversion !
E nsilons les pratiques surannées au dépotoir du Créon !
M ême s’il nous faut prendre le risque des chemins de traverse
E mmagasinons nos savoirs d’y faire, nos savoirs d’y être
N ous serons alors les orpailleurs de l’accompagnement
T imidement fait de mot dit, de chemins et de gestes inventés.
ACCUEILLIR
Aller à la rencontre de l’autre qui nous est confié
C’est d’abord se mettre en jachère
C’est se mettre en disponibilité de le rencontrer
Usurper le rôle de l’utopiste
Et s’adosser à l’arbre à palabre
Incidemment, tranquillement
Lui laisser le temps de se taire, de causer
Lui laisser le temps de crier
Il nous remerciera un jour
Rasséréné qu’il a été dans ce sentiment d’exister pour un autre !
ADULTE HANDICAPE
Autre nous même, alter alité ou bien citoyen adulé
Dorée est sa cage dans les textes légiférant
Unique est sa place dans les dépoussiérages de leurs antiques fondations
Les intensions ne sont que magnifiques, humanistes, généreuses.
Telles ne sont pas les réalités pragmatiques, empiriques, logistiques !
Elles nous révèlent le paradoxe fondamental des deux termes accolés
Handicapé et
Adulte
Nominations antinomiques caractéristiques du secteur dit social
Dérivation génétique de l’aliénisme séculaire
Il n’est toujours pas évident de vivre ensemble avec
Ces frères en humanité
Abhorrer pendant des lustres
Portée au nue aujourd’hui
Et qu’en sera-t-il demain ?
E mbryon de vie parvenue à sa véraison
N atif de l’humaine communauté
F orgeant pas à pas sa fragile existence
A dmet que ton parcours sera combatif
N ’attends pas de sentiers immuablement tracés
T aches de les dessiner au plus près de tes désirs !
Et si l’éducation, c’était sortir vivant de la dépendance
De l’inachèvement, du manque à être ?
Une éducation pour tous, ni spéciale, ni spécialisée
Contre la pratique discriminatoire des vois de relégation !
Alors l’école, ce haut lieu de l’éducation, deviendrait véritablement, communautaire
Toute différence accueillie, réunissant en son sein tous les petits d’hommes !
Il faudrait du courage, de la volonté, plus, une éthique de vie
Oublier les faux semblants, les justifications douteuses
Nourrir les possibles plutôt que d’engraisser les manques !
E mpêtré jusqu’au licol dans les arcanes sociétales
D e laquelle émerge sa tentative de langage
U ne utopie douce habite le moindre de ses actes
C elle d’amener le petit d’homme à penser par lui-même
A agir par lui-même, à conduire sa propre existence.
T outefois les embûches sont de taille parfois
E t il lui faudra user de patience, de regards, de paroles
U ltime spectateur de la scène collective
R e visiteur engagé d’une humanité faillible !
S ouffle primitif à jamais enfouit dans l’humain
O nirique succédané de son age d’or manqué
C elle là qui nous convie sur l’agora publique
I l nous faut la construire jour après jour !
E maillée des folies des hommes, de leur angoisse devant la mort
T oute tentative de subversion ouvrira des chemins vers plus de liberté
E t la vie continuera son lent travail d’humanisation !
S acrifice sur l’hôtel de la symbiotique matrice
O u perte inéluctable du sentiment d’amour
C ette césure irrévocable participe de l’advenir humain
I tinéraire marqué du sceau de l’altérité
A ttachant à ses pas la parole de ses paires
L a traversée est longue et périlleuse vers l’autre rive
I l ne suffit pas qu’une coque hermétique
S oulage les affres du transport
A merrir est une course poursuite
T oute de dangers insoupçonnés
I nfestée de rorquals sanguinaires
O r, l’enjeu est de taille, la survie en dépend
N e l’oublions jamais !
I nvariant culturel de toute communauté humaine
N éoténie à consonance plurielle
S a vocation première à valeur universelle !
T oute sa lisibilité s’inscrit dans la civilisation de la violence originaire
I l en restera toujours un reliquat
T out au plus des symptômes
U ne mise en scène des relations humaines à jamais renouvelées
T racé mnésique de l’imaginaire
I l permet le convivial rassemblement d’objet fictif
O méga interminable vers la parole créatrice de sens
N ouant les êtres dans des projets sur la vie.
P arce que le propre de l’homme c’est de donner du sens à ce qu’il vit
R êve et réalité sont les deux termes du dessein qu’il devra prendre en compte,
O rganisés, pour mener à bien ses projets.
J eter ensemble les deux parties de la tessère pour construire du sens
E léments incontournables de son inscription dans le langage
T oute son action va tenter de tisser du lien symbolique !
U sage d’un mot qui en devient tout abîmé
T raçons ensemble les mots nouveaux qui ouvriront du sens
O sons toujours plus de rêve, toujours plus de risque
P our que les discours sortent de leur carcan dogmatique
I ls redécouvriront les espaces des possibles
E t reconduiront à la frontière les hardes de menteurs !
C omme le dit le dicton : « on ne communique bien qu’avec soi même »,
O n se doit de prendre en défaut cette assertion commune.
M ais n’oublions pas que ce vocable à deux M
M comme le double de la métaphore
U tilise à la fois le signifiant et le signifié
N œud de toute énonciation du lien symbolique
I ncertitude relative à l’objet de l’échange
C omment entendons nous l’autre, le différent, l’étranger ?
Attenons nous aussi au décryptage de nos sources d’entendement
T entons de distiller du sens sur la bande blanche de l’impossible
I l en ressortira une liqueur pluri- odoriférante
O n ne peut plus diverse dans sa sémantique
N ’oublions jamais que le mot n’est qu’une représentation
E t que l’échange est humain !
E t si c’était la nouvelle unité de mesure de la construction de la trajectoire humaine ?
T aillée comme encablure pour évaluer les petits pas ?
H orloge sociale en apnée veillant sur l’édifice ?
L ’i conoclaste de tout genre aux aguets, à la barre !
Q uand les aiguilles du temps linéaire se grippent
U ne parodie du despotisme commence à s’incruster
E thique, alors, revient en force pour conjurer !
E ffigie au fronton de toutes institutions
P araphrase de la bonne conscience pour les âmes en mal de don
A rrêtons le carnage, l’imbécile idéation.
N atif de la bonne judéo-chrétienneté
O ublions ses ressorts charitables, utilisons au mieux notre
U biquité intellectuelle
I l en germera d’autres possibles, d’autres idées de l’homme !
S ouscrivons à celles de l’homo-pluridimensionnel
S on épanouissement n’est pas soumis au principe d’exclusion
E ntassons les clichés indécrottables d’une humanité décadente
M imétisme et croyance ne sont que des pis allés
E vitant l’ultime question du sens et de l’altérité
N ettoyant l’humain de sa source intarissable
T el l’assoiffé, l’affamé !
F ourmilière à plusieurs entrées, il faut y faire sa place !
A ctive est son aura, décevante toujours son projet !
I ncontournable, même si elle se transforme.
L a vanité de son dessein s’en prend souvent aux enfants
L a vérité n’a pas de loi et il faut composer ou recomposer !
E t malgré tout, elle est ce reste qui nous habite !
P rocréateur d’une descendance attendue
A menons à nous les petits enfants !
R éponse anxieuse à l’angoisse d’exister
E veillons- les aux plaisirs de la vie
N ’attendons pas qu’ils soient vieux
T ourmente incessante à notre peur de mourir !
E ntonnoir de la déchetterie pour une mise à l’écart forcée
X énélasie sociale pour une expulsion propre
C e vocable à toutes les propriétés du non sens !
L a cohorte des humains que l’on nomme « handicapés, inadaptés »
U nis par l’impossible partage du repas capitaliste
S e renforce à jet de nouveaux arrivants, nouveaux pauvres !
I ls constituent à eux seuls un groupe à l’orée du groupe
O n en parle, on leur parle, pour qu’ils puissent un jour
N ouer quelque chose avec ceux admis dans le cercle !
S ervice, voilà bien le dernier mot à la mode du secteur !
E mpreinte continuelle à l’économie de marché
R éponse fallacieuse à la question sociale de l’altérité et de la précarité
V iatique en marche pour résoudre les problèmes de société
I l nous faudrait résister à cette homologation de l’alignement,
C ar on préfère s’aligner, copier/coller
E t renier tous les souffles subversifs des moments fondateurs !
H onni soit celui qui a introduit ce mot pour qualifier l’homme
A l’image de l’espèce chevaline et de l’économie turfiste !
N onobstant cette stigmatisation galopante, la classification des exclus va bon train !
D epuis l’orée des civilisations, l’homme se prête sans vergogne à effacer ou soumettre l’altérité !
I l n’est pas encore concevable de considérer l’autre comme faisant parti de la communauté humaine !
C e découpage social des êtres en pensant à ce qui manque
A permis de les enclore dans des institutions spécialisées
P our, soit disant, leur bien être et leur épanouissement,
E ncore et toujours, à côté des autres, les non-handicapés !
V éritable bombe moderne, elle fait la une de la cours des politiciens en mal d’audience ;
I ls s’arrachent des méthodes pour la circonscrire et la neutraliser !
O rdalie contemporaine, ils peinent à le dire !
L a violence est au fondement même de l’humanité
E t il a fallu des millénaires pour la socialiser, la domestiquer !
N ’a t’elle pas participé à cette lutte du plus fort pour avoir du pain et subsister ?
C e n’est que reproduction du même, guérilla tribale !
E st ce à dire que la société se paupérise et que ceux qui n’ont que des miettes ont faim ?
I l est de bon ton de l’avoir dans son répertoire sémantique
N ouveau paradigme des temps modernes
S ervant de grossier prétexte pour masquer l’insupportable réalité
E laguant de leurs racines les véritables causes de cette émotion nouvelle !
C upidité mondaine ou malversation ouverte ?
U ne chose est sûre, elle va courir la rengaine !
R emis toujours à plus tard, la redistribution des richesses,
I ncluse dans les programmes portant sur l’égalité entre les hommes !
T out concours à fomenter la révolte, la haine !
E n désespoir de cause, on va réprimer !
L e langage comme expression de la pensée humaine
A atteint, semble t’il, ses limites !
N e s’agit’il pas des limites dû à l’altérité transcendante de l’humain ?
G argarisme infini de pensées à volo ?
A spirant à nommer ce qui l’a construit
G ageure éternelle devant le signe
E cchymose douloureuse qu’il faut soigner ?
Evaluez l’écart entre l’intention et l’action !
Vérifiez le bien fondé de votre projet !
Acceptez de reformuler son dessein !
Latitude est donnée aux acteurs de terrain !
Utilisez cette valence pour clarifier la visée
Au détriment de la pensée créative;
Tout cela n’est soit disant qu’ un code de bonnes conduites
Irradié d’une démarche qualité
On ne peut jouer impunément avec l’être
Nautonier, lui aussi, doit tenir son cap !
O’tiste et la poule aux œufs morts
Histoire d’eux ou l’envers du langage
L’enjeu étant que le jeu n’existe pas
Histoire de corps, histoire décors
A décortiquer !
Le sexe éclaté et rouge de la mère s’est vidé de son trop plein, débordement lacustre.
La petite boule vive hante le toboggan sanguinolent des pertes amniotiques, vivante !
La matrice chaude et étoffée devenue étouffante s’inscrira-t-elle dans sa mémoire au point de lui capturer sa langue, son sexe à lui, petit d’homme pas encore nommé ?
Mais une mémoire de l’immuable corporel, matériel, en deçà de l’élaboration raisonnable et qui blanchirait ce lieu où plus rien ne pourrait s’inscrire ?
Une bande de Moebius, un film qui défilerait à vide, à blanc ?
O’tiste ! Ôter les istes et les ismes de ces mots tristes !
Encore un ! Et de ces fétus railleurs allumer un grand feu de joie car le futur est ailleurs pour l’infant hors de l’inscription littérale.
Même qu’il n’est peut être pas ce futur, cet après ultérieur, ou bien à venir, avant, au-delà d’un temps ! Pas de déroulement de l’existence et des évènements dans une succession chronologique.
Un sablier dont le contenu s’égrainerait grain de sable après grain de sable, inlassablement, incessamment, indéfiniment.
O’tiste a toujours intrigué, bousculé la sagesse établie de l’adultération de l’homme, le logos suprême de l’organisation rationnelle. Il a détrôné le verbe, mais leur rend nécessairement essentiel pour que le filet du sens le happe, le ramène sur une de leur berge signifiante.
Sans filet, dé-pérés qu’ils sont, engloutis dans l’incommensurable, le néant du tout qui n’est jamais tout, car il y a toujours du possible et de l’impossible qui échappe au tout.
Ils perdurent dans ce sauvetage des naufragés, de ceux qui sont dévorés par ce tout et ce rien.
Qui est il O’tiste ? Qu’hait-il pour ne pas être comme tous ceux qui ont signé le récépissé de l’humanité bavarde ? Questions, interrogations, interpellation, il en est certes question ! Il leur en fout plein la vue, il leur en imbibe le système cérébral, stimuline déclenchant un accroissement de leur organisation endocrinienne.
Mutant, barbare, il leur tend des embuscades à n’en plus finir d’embuches, traquant inlassablement leur avidité verbale.
Speedés du sens verbo-maniaque !
Accros à la dope linguistique !
C’est là où le hic est !
Le drame d’Otiste est peut être une histoire sans queue ni tête, un complot incestueux avec sa mère, rencontre de deux langues stériles ? Palimpseste ?
A trop vouloir gouter à sa langue doucement tropicale, il a pu l’avaler sans la digérer ni la rejeter !
Bouffon d’une reine cannibale ! Un môme kaléidoscopique dont le jeu de miroir se serait déjoué de lui, enroué de granules de lookeed !
Petit, O’tiste ne jouait pas avec ses congénères, ne semblait même pas s’apercevoir de leur présence ou bien ne parvenait pas à faire la différence entre son corps à lui et leurs corps à eux, comme si ce pareil, ce semblable réaménageait l’espace aquatique de sa mer, sa lagune sécurisante et apaisante.
S’enrôler dans leurs jeux guerriers de cowboy et d’indien ou de papa et maman, il ne le pouvait guère étant hors rôle et donc ne pouvait en changer de rôle ni jouer à tour de rôle !
Un écran sans tain devant ce faire ensemble, rideau de scène sans estrade ouvert sur la strada exsudant de l’infini à gogo, du perpétuel macrocosmique à perte de vue.
Réussira t’il à tendre sa main, à porter son regard sur le lumignon éclairant faiblement cette traverse tangentielle que nulle autre ne coupe, lampe tempête, signal visuel indispensable pour que les marins se repèrent dans l’immensité déchainée ?
O’tiste habite dans une espèce de toile trouée, tissée de fils ténus qui n’ont pu tous se rejoindre et s’unir dans un tissus à mailles serrées.
Histolyse à l’envers et à l’endroit compromettant le holding du pond de singe au dessus du maelstrom.
Ce bout d’étoffe à la trame bouffée par l’acide psychotique réélise un trou.
Le trou originaire que « le claire » va essayer de rafistoler en posant des planches, des ponds, des passerelles, une parole.
Mais il faut que ça tienne aux îles voisines, construire des piliers, des écluses, délimiter les zones aspirantes, abyssales qui plongent dans la Syrte.
O’tiste ne voit pas cette béance, il ne faudrait pas qu’il se mette trop près, se penche…..
Petite boule au cœur palpitant, il n’avait pas l’air d’imaginer l’imaginaire, ni d’adhérer au sein-bolique.
Il était là dans la matérialité, près de sa mater alitée d’après la parturition, dans le réel de sa solitude.
Jacques Lacquis a dit et tint à peu près ce laquage : le bébédome nait au sens à sa naissance et même bien avant, le disque palabrant de ses par-ans court déjà depuis longtemps, et l’inonde de ses bavures.
La parole tutélaire l’a happé, léché, le sein bucolique l’a nourri et il a rencontré le sein-bolique qui l’aidera à entrer dans la grappe sociétale.
Pour ce faire il devra passer par l’épreuve du miroir et devant le grand sachem, gardien de la psyché réfléchissant l’égo spéculaire nécessaire pour être intronisé dans la communauté.
C’est parce qu’il rencontrera distinctivement son corps et le corps de sa mère qu’il se découvrira un.
Assomption jubilatoire !
Libéré de l’emprise vampirisante de sa mater !
Mais il ne se rend pas encore compte que cette initiation est aliénante, car l’image que le miroir lui fait miroiter n’est pas vraiment lui, puisque ce n’est que son reflet, une image virtuelle qui n’a pas d’existence réelle dans l’espace.
Trompe l’œil ? Succédané ? Qui ferait que l’identité passerait par la dépendance à l’autre dans l’image qu’il nous renvoie ?
O’tiste, lui, n’a pas eu accès au miroir de la connaissance car il ne peut reconnaitre l’autre en même temps que lui-même, il est resté rivé à une indistinction totale intérieure-extérieure, dedans-dehors, lui-l’autre, partie siamoise de ce corps maternel qui le comble.
Il ne peut se décrocher de sa tour de babelle, descendre la corde qui pend sur la surface lisse de l’enceinte et qui lui ferait mettre pied à terre, il l’aime trop ce ventre rond, ce ventre plein, plein de lui, il ne s’en plaint pas.
Il n’a jamais vécu la séparation de corps, embryon de l’humanité bavarde.
Emmuré vif dans son site à elle, il ne lui manque rien ou que les mots.
Mais il aurait fallut qu’il lui manquât quelque chose pour que les mots fusent.
Ce quelque chose en moins qui permet le jeu, le je, la marge de manœuvre nécessaire pour naviguer dans la neffe rose au coté des humanoïdes.
Dissident de l’épopée hominiène, il se tait, sans langue.
Corps, espace, espace du corps où le bout est sans fin, il poursuit son intra-utérine errance.
Mais il se cogne parfois contre les parapets de la scène de ses paires, il veut en finir avec cette chair sans ailleurs, sans rêve, qui lui fait mal à le déchirer, telle une faramine dont le flanc serait perclus de flèches polynésiennes
Morsures, mort-sûre !
Suicide certain !
L’acide suinte, rouge carnage sur l’asphalte déglingué sans consistance sous ses pieds fatigués et meurtris.
Souffrance du corps, sans texte, hors destination !
Il a manqué la rencontre avec l’autre sur le podium de l’échange signifiant et il erre sans pouvoir se poser quelque part, ni déposer quelque chose de lui, ses yeux ne semblent rien accrocher dans leur va et vient sans orbite.
Pourtant de temps en temps, on a l’impression fortuite de saisir une trace dans ce vide, ce rien du regard.
L e vide n’est peut être pas aussi vide que cela ?
Ce vide dans lequel nous évoluons, respirons est plein à l’infini de particules, d’atomes, organisation complexe de la structure du fluide gazeux de l’atmosphère.
La sensibilité de notre rétine n’est pas extra et nous passons à coté des multi possibilités de voir réellement les choses, les gens.
O’tiste, malgré la cécité précoce dont on l’accoutre semble parfois comme hypnotisé par un mouvement, un geste, un point quelque part….
Happé tout entier dans se voir sans objet apparent, à la recherche de son image dans le miroir brisé !
Hiver 2010
Froid polaire
Enserre l’air
Dans un étau délétère.
Corps glacé
Claquemuré
Dans une dernière lueur.
Haleine affaiblie
Cherche l’abri
Pour la dernière demeure.
Sans domicile fixe
Sans droits fondés
Sans diner festif
Sans douce féérie
Sans désir de fortune
Sans dessein funeste
Sans durée factuelle
Avec un nœud fixe
Au plus profond de l’âme.
petit lexique prosaïque
v arnaud
vendredi 28 janvier 2011